mardi 7 juillet 2015

ALGERIE, LAITERIES PRIVEES OU COOPERATIVES?

LAITERIES PRIVES OU COOPERATIVES?
Djam.bel@voila.fr 26.02.2015
J'écoutais ce soir un membre de la confédération paysanne française parler sur une radio. Il expliquait que Lactalis et son PDG, Emmanuel Besnier 44 ans, est devenu un homme extrêmement riche.
Le magazine Challenges classe la famille Besnier au 11e rang des plus grandes fortunes de France, avec 6,5 milliards d'euros. Lactalis a été fondé en 1931 par André Besnier qui avait eu l'idée d'inventer les premiers camemberts moulés. Son fils Michel a ensuite pris la relève et a réussi à vendre ses fromages sur la France entière. Ce groupe, situé à Laval, est en effet propriétaire des marques Président, Galbani, Lactel et Société.

En 2000 à la mort d'Alain Besnier, Emmanuel Besnier, prend le pouvoir il a à peine 30 ans. En une dizaine d'années il rachète des usines en Pologne, Egypte, Inde ou en Italie. Lactalis est aujourd'hui le n°1 mondial du secteur.

Le groupe Lactalis est prospère. Depuis quelques années, son PDG vit dans le très chic Paris VIIe. Il ne possède pas de jet privé et préfère le TGV mais dispose d'un château à Entrammes. Château acheté par son père possède une maison à l'île de Ré et fréquente la station de ski à Courchevel. Ajoutons à ce patrimoine une holding en Belgique.

En Mai 2011 afin de racheter le groupe italien Parmalat, Lactalis a dû se plier aux injonctions l'autorité italienne des marchés financiers. Le groupe lavallois a dû présenter ses résultats financiers.
Jusque là Lactalis ne communiquait que son chiffre d'affaires, c'est à dire 9,4 milliards d'euros en 2010. Le groupe est en effet caractérisé par une discrétion portée au plus faut point.

Il apparaît ainsi qu'en 2010 Lactalis a dégagé un résultat brut d'exploitation de 994 millions d'euros. Cela représente une marge supérieure à 10,5%. Or un tel niveau de rentabilité est exceptionnel. Il faut savoir que celle de Bongrain (Caprice des Dieux) est inférieure à 4%, et celle de Bel (La Vache qui Rit, Babybel) est de seulement 8%.

L'explication vient du fait que Lactalis est leader, il maîtrise les coûts et a un son savoir-faire industriel reconnu. Le groupe fait par exemple tourner ses usines H24 en fabriquant des produits à marque de distributeur. Aujourd'hui la valeur de Lactalis est estimée à 7 milliards d'euros.

Mais notre propos n'est pas là. Arrêtons cette avalanche de chiffres. Tous ces groupes sont des groupes privés. Ils captent une partie de la marge des éleveurs de lait, il réalisent des bénéfices sur le dos des consommateurs. L'alternative serait des coopératives laitières. Elles existent et reversent une partie de leurs bénéfices aux éleveurs.

Un tel modèle est-il viable en Algérie? Faut dire qu'il est en train de s'imposer. Mais avec une dominante de sociétés privées algérienne ou étrangère comme Danone. Certes, ces sociétés possèdent parfois un savoir faire. Mais, le secteur laitier est nait du néant. Il n'existait pas il y a quelques années. Ou du moins on ne comptait que quelques entreprises publiques. Or, voilà que c'est le secteur privé qui s'approprie des parts juteuses de ce marché.

Peut-on se permettre des bénéfices sur le dos des éleveurs laitiers et des consommateurs? Les éleveurs auraient tout intérêt à créer des coopératives laitières et à transformer eux même une partie de leur lait. Sous peine de voir se perdre une partie de leur marge. Les éleveurs laitiers l'ont appris à leurs dépends, eux qui produisent cet or blanc.

Pour les éleveurs Algériens, la route sera longue. A eux de se constituer en associations professionnelles d'éleveurs, de dynamiser les sections locales de l'UNPA, voire de créer des syndicats indépendants. Le consommateur algérien y a tout intérêt...

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