jeudi 16 juin 2016

ALGERIE, BOUTERFA CHAMPION DU SOLAIRE ?

ALGERIE, BOUTERFA CHAMPION DU SOLAIRE ?

Djamel Belaid 16.06.2016
J'ai toujours éprouvé de la sympathie pour monsieur Bentarfa, cet ex-PDG de Sonelgaz. Cette sympathie est née après avoir une conférence de monsieur Benachenou. Conférence donnée dans le cadre des activités du cercle de réflexion CARE. Pourquoi cette sympathie soudaine ? Car Monsieur Bouterfa symbolisait alors ces cadres dynamiques soumis au carcan pesant de l'administration. Ce PDG était alors sommé par les pouvoirs publics de ne pas augmenter les tarifs de l'électricité alors que la Sonelgaz doit faire face à un endettement colossal. Mais, après avoir écouté ses déclarations de ces deux dernières années à la Chaïne 3, cette sympathie a soudainement disparue. Non pas qu'il veuille relever les tarifs de l'électricité - sur ce point, il a raison. - mais pour sa vision technocratique. Voila que depuis quelques jours, monsieur Bouterfa a été nommé Ministre de l'énergie. Va-t-il enfin proposer de développer l'énergie solaire dans un pays qui connait dans certaines régions 320 jours d'ensoleillement ?

BOUTERFA, « KHATIKOUM»
En l'écoutant avant qu'il ne soit nommé ministre, j'ai eu l'impression de l'entendre dire au citoyen: les questions d'énergie « khatikoum» , qu'on me laisse jongler avec les milliards de $. Qu'on me laisse seul décider des contrats passés pour Les centrales à gaz à de grandes compagnies étrangères. A cette occasion, il m'a laissé l'impression d'un Chakib Khelil qui au temps de sa splendeur décidait de tout à la Sonatrach. Et quand ce n'était pas lui qui décidait, c'était lella Arafat son épouse qui le faisait comme lors de la rénovation du siège de la Sonatrach.
« Khatikoum ». Certes, Mr Bouterfa, cet ex-haut cadre de l'Etat avait la responsabilité de fournir de l'énergie aux différents secteurs économiques et à la population. A ce titre son rôle a été primordial et on ne peut que louer son travail. Que ce soit à la Sonelgaz, ou dans les autres institutions, le pays a besoin de cadres compétents qui oeuvrent dans l'intérêt de tous. Trop souvent ignorés, il existe en Algérie des cadres et simples employés qui oeuvrent avec abnégation. On ne saura jamais ce que chaque Algérien doit aux cadres des différentes institutions spécialisées qui, ces dernières années, ont oeuvré contre les prédateurs économiques et notamment contre ceux qui souhaitaient le démantélement de la Sonatrach.

UN LOBBY GAZIER EN ALGERIE ?
Mais ce qui m'a gêné en écoutant Monsieur Bouterfa simple PGD de Sonelgaz, c'est cette sorte de mépris à propos de l'énergie solaire. Un peu comme le lobby du nucléaire en France, Mr Bouterfa donne l'impression d'un lobby gazier en Algérie. Nous disons cela non pas pour imaginer de quelconques intérêts à passer de faramineux contrats avec des entreprises étrangères, mais à cause de la vision technocratique du dossier. Les choix énergétiques du pays ne devraient-ils pas être discutés sur la place publique ou dans une tri-partie ou une quadri-partie? Un peu comme à l'époque du Président Houari Boumèdiène et de la Charte Nationale. Des débats démocratiques avaient alors eu lieu dans les coins les plus reculés d'Algérie.
Et qu'on ne nous dise pas que les citoyens ne se sentent pas concernés pas les questions liées à l'énergie. A l'occasion de l'affaire du gaz de schiste, nos concitoyens ont montré un haut niveau de conscience écologique.

Bien que le PDG de Sonelgaz ait dit que le solaire pouvait contribuer à économiser nos réserves de gaz, on a pu sentir de sa part une certaine morgue à l'égard de ce type d'énergie. Lorsqu'il cite les capacités solaires installées, celles-ci ne semblent être présentées que comme un alibi. Un peu comme quelqu'un qui dirait : « circulez, il n'y a rien à voir, on a déjà donné ».
Certes, qui veut compter sur le solaire doit consacrer des sommes importantes. En témoigne la centrale solaire de Ouarzazate construite par nos voisins marocains avec des financements saoudiens. En effet, alimenter toute une ville ou des industriels nécessite des centrales solaires de grande taille. Il y a les panneaux voltaïques mais également d'autres techniques consistant à chauffer un fluide pour faire tourner des turbines même la nuit.

L'ERREUR D'ANALYSE DE BOUTERFA
Vous lui trouvez des excuses allez vous me dire. Non, ce n'est pas le cas. Mr Boutarfa fait une erreur en oubliant le facteur humain. Expliquons nous.
Nous croyons au cercle vertueux, à l'effet d'entrainement. Par exemple, la politique de concessions agricoles permet des excédents de pomme de terre. Le bénéfice tiré de ces cultures pousse des agriculteurs à développer le machinisme pour semer ou récolter les tubercules. La filière s'organise aussi en construisant chambres froides et maintenant ateliers de conservation des pommes de terre.
Monsieur Bouterfa ne prend pas assez en compte la satisfaction que pourrait ressentir le citoyen qui ayant installé des panneaux solaires sur sa terrasse pourrait devenir producteur d'électricité. C'est là une erreur fondamentale de sa part.
Nous les conseillons d'écouter les populations rurales en zone steppique à qui le HCDS a fourni des panneaux solaires. Ils ne tarissent pas d'éloges pour « es-souhoube » terme parfois utilisé pour désigné cet organisme. Que Mr le Ministre jette un coup d'oeil aux conditions de vie de ces Algériens : des hameaux perdus au milieu de la steppe et des maisons en parpaings sans électricité et sans eau courante.

On peut être étonné de l'analyse du Ministre. Il reproche à l'énergie solaire de reposer sur du matériel importé. Bouh comme dirait ma voisine. Zaama les turbines de nos centrales à gaz sont toutes made in DZ ?
Vouloir produire localement le matériel nécessaire au développement de l'énergie solaire est incontestablement une bonne chose. Mais en attendant ce jour là, rien n'empêche de démarrer avec du matériel importé.

LE SOLAIRE, CREER UN CERCLE VERTUEUX
La politique de concession de terre agricoles a constitué le début de ce cercle vertueux. Concernant le solaire, il devrait être possible de créer un tel effet d'entrainement. Pour cela quelques mesures concrètes que nous soumettons aux spécialistes du secteur mais également à nos concitoyens. Nous pensons en effet, que le consommateur a son mot à dire. Et qu'instruit de la chose il peut alors faire pression sur les décideurs.
-autoriser le secteur privé à vendre de l'électricité à Sonelgaz en injectant du courant dans le réseau ou en créant des réseaux dans les zones non équipées.
-obliger Sonelgaz à acheter l'électricité issu du solaire et produite par les citoyens ayant des panneaux solaires sur leur terrasse.

TRICITI GHALYA? ET BEN PRODUISONS NOTRE ELECTRICITE!
Il nous semble que ce sont là deux mesures fondamentales. Le boom du solaire en France n'a été possible que par le rachat à un bon prix par EDF de l'électricité produite par les citoyens. En Allemagne, les sociétés d'électricité rachètent la production excédentaire des panneaux solaires des citoyens. La production d'électricité peut être également à base d'éolien ou de biogaz (en utilisant la méthanisation dans les Centres d'Enfouissement Technique par exemple). Il serait intéressant d'étudier les expériences de certains pays européens.

Faire produire de l'électricité par les citoyens ne permettra pas de combler la demande d'industries telles Fertial, El Hadjar ou la verrerie de Mr Rebrab. Mais elle a plusieurs avantages:
-créer de l'emploi (installateurs, constructeurs de panneaux et onduleurs, …),
-réduire la facture d'électricité du citoyen; ce qui permettrait de compenser les augmentations de tarifs de Sonelgaz.
-encourager la production nationale de panneaux solaires et autres équipements.

En parallèle, le prix de l'électricité doit être payé à sa juste valeur. Cela présente plusieurs avantages:
-permettre à Sonelgaz des moyens pour investir,
-rendre le consommateur plus économe,
-faire rentrer dans les caisses de l'Etat une partie des super profits réalisés par les exportateurs (producteurs d'engrais, verreries, …) bénéficiant d'une énergie sous-payée.

L'AUTONOMIE ENERGETIQUE DE LA KABYLIE
Aux jeunes de la région de Tizi-Ouzou trompés par la démagogie d'un Ferhat Mehenni, il y a un challenge à leur proposer. Challenge qu'on peut également proposer à d'autres jeunes : aller vers plus d'autonomie énergétique de la Kabylie et des régions isolées.
Il y a là une œuvre bénéfique à réaliser. Il s'agit de mobiliser des compétences et des fonds privés afin d'équiper les habitations de panneaux solaires, chauffe-eau solaires et autres équipements utilisant cette énergie.
Qu'on ne nous dise pas qu'il est impossible de progresser dans ce sens. Il y aujourd'hui en Algérie des élites rurales parfaitement capables de réunir les moyens matériels et humains afin de développer l'énergie solaire. Développer l'emploi de l'énergie solaire ne pourra se faire que par une mobilisation à la base en installant des panneaux et des chauffes-eau solaires chez les particuliers et en faisant pression sur les lobby technocrates qui ne rêvent que de méga projets.
Que les jeunes des mosquées s'y mettent également. Mr Mokri et ces députés islamistes qui ne font que s'en prendre à Mme Benghrebrit pourraient faire preuve de plus d'utilité publique en oeuvrant pour le développement de ce type d'énergie.

DES TERRORISTES TRES ECOLOS
Actuellement, en Algérie, ceux qui semblent utiliser le plus les panneaux solaires sont les terroristes dans le maquis. Les communiqués du MDN mentionnent souvent la découverte de panneaux à proximité de casemates. La logique voudrait que dans un pays jouissant d'un excellent ensoleillement, le citoyen ait les moyens d'installer des panneaux solaires sur sa terrasse. Le pic de consommation le plus important se situe durant les journées d'été à cause de l'utilisation massive de climatiseurs. Le bon sens voudrait que ces climatiseurs soient couplés au maximum avec des panneaux solaires.

Mr Bouterfa semble dédaigner le solaire. Le voilà aujourd'hui Ministre, sa responsabilité n'est que plus grande. Le dossier doit également faire appel à d'autres investisseurs nationaux qui s'engageraient à créer des fermes solaires. Le citoyen y a également sa place!

samedi 11 juin 2016

FEROUKHI : AGIR SUR LES ACCELERATEURS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLES

FEROUKHI  A BATNA: AGIR SUR LES ACCELERATEURS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLES
Djamel BELAID 4.06.2016 publié le 12.06.2016

Les points essentiels de cet article 
Il existe de nombreux accélérateurs du développement agricole. Un grand nombre concernent les productions végétales. Il s'agit essentiellement de la disponibilité en matériel de semis direct, ensileuses, enrubanneuses et matériel de plantation et récolte de pomme de terre. En steppe, la multiplication des ouvrages pour l'épandage de crues peut permettre un rapide développement des zones irrigables.
Au MADR, ces accélérateurs de développement ne sont pas tous clairement identifiés.


Lors d'un récent déplacement dans la wilaya de Batna, le Ministre de l'agriculture a insisté sur la nécessité de cerner des « accélérateurs » du développement agricole afin d'affronter la crise qui menace l'Algérie.

AU MADR, LA CHARRUE AVANT LES BOEUFS
Ces paroles sont salutaires. Car concernant les productions végétales, nous avons pu remarquer ces temps-ci que de nombreux responsables agricoles sur le terrain ou siège du ministère ne semblent pas identifier de tels accélérateurs. Ainsi, lors de la dernière sécheresse automnale à l'Ouest du pays, le conseil donné aux agriculteurs a été d'irriguer leurs parcelles. A notre connaissance aucun responsable agricole n'a évoqué les possibilité offertes dans ce genre de situation par le semis direct.
Pire, chez certains, il ne semble pas exister de vision à long terme. Vision qui théoriquement devrait déboucher sur des étapes de mi-parcours. L'impression qui est donnée parfois est de gérer l'urgence, de parer au plus pressé. L'exemple nous a été donné lors de la dernière crise laitière. Ce n'est que suite à un mouvement revendicatif des éleveurs laitiers qu'un programme de dynamisation des productions fourragères a été mis en place. Précisons pour sa défense, qu'à peine nommé, l'actuel ministre de l'agriculture a hérité de cette crise. Mais les responsables de la direction des productions animales de ce ministère ne pouvait-elle pas alerter leurs collègues de la direction des productions végétales du besoin croissant de fourrage suite aux récentes importations massives de génisses ?
Autre exemple. L'OAIC a développé un large programme pour assurer une meilleure disponibilité en semences certifiées. Au vu de l'entrée en production des premières stations modernes de traitements de semences, il s'agit là d'un programme de qualité. Mais l'OAIC ne semble pas avoir cerné les prochains accélérateurs de développement sur les quels intervenir.
A de rares exceptions, jusqu'à la nomination de l'actuel titulaire du poste de Ministre de l'agriculture, il semble qu'au MADR on ait mis la charrue avant les bœufs.

Types de mesures
Temps pour avoir des effets
Effet attendu
Coût pour le budget de l'Etat
Observations
Remplacement du labour par le semis-direct (SD)
Progressif à rapide (nécessité de l'acquisition du matériel et de maîtrise du désherbage chimique)
Augmentation des rendements, réduction des coûts de mécanisation
Faible. La production de semoirs est réalisée par CMA-SOLA et des privés.
Production balbutiante de semoirs. Nécessité de vulgarisation. Possibilité d'effet boule de neige.
Développement de l'épandage de crues (steppe)
Rapide
Amélioration de la production fourragère
Faible. Financement modique (gabbions)
Nécessité d'études de faisabilité et d'appels d'offre pour travaux
Ré-affectation de postes budgétaires à des associations professionnelles
Rapide
Meilleur encadrement technique des agriculteurs, plus grande responsabilisation des conseillers (obligation de résultats)
Nul puisqu'il s'agit de transferts sur une base volontaire ou à l'occasion de départ à la retraite par exemple
Nécessité d'associations professionnelles représentatives
Refus et inertie du personnel actuellement en poste
Protection marge agriculteurs
-encourager la transformation des céréales par les producteurs
-attribution dans les marchés d'emplacements à des groupement d'agriculteurs.


Moyen



Rapide


Pour les agriculteurs, amélioration de l'attraction pour les céréales
Réduction de l'inflation


Nul



Nul

Risque de pression des transformateurs


Risque de pression des commerçants
Contractualisation (favoriser l'installation de tranformateurs)
Rapide
Amélioration du niveau technique des agriculteurs, production de cultures nouvelles
Nul. Contre l'accès au marché permis pas l'Etat, le transformateur finance l'encadrement des producteurs
Encadrement technique des agriculteurs par les techniciens du transformateur
OAIC
-refonte du statut des personnels liés à la fonction commerciale
-autorisation de transformation des produits agricoles
-créer une prime pour stockage à la ferme.

Rapide


Rapide


Rapide

Amélioration du service


Réduction du déficit des CCLS

Améliorer les capacités de stockage à la ferme.

Faible


Nul puisqu'à la charge des CCLS.

Faible. Les investissements étant à la charge des producteurs.

Attribution d'une prime liée au volume des ventes ou de collecte.
Risque de pression des transformateurs installés.

Le surcoût de la prime est à comparer aux investissements actuels de stockage de l'OAIC.
Création de coopératives céréalières hors CCLS
Rapide
Augmentation de la production, protection des marges.
Nul
Responsabilisation de la filière céréales.
Utilisation de main d'oeuvre étrangère qualifiée
Rapide
Mise en œuvre de techniques innovantes. Exemples : ouvriers marocains spécialisés en serres canariennes.
Nul
Accroître la durée des titres de séjours.
Ouverture des concessions à des capitaux étrangers (49/51%)
Rapide
Mise en œuvre de techniques innovantes
Nul
Ne permettre cette installation que dans des zones précises et en association à des investisseurs locaux.


« ACCELERATEURS » DU DEVELOPPEMENT ET BAGUETTE MAGIQUE
En quoi consistent des « accélérateurs » du développement agricole ? Il s'agit d'actions susceptibles de parer aux goulots d'étranglement qui empêchent toute augmentation rapide de la production agricole. « Accélérateurs » ne signifie pas baguette magique. L'acte de production agricole est complexe. Comme tout investisseur, l'agriculteur a besoin de lever l'incertitude quant au retour sur investissement. Il s'agit donc de se pencher sur les aspects du statut de la terre, du niveau des subventions agricoles, du crédit et des aspects techniques.
Il faut donc veiller à bien identifier les obstacles à la production agricole. Sinon, les « accélérateurs » ne seront que factices. Lors de sa visite à Batna, Mr Ferroukhi a ouvert un colloque consacré à la promotion et à la valorisation du figuier de Barbarie. Il a clairement indiqué aux participants qu'il comptait sur eux afin de définir les moyens d'arriver à de tels objectifs. Ce type de démarche permet d'impliquer la communauté des chercheurs, des producteurs et des transformateurs. Il nous semble que c'est là un moyen de cerner les « accélérateurs » de développement propres à une culture ou à un échelon régional.
Il nous semble qu'un accélérateur de développement doit, de préférence, consister en une mesure peut coûteuse pour le budget de l'Etat.
Nous souhaiterions pour notre part indiquer quelques uns de ces accélérateurs.

LES PRODUCTIONS VEGETALES, BASE DE TOUT AGROSYSTEME
Tout agrosystème est basé sur une production de biomasse végétale. A ce titre, il nous semble important d'examiner ces productions et en particulier les céréales, les légumes secs, les oléagineux et les fourrages. En zone de déficit hydrique, le facteur limitant de ces productions est l'eau. La solution est donc d'irriguer. Les céréales et les fourrages font déjà l'objet de programmes d'irrigation d'appoint. Quid des surfaces menées sans irrigation ? Celles-ci représentent la majorité des emblavements.
Il nous semble que l'un des accélérateurs de développement des cultures pluviales concerne donc l'optimisation de l'eau de pluie. Traditionnellement, la solution a concerné la pratique de la jachère. Celle-ci est aujourd'hui décriée pour des motifs économiques, agronomiques et écologiques. L'alternative consiste en le non-labour avec semis-direct. Les travaux menés en zones semi-arides montrent que nous avons tout à gagner de cette nouvelle pratique. Là, où en cas de stress hydrique prononcé, les rendements sont de 2 quintaux/hectare, avec le semis-direct, les rendements sont 5 fois supérieurs. Ces dernières années, de grosses exploitations ont d'ailleurs importé des semoirs pour semis-direct. Il reste à équiper les petites et moyennes exploitations. Ceci pourrait être progressivement fait grâce à la production locale de semoir par l'entreprise CMA-SOLA de Sdi Bel-Abbès.
Par les avantages procurés, le semis direct est fondamental. Il permet en effet de semer plus vite et moins cher tout en réduisant les doses de semences et d'engrais utilisées. Le semis-direct ne concerne pas seulement le blé, mais également l'orge, les pois-chiche, les lentilles, les fourrages et demain de nouvelles cultures dont les oléagineux. Par une amélioration de la production fourragère, le semis-direct concerne également l'élevage ovin et bovin laitier.


EN STEPPE, AMELIORATION DE L'OFFRE FOURRAGERE
En zone steppique l'expérience du HCDS en matière d'épandage des crues est à mieux valoriser. En effet, la steppe comporte d'innombrables zone où cette technique peut permettre d'augmenter les surfaces irrigables pour de faibles coûts. La construction de gabions représente un coût nettement inférieur aux infrastructures hydrauliques traditionnelles.

MECANISER POUR REDUIRE LA PENIBILITE DU TRAVAIL AGRICOLE
Dans certaines productions, la mécanisation représente un accélérateur de développement. Cela a été le cas avec la modernisation du parc de moissonneuses-batteuses, de la récolte en vrac des céréales et l'utilisation des bennes Marell. Concernant les fourrages, une étude fine des goulots d'étranglement est à dresser. En première approche, il apparaît qu'un accélérateur de développement de ces productions concerne les ensileuses puis les enrubanneuses. Concernant la production de pomme de terre, la fabrication de planteuses, buteuses et arracheuses de tubercules s'avère primordiale. A noter les subventions publiques à la création de chambres froides. Celles-ci ont permis une nette augmentation des capacités de stockage.
Concernant le matériel d'irrigation, il s'agit de recenser les besoins en matériel. Les choix devraient être orientés vers les matériels les plus économes en utilisation de l'eau d'irrigation.
Afin de susciter plus de coordination dans la filière, il s'agit également de favoriser la création d'un syndicat des importateurs, monteur et constructeurs de matériel agricole.

NOS AGRONOMES COMME CES MEDECINS AUX PIEDS NUS
Afin d'apporter une aide technique aux agriculteurs et de diffuser les meilleurs pratiques mises en œuvre sur le terrain, les ingénieurs et techniciens doivent être au plus près du terrain et avoir « obligation de résultats ». Dans les années 60-70, en matière de santé, la population chinoise doit beaucoup aux soins prodigués par les « médecins aux pieds nus ». A l'époque, ces médecins et infirmiers parcouraient les campagnes. Avoir plus d'ingénieurs et techniciens sur le terrain peut être atteint en :
-procédant à un transfert de postes budgétaires depuis le secteur public au secteur de la profession agricole,
-en instituant une taxe symbolique sur les productions agricoles afin de co-financer les instituts techniques dépendant du MADR,
-en instituant au sein des instituts techniques dépendant du MADR des conseils d'administration où seraient représentés des représentants des filières concernées,
-déléguant (par contractualisation) à des transformateurs privés (locaux ou étrangers) ou à des regroupements d'agriculteurs engagés dans la transformation le soin d'encadrer les producteurs,
-accorder des concessions mixtes à des agriculteurs locaux associés à des agriculteurs étrangers,
-faciliter les conditions d'exercice en Algérie de la main d'oeuvre spécialisée étrangère (ouvriers marocains spécialisés dans les serres canariennes, chef de culture européens, …).

COMMERCIALISATION, PROTEGER LA MARGE DES AGRICULTEURS
A plusieurs occasions, Mr Freeoukhi a évoqué de l'intérêt des producteurs à se regrouper pour acquérir des moyens pour transporter leur production ou alimenter dans un marché couvert un carreau (emplacement) qui leur aurait été attribué. Il s'agit là d'idées très intéressantes.
Les céréaliers n'ont aucun droit dans la transformation première et secondaire de leur production. La facilitation de leur entrée dans ce secteur réservée à une minorité d'opérateurs permettrait d'améliorer leurs marges et ainsi les encourager à moderniser leurs pratiques.

CONCLUSION
En matière d'accélérateurs de développement, il existe des réussites : politique de concessions agricoles, subvention des intrants et matériel, prix à la production (qu'on se rappelle la « grève des labours »), subvention à la construction de chambres froides. Le MADR n'accorde cependant pas assez d'importance à des dossiers technique tel le semis-direct ou la réforme nécessaire des CCLS. Il faut dire également qu'on ne peut agir et réformer qu'en fonction des moyens dont on dispose.
Les accélérateurs de dévelopement sont nombreux. Certains sont identifiés par le MADR. Il s'agit d'opérer au plus vite une classification entre les mesures a effet immédiat et au ratio coût/production le plus intéressant. Le plus grave serait de ne pas identifier ces accélérateurs. Mais la politique de recherche d'accélérateurs de dévelopement ne doit cependant pas cacher la nécessité de profondes réformes dans le secteur agricole et d'efforts patients portant sur le long terme. La stabilité des réglements et la sécurité des investissements sont aussi des facteurs essentiels pour tout investisseur potentiel.

ALGERIE, PRODUIRE DU SUCRE DE POMME DE TERRE

ALGERIE, PRODUIRE DU SUCRE DE POMME DE TERRE
Djamel BELAID 10.06.2016
A certaines périodes de l'année, la production de pomme est excédentaire. Il pourrait être possible de produire du sucre à partir de l'amidon des pommes de terre comme cela se fait déjà aux USA à partir du maïs.

PLUSIEURS TECHNIQUES POUR CASSER LES MOLECULES D'AMIDON
Il existe plusieurs techniques afin de caser les molécules d'amidon contenues dans les tubercules de pomme de terre et ainsi obtenir du glucose. Cette action peut être obtenue par action d'un acide, dune enzyme ou de rayons (ionisation).
L'action de l'ionisation sur l'amidon de pomme de terre a été découvert par hasard. Traditionnellement l'ionisation a pour but d'améliorer la durée de conservation des denrées alimentaires. Une courte exposition des denrées alimentaires suffit pour éliminer la plupart des micro-organismes. De nombreuses denrées sont ainsi couramment ionisées. Au Maghreb, cette technique est utilisée par le Maroc qui possède une station d'ionisation à Tanger pour les produits exportés en Europe.
Or en ionisant des tubercules de pommes de terres, les professionnels se sont aperçus que celles-ci devenaient sucrées. D'où l'idée d'obtenir du sirop de glucose de ces tubercules.
En Europe et USA, les betteraves à sucre ou le maïs suffisent à approvisionner la filière sucre. En Algérie, cette technique originale de production de sucre mériterait d'être explorée. 
A noter qu'à forte dose, l'ionisation entraîne l'apparition de composés secondaires. Certains auteurs se posent la question de leur effet sur la santé.


11/12/2015 | Station d'Ionisation de Boukhalef Tanger - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=pjlKPagdV6I

Algérie: Eviction du Ministre de l'agriculture

  Hier après midi, attendant un train dans une gare bondée, j'ai commencé à rédiger une tentative de portrait du Ministre de l'Agriculture (voir ci-dessous une première ébauche), l'ingénieur agronome, Sid Ahmed Ferroukhi. En soirée, me connectant sur internet, stupeur. J'apprends son éviction pour un obscur ancien SG qui semblerait "traîner des casseroles ". Désespérante Algérie...


Ce blog n'a pas pour vocation de faire de la politique. Il n'a qu'une vocation technique. Cependant, tout détournement de biens public porte atteinte au bien commun. Aussi, s'il devait apparaître des preuves concrètes de tels faits, nous ne manquerons pas de les relayer.

 Notons ce commentaire de Algérie1.com "Amar Sâdani aura eu également raison de Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de l’agriculture. Non seulement il a réussi à obtenir son départ du gouvernement en critiquant sa politique « archaïque et proche de la révolution agraire »mais il le fait remplacer par un proche à lui Abdesslam, Chelghoum, membre du Comité central du FLN".
 
FERROUKHI, DES IDEES NOVATRICES POUR L'AGRICULTURE
Djamel Belaid 11.6.2016
L'Algérie de 2016 peut se vanter de posséder des ministres atypiques. Atypiques du point de vue de la qualité de leur apports à la réforme du pays. C'est par exemple le cas avec Mme Nouria Benghebrit, dont les compétences universitaires font autorité. Les plus jeunes des Algériens ne se souviennent sans doute pas de ce ministre de l'agriculture des années 70 - Tayebi Larbi - qui, lunettes noires visées sur le nez, ne disait pas un mot du haut de la tribune et semblait compter les mouches au plafond. Aujourd'hui Mr Sid Ahmed Ghozali est un tout autre ministre de l'Agriculture. Il ouvre des débats, écoute et propose pour rénover en profondeur ce secteur de l 'économie.

Ainsi, face à la hausse des prix, malgré l'abondance des fruits et légumes, le ministre a proposé l'attribution d'emplacements (carreaux) dans des marchés couverts à des agriculteurs. Ceux-ci, réunis en groupement de vente pourrait ainsi approvisionner de tels points de vente et court circuiter les grossistes souvent à l'origine de hausses de prix inacceptables.

Récemment, s'étonnant de l'existence de 400 ingénieurs agronomes de l'OAIC, le Ministre n'a pas hésité à poser la question de leur meilleure utilisation au sein de cet office.

Lors de ses visites sur le terrain, le Ministre affiche une réelle proximité avec les agriculteurs. Délaissant le costume pour un simple blouson ou une kachabiya, il montre de réelles qualité d'écoute. Il n'hésite pas à des gestes familiers à leur égard. Cette attitude tranche avec l'attention accordée à l'égard des officiels. Certains noient le Ministre de statistiques ; ils se font rappeler à l'ordre devant les caméras de télévision pour ne pas répondre avec précision aux demandes de précision du Ministre.
Les visites de terrain constituent une part importante du programme du Ministre. Celui-ci les multiplie en région visitant exploitations agricoles, structures de stockage ou de transformation. Chose nouvelles les stations de recherche agronomique du ministère font également l'objet de visite d'inspection.
S'exprimant plus aisément en langue française qu'en langue arabe, le Ministre n'hésite pas à utiliser ces deux langues. Un journaliste lui demandant une réponse en langue arabe, le Ministre n'hésite pas à faire remarquer que la question lui étant posée en langue française, il répond donc dans cette langue. Il y a là un ton qui tranche avec bon nombre de ses prédécesseurs dont celui aux lunettes noires.

Sur le fond, le Ministre innove en indiquant qu'il est à la recherche d'accélérateurs de développement. C'est là une démarche salutaire qui ne peut que fédérer les initiatives. Le Ministre fait preuve de pragmatisme. Ainsi dans le dossier de l'élevage laitier, parallèlement aux hausses de prix accordées aux éleveurs, il a insisté pour que des incitations à produire soient apportées aux producteurs de fourrages.
Dans le cas de la surproduction de la pomme de terre il n'hésite pas à demander au secteur privé d'investir dans les chambres froides. Sur un autre point, à plusieurs reprises, il a rappelé l'intérêt des producteurs à se fédérer en groupement afin de mieux commercialiser leurs productions.

On pourrait cependant noter que certains dossiers méritent d'être mis sur le devant de la scène. C'est le cas de la diffusion de certaines techniques nouvelles telles le non-labour avec semis-direct. Cependant, on ne saurait accabler un Ministre n'ayant pas encore bouclé sa première année d'exercice.

Pour l'une des premières fois, le Ministère de l'agriculture est confié à un ingénieur agronome. Ses premiers pas sont marqués par un dynamisme certain. Il est à espérer que les pouvoirs publiques lui accorderont le temps et les moyens pour réformer un secteur agricole vers l'augmentation des productions, l'emploi et la préservation d'un environnement naturel fragile. 

 

Il a publiquement dénoncé la gestion des deux ministres
POURQUOI SAADANI CIBLE  FERROUKHI ET BENKHALFA
http://www.liberte-algerie.com/actualite/pourquoi-saadani-cible-ferroukhi-et-benkhalfa-244978/print/1
Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a désormais deux autres cibles dans son viseur. En plus du chef intérimaire du Rassemblement national démocratique (RND) et directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, et le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Laksaci, le SG du FLN a “tiré”, hier, sur le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, et le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Lors de son passage, mardi, au forum de la Radio nationale Chaîne I, Amar Saâdani a surpris plus d’un par son offensive contre les deux membres du gouvernement en question. Au premier, il a reproché de gérer le secteur d’une manière “archaïque” et qui se rapproche du temps de la “révolution agraire”. Au second, il a carrément imputé tous les maux ayant causé la faillite financière du pays, assimilant sa gestion à celle de la Corée du Nord, sinon pire, a-t-il soutenu. Le plus surprenant est que le SG du FLN profitait de la tribune que lui offrait la radio publique, et dont l’émission était transmise en direct, sur les antennes des radios des quarante-huit wilayas du pays, pour descendre en flammes deux ministres de la République. Lesquels d’ailleurs appliquent le programme et les directives du président de la République, dans le cadre de la feuille route soumise au gouvernement. Et lorsqu’on sait que les ministres ayant exercé, jusque-là, sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika, prennent rarement, sinon jamais des initiatives de leur propre chef, il y a lieu de s’interroger sur l’attaque “ciblée” d’Amar Saâdani. D’autant que ce n’est qu’en 2016, soit après quatre mandatures d’Abdelaziz Bouteflika, qu’Amar Saâdani s’offusque que l’Algérie importe encore de la pomme de terre et des oignons. Et la faute est à mettre à l’actif de Sid-Ahmed Ferroukhi, depuis quelques mois seulement à la tête de ce secteur, et qui gèrerait ce département avec “des tracteurs vétustes et des lopins de terre de quelques hectares seulement”, donc pas assez de privatisation du foncier agricole. Contactées, des sources proches du FLN, mais aussi du ministère de l’Agriculture, expliquent que “le souci premier d’Amar Saâdani n’est pas forcément l’avenir de ce secteur”. L’enjeu pour lui est le suivant : qui héritera du portefeuille à la faveur du prochain changement de gouvernement, jugé imminent. “Amar Saâdani veut placer le SG de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, ou l’ancien SG du ministère de l’Agriculture, actuellement membre du comité central du FLN, Abdeslam Chelghoum à la place de Sid-Ahmed Ferroukhi. Mais c’est surtout Abdeslam Chelghoum que le SG du FLN a intérêt à placer à la tête du secteur, puisque son nom est cité dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles (GCA), un dossier pour lequel il a été écarté d’ailleurs de ce département”, affirment nos sources. Sid-Ahmed Ferroukhi, agronome et technocrate, ne fait donc pas l’affaire du FLN. Surtout lorsqu’il s’agit de ne distribuer plus que “quelques hectares” à ceux qui aspirent à devenir de “grands propriétaires terriens”, ajoutent les mêmes sources. Mais ce n’est pas tout, puisque nos interlocuteurs expliquent qu’“Amar Saâdani n’apprécie pas du tout les bons rapports qu’entretiendrait Sid-Ahmed Ferroukhi avec Ahmed Ouyahia”, son désormais ennemi juré. Même schéma s’agissant de la personne du ministre des Finances. Le patron du FLN ne comprend pas comment Abderrahmane Benkhalfa donne des “directives aux banques publiques plutôt que des orientations”. Donc pas assez de “largesses” et de “financements”, confient nos sources, “aux projets d’opérateurs privés”. Une rigueur financière, nous explique-t-on, qui est de mise “sur le compte d’Ahmed Ouyahia”. Nos sources affirment aussi qu’Amar Saâdani n’apprécie pas la proximité du ministre des Finances avec le chef de cabinet de la présidence de la République. Et comme depuis ce mardi le SG du FLN exige ouvertement d’Abdelaziz Bouteflika le renvoi d’Ahmed Ouyahia de son cabinet, les deux ministres en question doivent logiquement suivre, souhaiterait Amar Saâdani.

Mehdi Mehenni
 
ALGERIE: 1400 MILLIARDS DETOURNES DANS LE SECTEUR DE L’AGRICULTURE
9 juillet, 2008 Posté dans Algérie Economie

Le quotidien Le Courrier d’Algérie a rapporté dans son édition d’aujourd’hui que l’ex-secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Abdeslam Chelghoum, ancien DG de l’OAIC, , serait la tête pensante d’ un vaste réseau dans lequel seraient impliqués l’ancien président de l’APN, Amar Saadani, un député FLN de Sidi Bel Abbès, ainsi que le frère d’un important responsable au sein du groupe parlementaire de ce même parti.

En effet, des sources ont raconté au journaliste du Courrier d’Algérie qu’une enquête a été ouverte suite à la découverte par le ministre de l’agriculture d’une note signée par l’ancien SG du ministère, interdisant aux 48 DSA (directeurs des services agricoles des wilayas) de traiter directement avec lui.

Entre-temps, le SG semble avoir senti que les choses commençaient à aller mal pour lui, il a, de ce fait, préféré tirer sa révérence, non sans emporter ou détruire une grande partie des dossiers pouvant le compromettre.

Les enquêteurs, qui ont suivi la piste des OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), puisque ce responsable en a été directeur général avant d’être nommé secrétaire général du ministère de l’Agriculture, ont réussi à découvrir le pot aux roses. Un trafic sans précédent, touchant principalement le blé, mais aussi la mise en valeur des terres, avec le concours de deux sociétés écran (dont l’une appartient à Amar Saïdani, ancien président de l’APN et déjà frappé d’une ISTN, et la seconde au frère d’un député FLN, occupant un poste important au sein de l’hémicycle, et ayant également un frère à la tête d’une OAIC locale dans l’Ouest algérien.

Des sociétés écran pour amasser de l’argent à la pelle

En tout, et même si de nombreux dossiers n’ont pas pu être totalement reconstitués, les enquêteurs ont pu trouver la trace de la manière la plus formelle qui soit de fausses factures d’une valeur globale de 1 400 milliards, dont 800 pour le compte de la première société, et les 600 autres pour la seconde. Les sources du journal, qui ajoutent qu’un autre député de la wilaya de Sidi Bel Abbes serait impliqué dans cette affaire qui est encore loin d’avoir livré tous ses secrets, expliquent que les sociétés en question ont profité des quelque 4 000 milliards de la Générale des concessions agricole, déclarant effectuer de nombreux travaux de mise en valeur de terres, alors que ces derniers ne l’ont jamais été. La wilaya de Sidi Bel Abbès pourrait par ailleurs se retrouver au milieu d’un autre scandale puisque pas moins de 200 tonnes d’engrais phosphatés devaient y être vendus aux enchères il y a de cela deux jours. En dépit du démenti catégorique de l’attaché de presse au ministère, et du DSA de cette wilaya, que nous avons pu joindre au téléphone, nous savons que les services de sécurité se sont saisis de cette affaire, laquelle existe bel et bien. Les engrais phosphatés, dont la vente (interdite pendant très longtemps, avant d’être strictement règlementée), auraient servi en grande partie à la fabrication des bombes utilisées par les terroristes pour commettre leurs attentats. Nos sources, qui s’attendent à ce que le scandale de ces détournements éclate dans les prochaines semaines, expliquent que l’enquête a connu une grande accélération sur la base d’instructions expresses venues de la part du nouveau chef du gouvernement. La lutte contre la corruption, est-il besoin de le rappeler, a été inscrite en tête des priorité du gouvernement Ouyahia, tel qu’annoncé à l’issue de son tout premier conseil. Il est attendu que de nombreux responsables soient également convoqués, et que le préjudice global causé au trésor public soit nettement supérieur à cette somme de 1 400 milliards. Nos sources préfèrent carrément évoquer l’éclatement d’un scandale pire et plus retentissant que celui de Khalifa, d’autant que de nombreux cadres supérieurs impliqués occupent encore d’importants postes au sein de différentes institutions de l’Etat.

Une fois de plus, Belkhadem au pied du mur

La tête pensante de ce complot, à savoir l’ancien secrétaire général du ministère, serait carrément en fuite puisqu’il est lui aussi frappé d’une ISTN (interdiction de sortie du territoire national) et que la justice ne saurait tarder à délivrer un mandat d’arrêt à son encontre. Il est à signaler que Amar Saïdani, qui détient une minoterie basée à l’ouest du pays, est également impliqué dans la très grave affaire de détournement au sein du FNDA (Fonds national de développement agricole). Cet homme, qui aurait agi avec la complicité de nombreux cadres du secteur, mais aussi des députés qui continuent de le défendre à partir de l’hémicycle, aurait amassé plusieurs centaines de milliards en établissant des centaines de fausses factures relatives à des travaux de mise en valeur jamais effectués. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces énormes scandales sont encore loin d’avoir livré tous leurs secrets. Mieux, la prochaine campagne présidentielle a toutes les chances de se dérouler sur fond de ces scandales à répétition. C’est la raison pour laquelle, estime-t-on, le FLN a intérêt à assainir ses rangs avant que la justice ne le fasse pour lui. C’est au reste, la seule chance qu’il a de pouvoir encore jouer un rôle de premier ordre, comme le veut son poids, lors de la prochaine élection présidentielle et, accessoirement, lors du débat sur la révision constitutionnelle…