mardi 7 juillet 2015

ALGERIE: ALIMENTS DU BETAIL ET DISPONIBILITE DE L'ORGE.

ALIMENT BETAIL
PROBLEMES DE QUOTA D'ORGE
djam.bel@voila.fr 24.03.15
El Watan titre « Les fabricants d'aliments de bétail demandent leur quota d’orge » le 24.03.15. Mehdi B. note : « Désaccord entre l’Office algérien inter professionnel des céréales (OAIC) et des opérateurs spécialisés dans la fabrication d’aliments de bétail (ovin, caprin, bovin). Une trentaine de transformateurs se sont rassemblés hier à Alger, devant la direction générale de l’office. Ils représentent principalement les régions des Hauts Plateaux. Ils ont demandé une audience auprès des responsables de l’OAIC. Ces derniers refusent ».

UNE RENTE DE SITUATION
Les fabricants d'aliments de bétail bénéficient en Algérie d'une rente de situation. Ils profitent de l'importation de graines de céréales et protéagineux qu'ils revendent aux éleveurs avec des marges confortables. Il suffit de lire la presse pour voir les revendications des éleveurs laitiers. Ces derniers se plaignent de l'augmentation des prix des fourrages et aliments de bétail dont le son.
Ces fabricants se prévalent de la liberté du marché et d'une vision libérale de l'économie. Il est anormal qu'ils demandent à bénéficier dès le moindre problème du soutien de l'Etat dans l'attribution de quotas d'orge.

L'ALIMENT A QUI PRODUIT LA MATIERE PREMIERE
Si on considère l'organisation de la production d'aliments du bétail en Algérie, force est de constater une certaine incohérence.
Des privés réclament aux pouvoirs publics de la matière première. Matière première que l'OAIC achètent aux agriculteurs ou importe. Aliment du bétail que les fabricants revendent ensuite aux agriculteurs. La logique voudraient que ce soient les agriculteurs qui fabriquent l'aliment du bétail et le revendent à leurs confrères.
On est dans un système qui multiplie les intermédiaires. Comme les pouvoirs publics ne pourront éternellement compter sur la rente gazière pour importer, il serait plus judicieux de tenir le langage de la vérité aux actuels fabricants d'aliments de bétail. Ce message pourrait être de leur dire qu'à moyen terme les livraisons étatiques de matière devraient progressivement se réduire pour se tarir à long terme. Mais aux pouvoirs publics d'aider ses fabricants à produire localement cette matière première. Le même langage a été tenu aux concessionnaires automobiles. Il leur a été demandé de s'investir dans la sous-traitance. Aux pouvoirs publics d'aider les fabricants en leur accordant des concessions de terres agricoles ou des aides financières afin d'innover.

RESPONSABILISER LA PROFESSION
Innover peut se faire selon plusieurs voies. Lier le quota d'orge alloué à la mise sur pied par les fabricants d'aliments d'équipes d'appui technique aux producteurs locaux d'orge. Des techniques nouvelles telles le semis direct ou le traitement de semences peuvent permettre des avancées notables. Idem pour le désherbage. Chez les petits agriculteurs, ce désherbage pourrait être fait mécaniquement grâce à des herses étrilles qui restent à produire localement. Le désherbage mécanique est plus aisé que le désherbage chimique.
Cela pourrait être également par le biais d'équipes d'appui, non plus tournées vers l'amont, mais vers l'aval. Des équipes qui iraient d'étables en étables suivre techniquement les éleveurs.
Il y a également l'innovation technique propre à la profession. Concernant les ruminants, la valeur alimentaire de l'orge peut être nettement améliorée en y ajoutant l'urée fabriquée par Fertial. Mais ce procédé est totalement inconnu sur le terrain alors qu'il est le fruit de la recherche agronomique nationale. Cette urée pourrait être incorporée à l'orge par ces fabricants. Des essais devraient être menés également pou enrichir en urée le son très utilisés par les éleveurs. Qu'en est-il de la mélasse produite par les raffineurs locaux de sucre roux. Il s'agit là d'un sous-produit très intéressant en aliment du bétail. Cette mélasse mélangée à différents sels minéraux peut servir à renforcer l'alimentation minérale si défaillante dans les élevages. Idem avec les tourteaux de colza issus des graines pressées afin d'en extraire de l'huile. Ces tourteaux doivent bénéficier aux fabricants locaux de bétail et surtout ne pas être re-exportés.
En élevage avicole, des essais de l'ITELV et de la recherche agronomique marocaine montrent qu'on peut partiellement remplacer le maïs importé par de l'orge produite localement. Mais à conditions d'y adjoindre certaines enzymes réduisant l'effet des facteurs nutritionnels contenus dans l'orge. Selon les variétés d'orge ces facteurs sont plus ou moins présents. L'ajout à l'orge de quantité de matières grasses peut permettre d'augmenter la part de l'orge utilisé. C'est toute cette recherche et sa vulgarisation que la profession des fabricants doit à l'avenir financer. Il devient nécessaire que les pouvoirs publics poursuivre la politique d'incitation à la formation de clusters afin de créer une synergie et de valoriser la riche recherche académique locale. Recherche qui ne demande qu'à être utilisée au profit du pays.
Tôt ou tard, une concentration s'opérera. Ceux des fabricants qui n'auront pas pris le train de l'innovation et de l'excellence disparaitront. A eux, avec les marges juteuses obtenues depuis des années, d'embaucher les agronomes que forment les pouvoirs publics. A eux de former des clusters ou à rejoindre les structures de concertation parfois existantes. Il faut rappeler que déjà la société Algérienne SIM s'est alliée au géant français de l'aliment du Bétail Sanders, pour construire 3 usines aux normes internationales en des points stratégiques du territoire national.

LES OBLIGATIONS DE L'ETAT
Nous ne pensons pas que ce soit aux pouvoirs publics de conforter les rentes de situation qui ont pu se créer au niveau de la profession des fabricants d'AB. S'il y a un diktat auquel il faut se soumettre, c'est celui de répondre aux besoins en lait de la population. A ce propos, une réflexion doit être menée sur le modèle de consommation à privilégier au vu des potentialités de nos sols.
Outre, une politique visant à un meilleur taux d' intégration nationale comme nous venons de l'expliquer, il nous semble que les pouvoirs publics ont l'obligation d'agir sur un autre levier.
Actuellement, les éleveurs laitiers sont sous la coupe de certains producteurs d'AB et de fourrages. Cette situation est particulièrement exacerbée en zone de montagne et de chômage. De nombreux élevages hors sol s'y sont constitués. Actuellement, différentes études de terrain brillamment documentées par des chercheurs de l'ENSA d'El-Harrach montrent que ces éleveurs sont pris à la gorge par la flambée des aliments du bétail. Certains pensent à revendre leurs vaches quand d'autres l'ont déjà fait. Or, la profession laitière emploi une main d'oeuvre abondante.

La solution pourrait être d'aider les céréaliers et éleveurs à reconquérir la production d'aliments du bétail. Un peu comme un éleveur laitier ou une coopérative laitière essayerait de valoriser le lait en produisant des yaourts et du fromage. Le fait d'avoir déconnecté fabricants et producteurs de matières premières ne poussent pas les premiers à investir dans l'amélioration de la production locale. Non. Ils viennent pleurer au pied des ministères afin que plus de bateaux chargés de grains accostent sur les quais.
La solution serait qu'ils soient amenés à encourager la production d'orge et de protéagineux, d'oléagineux. Il reste à trouver le mécanisme. Certaines maisons de Champagne autour de Reims en France, achètent tout ou partie de leur raisin auprès de petits producteurs.
La solution qui nous semble la plus logique serait que les CCLS qui collectent l'orge soient habilitées à fabriquer de l'aliment du bétail. Ainsi, elles seraient amenées à encourager les céréaliers à produire plus. Mais, les CCLS sont-elles les structures les plus dynamique pour accomplir cette tâche? Sont-elles de vraies coopératives comme les coopératives céréalières en France? Ou bien, ne sont-elles que des antennes de l'OAIC? Organisme, certes méritant pour l'effort actuellement consenti pour stimuler la production céréalière. Mais peut-il avoir la vitalité d'une vraie coopérative? La solution serait que des coopératives céréalières, réellement gérées par des agriculteurs et donc avec des parts sociales paysannes, puissent se monter et que les coopérateurs puissent pouvoir fabriquer de l'aliment du bétail. Ainsi, ce serait eux même qui rechercheraient comment produire plus de matière première locale.
Le mérite de la fabrication d'aliments de bétail par les producteurs de grains présente l'énorme avantage de réduire les intermédiaires et ainsi de pouvoir offrir aux éleveurs des prix de vente honnêtes. Si nous commençons à produire de grande quantité de céréales d'hiver nous ne savons pas produire de grandes quantités de protéagineux et d'oléagineux. Or, toute relance de ce type de produits nécessitera que les producteurs consentent un effort d'investissement, par l'irrigation d'appoint par exemple. Effort qui ne pourra être récompensé que par la certitude de conserver les marges liées à la transformation de ces graines.

MANDATER UNE MISSION PARLEMENTAIRE
Il s'agit là de quelques idées apportées au débat. Il serait bon qu'une mission parlementaire se saisissent du sujet et mène des audits. Ces audits pourraient se faire auprès des fabricants, des céréaliers, des éleveurs, des CCLS, de la recherche agronomique locale. Une telle mission pourrait se déplacer auprès de fabricants étrangers sous statut privé ou coopératif afin d'étudier leur organisation. Des équipes d'experts mandatés par le MADR devraient être associées à de telles réflexions.
En Algérie, si la filière des fabricants doit s'appuyer sur le secteur privé, elle doit également faire une place au secteur coopératif. C'est un moyen dont disposent les pouvoirs publics afin de faire régner une saine concurrence et satisfaire le consommateur en matière d'accessibilité à des produits nobles. Ce n'est également que logique. Ce sont en effet les agriculteurs qui ont intérêt à ce que la matière première soit produite localement et non pas débarquée des cargos amarrés au port d'Oran ou Béjaïa. L'économiste Omar Bessaoud ne rappelle-il pas que l'agriculture algérienne fait vivre un million de familles.
Le monde paysan recèle d'énormes réserves de productivité. Celle-ci s'appellent coopératives, irrigation d'appoint en zone semi-aride ou agriculture conservatrice avec non-labour et semis direct. Par ailleurs, la baisse des rentrées liées à la rente gazière doit signer la fin du tout « import-import ». C'est aux pouvoirs publics de fixer le cap et les échéances. Aux fabricants d'aliment de bétail, il s'agit de tenir un langage clair: ils ne pourront bénéficier éternellement de matière importée. A eux de s'adapter et d'innover ou de s'effacer au profit de ceux qui vivent du travail de la terre.

1 commentaire:

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