CEREALES
ALGERIE,
QUEL AVENIR POUR LA FILIERE CEREALES ?
Djam.bel@voila.fr
13.07.2015
En
Algérie, le niveau de la production céréalière progresse suite à
l'effort conséquent des pouvoirs publics. Les produits des
céréaliers sont largement subventionnés grâce à rente gazière.
La baisse de cette mane ainsi que la perspective d'une adhésion à
l'OMC pourrait signifier l'abandon de l’objectif d’autosuffisance
alimentaire au profit de l'objectif plus large de sécurité
alimentaire. Pour les incrédules, il suffit de se pencher sur la
période 80 ou sur l'état de la filière céréale au Maroc suite à
l'adhésion à l'OMC.
Dans une
telle perspective, face à un scénario catastrophe, quelle pourrait
être la stratégie des céréaliers ?
CEREALIERS
DZ, CAP VERS L'INCONNU
Dans les
prochaines années, la conjoncture internationale pourrait imposer à
la filière céréalière nationale une nouvelle réglementation :
baisse du soutien des pouvoirs aux producteurs, liberté des
agro-industriels de s'approvisionner sur le marché international et
modification du système de subvention du prix du pain. Une telle
conjoncture pourrait entraîner de sérieuses modifications dans les
façons de travailler au niveau des exploitations agricoles.
Avec l'adhésion à l'OMC, le Maroc a connu une telle situation.
Avec l'adhésion à l'OMC, le Maroc a connu une telle situation.
Cet
accord a aboutit à la libéralisation du marché des céréales. Il
prévoit en effet l'abandon du commerce d’État ainsi que des
monopoles d’importation. Quant aux politiques de restriction
quantitatives à l'importation des céréales celles-ci sont revues à
la baisse.
Dès
la signature de ces Accords, les pouvoirs publics marocains ont dû
adopter une nouvelle loi sur le commerce international prévoyant la
limitation des interventions du gouvernement et entérinant le
principe de la liberté du commerce international.
De
ce fait c'est tout le système de commercialisation des céréales
mise en œuvre par l’Office National Inter-professionnel des
Céréales qui a dû être revu dans le sens d'une plus grande
libéralisation. L'Office a ainsi perdu son monopole sur les
importations. Quant au gouvernement, il a dû renoncer à la fixation
des prix des céréales pour le remplacer par un mécanisme de
régulation à travers les droits de douanes dont doivent s'acquiter
les importateurs. D'un seul coup le prix des céréales s'est trouvé
fixé en référence par rapport au marché mondial.
Pour
les producteurs, les conséquences de cette libéralisation se sont
progressivement traduites par
la réduction de la production locale de blé dur et d'orge. Les
triturateurs de blé dur et producteurs de semoule s'étant en effet
quasiment tournés vers le marché mondial. Quant à la production de
maïs-grain, elle a pratiquement disparue et celle de blé tendre
s'est trouvée orientée vers la production d'une farine de moindre
qualité car subventionnée contrairement à la farine de qualité
supérieure.
En
Algérie, une telle situation pourrait signifier un
désengagement de l'OAIC. Aussi, il nous semble que c'est à des
groupements de producteurs de prendre dès maintenant leur destin en
main et de ne plus tout attendre d'un seul office public.
REDUCTION
DES COUTS DE PRODUTION UNITAIRE
Si des
primes de type prime blé dur ou tout autre aide au quintal devaient
subsister, la stratégie pourrait être de produire plus de
quintaux. Diverses solutions sont possibles comme par exemple
agrandir l'exploitation. Il est possible de travailler les terres
pour un voisin. Cela existe dans la pratique même si de telles
solutions ne sont pas prévues par le législateur. Il serait
intéressant que les pouvoirs publics s'intéressent à un statut du
fermage tel qu'il peut exister à l'étranger. En céréaliculture,
l'agrandissement passe par l'abandon du labour au profit du
semis-direct beaucoup plus rapide. En Espagne, l'apparition du
semis-direct a coïncidé avec une concentration des exploitation de
grande culture.
L'agrandissement
de l'exploitation peut être relatif. Il peut concerner l'achat de
matériel à plusieurs. Cette solution est par exemple en vigueur en
Tunisie. Des exploitations moyennes ont acheté en commun un semoir
pour semis-direct. Chacun des 5 exploitants utilisant à tour de rôle
le semoir 4 jours de suite.
Une autre
solution est d'améliorer le rendement à l'hectare. Dans ce cas,
l'irrigation d'appoint devient alors prioritaire.
Le
semis-direct est l'idéal afin de réduire les coûts de production.
Dans ce cas là, c'est principalement les coûts de mécanisation qui
sont concernés. Ils peuvent être ainsi réduits de 40% . Un
autre avantage est de stabiliser les rendements-plancher. Différentes
études en milieu semi-aride montrent qu'en année sèche, ces
rendements ne descendent pas en dessous de 10 qx/ha.
Il nous
semble que d'autres voies sont à explorer en Algérie. Elles n'ont
jamais été tentées. Il s'agit de groupements de producteurs
céréaliers.
GROUPEMENT
DE PRODUCTEURS, POUR ARRIVER A VENDRE SON BLE DUR
L'idée
serait de s'équiper en moyens de stockage à la ferme afin de
pouvoir vendre les céréales au meilleur prix et afin de constituer
des lots en mettant au point une traçabilit. Cela, bien sûr dans
l'optique d'un démantelement de la réglementation actuelle.
Rappelons qu'au Maroc, les réformes économiques de ces dernières
années ont réduit les pouvoirs de l'Office
National Inter-professionnel des Céréales, et
autorisé les industriels de l'agro-alimentaires à s'approvisionner
sur le marché international. « Aussi, cette libéralisation
s’est-elle traduite progressivement par la marginalisation de la
production intérieure de blé dur et d’orge » écrivent
deux chercheurs de l'IPEMED. Conséquences : l’industrie de la
semoule s’est tournée essentiellement vers le marché extérieur.
Aussi, l'une des premières activités d'un groupement de
producteurs serait la constitution de lots homogènes de céréales
de qualité afin qu'ils puissent trouver preneur sur le marché
local.
Seule la
constitution de tels groupements peut permettre de répondre aux
besoin de triturateurs locaux. Il s'agit pour cela de s'engager à
fournir des lots de blé dur de variétés recommandées par la
semoulerie et répondant à un cahier des charges précis (taux de
protéines, taux de mitadinnage). Ces groupements peuvent ainsi
ancrer la filière dans les territoires.
A cet
égard, les barèmes de raréfaction des CCLS datent des années 80.
Ils devraient être revus afin de favoriser une politique de qualité.
GROUPEMENT
DE PRODUCTEURS, POUR SE RE-APPROPRIER LE DROIT A TRITURER
Enfin, il
s'agirait également de développer des activités de valorisation
des céréales, c'est à dire de première transformation.
Il est
possible de lancer un atelier de trituration de blé dur pour
produire de la semoule ou du blé tendre afin de produire de la
farine. Cependant, dans ce cas, il faut arriver à obtenir les
compensations financières que versent les pouvoirs publics aux
triturateurs professionnels. On peut imaginer que les triturateurs de
grains qui n'utilisent au mieux que 60% de leurs capacités
installées seraient contre une telle mesure. Mais pourquoi les
producteurs devraient-ils céder leurs grains aux transformateurs ?
Avec de
l'orge et de la féverole ou du colza et son sous-produit : le
tourteau, il est possible de produire de l'aliment pour bétail. Dans
l'aliment pour ruminant, une partie du tourteau de soja peut être
remplacé par l'incorporation d'urée. De l'orge et certaines
variétés de féveroles peuvent même être utilisées en
aviculture. L'utilisation d'enzymes peut permettre de réduire les
doses de maïs importé et à les remplacer par de l'orge. Le choix
de variétés plus pauvres en facteurs ant-nutritionnels peut
permettre d'augmenter les doses d'orge.
La
production de luzerne peut permettre de produire de la luzerne
déshydratée sous forme e bouchons.
GROUPEMENT
DE PRODUCTEURS, VERS LA DEUXIEME TRANSFORMATION ?
Il est
possible d'aller plus loin en se lassant dans le domaine de la
deuxième transformation. Par exemple en s'équipant d'une machine à
produire du couscous. D'autres produits sont envisageables tels la
production de céréales pour petit-déjeuner (avoine écrasée
notamment), de blé dur grillé (frik), de pain, voire de pâtes
alimentaires. L'achat d'un extrudeuse peut permettre la
transformation des céréales en produits haut de gamme.
Il serait
intéressant d'étudier certaines expériences locales telles que la
production artisanales de galettes ou de gâteaux de semoule.
En
France, l'aliment pour chien Pedigree-Pal est produit par un
groupement de producteurs céréaliers. La coopérative Axéréal
produit par exemple les grains de blé tendre Esbly pré-cuits à la
vapeur.
Toujours
en France se développe un mouvement de paysans-boulangers bio. Ces
agriculteurs produisent du pain à partir de leurs céréales et
asurent eux même la vente parfois au sein d'une AMAP. De telles
initiatives semblent plus adaptées pour de petites exploitations.
GROUPEMENT
DE PRODUCTEURS, ET EMBAUCHE D'INGENIEURS ET TECHNICIENS
La
constiution de groupements de producteurs permet d'accéder à un
meilleur niveau de connaissances agronomiques et technologique.
Un
groupement de producteurs s'engageant dans une politique de réduction
de coût et de qualité des blés durs peut beaucoup gagner à
embaucher un technicien spécialisé sur ses fonds propres et en
demandant à bénéficier des aides publiques à l'emploi.
Déjà
des formes d'association ou de conseil privé existent entre
agriculteurs et cadres. Certains éleveurs s'associent avec des
vétérinaires. Dans la région de Constantine, c'est une
exploitation privée de 300 ha qui s'est adjoint les services d'un
conseiller agricole français.
Il va
sans dire qu'une libéralisation du marché ds céréales mettraient
pratiquement en concurrence les céréaliers nationaux avec leurs
homologues étranger. Afin d'essayer de survivre économiquement seul
un lobying efficace pourrait essayer de dresser quelques barrières
protectrices (TVA) et une remise à niveau technique permettrait
d'améliorer la productivité des exploitations.
A ce
propos, seuls des techniciens compétents peuvent assurer une
animation technique efficaces. Ils peuvent établir des ponts entre
les pratiques des agriculteurs les plus avancés du groupe et ceux en
retard. Ils peuvent également diffuser dans le groupe de nouvelles
techniques afin de réduire les coûts de production et assurer la
qualité maximale des récoltes.
Sans une
amélioration du niveau technique, les céréaliers algériens, comme
les céréliers marocains ne pourront plus vendre leur BD au
semouliers locaux. Ne leur restera qu'essayer de produire de la
pastèque ou tester de nouvelles cultures de meilleur rapport :
oléagineux, betterave à sucre comme au Maroc.
GROUPEMENTS
DE PRODUCTEURS MODE D'EMPLOI
En
Algérie, la « Révolution Agraire » des années 70 et
les « coopératives » agricoles ont laissé à certains
de mauvais souvenirs pour tout ce qui touche de près ou de loin à
toute forme de mise en commun des moyens de production.
Précisons
tout de suite qu'il s'agit de trouver des formes de groupement pour
seulement la mise en vente commune de tout ou partie de la production
céréalière. Cela afin de mobiliser de gros volumes afin de pouvoir
discuter avec des propriétaires de moulins ou pour soit même se
ré-approprier ce droit à triturer en acquérant à plusieurs un
moulin.
Il est
certain que l'idée de groupement de producteurs a, à priori, plus
de chance de se concrétiser entre agri-managers de grosses ou
moyennes exploitations.
Il se
pose la question la question des petits céréaliers. Afin
d'atteindre une taille critique, les agri-managers ont tout intérêt
à les attirer à eux.
Les
agriculteurs peuvent profiter de la présence des élites rurales
afin de trouver des aides dansla réalisation de leur projet.
Par
ailleurs, les exploitations céréalieres de moyennes ou grandes
tailles constituent de véritables entreprises. Aussi, se
doivent-elles d'adhérer à des associations de chefs d'entreprises
telle le FCE afin de plus peser sur les décisions économiques des
décideurs publics lors de discussions concernant les intérêts de
la filière céréales.
CEREALIERS,
ANTICIPER SUR L'AVENIR
A travers
le grain, les céréaliers produisent un produit fondamental pour
l'alimentation humaine et animale. De façon étonnante, à la
moisson dès qu'ils sont en possession de leurs grains, ils n'ont
qu'une hâte : s'en défaire et le livrer à un office public :
l'OAIC. Certes, même s'il faut parfois attendre deux à trois jours
devant les docks des CCLS, les prix de cession sont extrèmement
rémunérateurs. Avec ces grains, les triturateurs réalisent des
marges conséquentes.
Mais ces
prix seront-ils éternellement aussi rémunérateurs ? Qu'en
sera-t-il lorsque ce ne seront plus des décisions administratives
qui permettent de fixer les prix, mais les forces du marché
mondial ? Tout chef d'entreprise se doit d'anticiper l'évolution
du marché au niveau duquel il livre sa production.
Afin de
se préparer à toute évolution du marché du grain en Algérie, il
nous semble que, selon les situations, les céréaliers peuvent opter
pour différentes stratégies.
Avant
toute chose, ils doivent améliorer la qualité de leur production
afin de répondre au cahier des charges des triturateurs locaux.
Rappelons que ces derniers, à terme pourraient avoir la possibilité
de s'approvisionner entiérement sur le marché internationnal.
L'intérêt serait de pouvoir continuer à écouler leurs produits.
Par
ailleurs, les céréaliers devraient se ré-approprier une partie de
la première transformation voire même une partie de la deuxième.
L'intérêt principal serait d'améliorer leurs marges bien faibles
en situation non-irriguée.
Dans tous
les cas, les céréaliers n'ont de chance de pouvoir sauvegarder
leurs intérêts qu'en créant des groupements de producteurs. Les
gros céréaliers ont le plus à perdre. Aussi, c'est à eux de
prendre l'initiative de la constitution de tels groupements. A eux
ensuite, d'attirer les autres catégories de producteurs afin
d'arriver à une taille critique permettant de financer des
installations de stockage à la ferme et plus tard propres au
groupement.
Une forme
plus élaborée de mise en commun des forces des céréaliers serait
de constituer une future banque agricole. Un des moyens pourrait être
de prélever un poucentage minime sur chaque quintal de grain produit
et de demander des prêts à long terme des pouvoirs publics. Seul un
tel outil pourrait à terme leur permettre de fiancer des projets
garantissant leurs marges.
L'avenir
parfois sombre que nous évoquons peut sembler constituer un mauvais
scénario de science-ficion. Cependant, le cas de nos voisins
céréaliers marocains est là pour nous rappeler à la dure réalité.
Réalité que peut imposer une future admission de l'Algérie à
l'OMC ainsi ou la signature d'autres accords internationaux.
Restauration financière grâce à l'aide de benjamin lee. Email: 247officedept@gmail.com c'est son email et c'est son numéro WhatsApp + 1-989-394-3740. Je suis Leonardo Hugo, un agroniste qui a pu relancer sa fabrication d'aliments pour bétail mourant grâce à l'aide d'un prêteur GodSent connu sous le nom de Benjamin Briel Lee l'agent de crédit. Je veux que vous sachiez que son service est le bon endroit pour résoudre tous vos problèmes financiers, car je suis un témoignage vivant et je ne peux pas garder cela pour moi quand les autres cherchent un moyen d'être soulevé financièrement. Je veux que vous contactiez tous ce prêteur envoyé par Dieu en utilisant les détails indiqués dans l'autre pour participer à cette grande opportunité et qu'ils travaillent également avec une banque de bonne réputation qui transfère de l'argent sans délai sur mon compte.
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