mardi 7 juillet 2015

ALGERIE: PEU DE STOCKAGE A LA FERME.

CEREALES:
PEU DE STOCKAGE A LA FERME EN ALGERIE.

Djamel Belaid djam.bel@voila.fr 7.07.2015
En Algérie le stockage des céréales à la ferme est peu répandu. Et pour cause, c'est l'aliment de base de la population et les pouvoirs publics ont le monopole de sa commercialisation. Aussi, dès la moisson, il s'agit pour l'OAIC de s'assurer au plus vite de la collecte la plus large possible. Connaître les volumes engrangés permet de déterminer les commandes à passer sur les marchés extérieurs. En Tunisie, cette volonté est telle que les pouvoirs publics minorent les prix à la production dès le mois de septembre afin d'accélérer la collecte estivale. Le stockage à la ferme serait-il donc si inutile ?

L'ORGE, PLUS STOCKEE QUE LE BLE
Il manque des données précises sur les volumes de céréales stockées à la ferme. Pourtant cette pratique existe. C'st le cas de l'orge. Contrairement au blé tendre et blé dur, cette céréale est principalement destinée à l'alimentation animale. Aussi de nombreuses transactions existent entre producteurs d'orge et éleveurs. Très tôt, le marché de l'orge a été autorisé.

Dans le cas du blé dur, le stockage concerne de petites quantités principalement destinées à l'autoconsommation. Par ailleurs, les prix rémunérateurs proposés par l'OAIC à travers les CCLS permettent de drainer la production locale. Dans le grand Sud algérien, il est à signaler un différentiel entre les estimations des cultures sous pivot et les quantités réellement collectées localement. Cette différence s'expliquerait selon certains auteurs (1) par des exportations illictes vers les pays limitraphes.

ALLOTEMENT DU BLE DUR AVANTAGE AU STOCKAGE EN FERME
Depuis quelques années, la politique d'encouragement de la production de blé dur a permis de mettre sur le marché locale de plus grande quantités de grains. Cependant, la qualité a souvent fait défaut. Outre des impuretés de toute nature, l'industrie agro-alimentaire a été obligée de composer avec des lots de piètre qualité semoulière, dont des lots mitadinés. La réponse des semouliers a été de développer des réseaux « qualité-blé » dans leur bassin de collecte. Des préconisations ont été adressées aux céréaliers concernant le choix variétal ainsi que l'itinéraire technique.

Cependant, une réelle politique de qualité ne peut se faire qu'avec un stockage à la ferme. En effet, à la moisson, les CCLS réceptionnent de grandes quantité de grains sans avoir les moyens de réaliser des analyses du taux de protéine. Un stockage à la ferme permettrait de telles analyses et la constitution de lots selon la qualité des grains. Seule, une cette politique d'allotement de la part des CCLS peut permettre de répondre aux exigences de l'industrie agro-alimentaire. Celle-ci se doit en effet de répondre à des normes de qualité concernant les pâtes alimentaires mises sur le marché : couleur ou tenue à la cuisson.

STOCKER A LA FERME : A PLAT OU EN CELLULES
Stocker des céréales à la ferme n'est pas une mince affaire. Il s'agit de mettre les grains à l'abri de l'eau et de différents prédateurs (oiseaux, rongeurs). La méthode la plus simple consiste à entreposer des sacs de grains dans un local. La faible humidité de l'air ne nécessite pas de ventilisation comme cela est généralement le cas en Europe. Une autre solution est le stockage à plat à même le sol. Cette solution est facilité par la disponibilité plus grande en moissonneuses-batteuse modernes. Les opérations de reprise des grains nécessitent cependant de nombreuses manipulations ou de disposer d'un matériel spécialisé : suceuses à grains ou tracto-pelle. Enfin, un autre moyen de stockage consiste en l'utilisation de cellules métalliques. Actuellement, seuls les organismes de collecte disposent d'un tel équipement.

NOTES :
(1) Bilan spatialisé.

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