dimanche 5 juillet 2015

ALGERIE: BILAN DE CAMPAGNE 2015, 40 MILLIONS DE QUINTAUX !

CEREALES
BILAN DE CAMPAGNE 2015 : 40 MILLIONS DE QUINTAUX !

L'agriculture de conservation en Algérie - P2 - YouTube

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Alors que la moisson est en cours en plein mois de Ramadhan et sous de fortes chaleur, les premières estimations font état d'une récolte de 40 000 000 de quintaux. Bien que la moisson soit en cours, quelques remarques.

Si ce niveau de récolte se confirme, il apparaîtra que la céréaliculture algérienne est capable de dépasser son niveau moyen historique. C'est là un signe des efforts réalisés sur le terrain. Efforts fournis par les céréaliers, les structures en amont mais également par les pouvoirs publics avec les prix consentis à la production. L'OAIC y a bien sûr une part importante. L'Office se distingue par sa politique volontariste en matière d'irrigation d'appoint, de semences certifiées et d'offre en travaux agricole à travers son pool motoculture.

AURAIT-ON PU MIEUX FAIRE ?
Comme on dit, il est toujours possible de faire mieux. Sans négliger les efforts de chacun des intervenants de la filière, il nous semble que certains points techniques et organisationnels mériteraient d'être ré-examinés. Points que nous ne retrouvons pas dans les axes de travail des responsables de la filière céréales dont notamment le DG de l'OAIC, Mr Mohamed Belabdi ou Mr Salah Attouchi DG du groupe PMAT.

Le premier point concerne les CCLS. Elles n'ont de « coopératives » que le nom. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'entités administratives de l'OAIC sur le terrain. Est ce les meilleures structures pour notre céréaliculture ? Rappelons qu'en France, dans les coopératives céréalières, le directeur est recruté par le Conseil d'Administration et non pas par la tutelle. Les coopérateurs possèdent les installations de par les parts sociales qu'ils ont acquis. La coopératives n'est plus « razk el beylik », mais « rak el fellahines ». Cela change tout, notamment en matière d'efficacité. Comment concilier efficacité agricole, aide à la petite paysannerie et régulation du commerce du blé ?
Il nous semble que lorsque Mr Belabdi reçoit les responsables de la ccopérative française Axéréal, il ne s'agit pas simplement de discuter de matériel, semences, ou engrais. Il faut parler de management et des hommes. L'exigence doit être de doit demander à voir le fonctionnement de cette coopérative en France. Des délégations d'agriculteurs, cadres de l'OAIC, des CCLS doivent aller en voyage d'études. Que des élus paysans des CCLS aillent discuter avec leurs homologues français, idem pour les chefs de silos ou les magasiniers.
NOMS RESPONSABLES AXEREAL

APRES LES MOISSONNEUSES-BATTEUSES SAMPO, DES SEMOIRS SEMEATO ?
L'un des efforts technique de l'OAIC porte sur l'irrigation d'appoint. On ne peut que féliciter l'office pour cette politique. Mais quid du fellah sur « el argoub » (colline) loin de toute possibilité d'irrigation ? Pourtant la solution à l'arido-culture existe. Elle s'appelle non-labour avec semis direct. Cette technique permet de s'affranchir de l'antique « dry-farming ». Que MM Attouchi et Belabdi prennent un après midi et aillent voir à Constantine comment travaille Mr Abdelatif Benhamadi. Toute son exploitation est passée au semis direct (SD). Ce qui lui permet de réduire la jachère et de semer plus de légumes secs et de fourrages.
Pour l'Algérie, le semis direct constitue la mère des batailles. Divers travaux en ligne dont des travaux marocains montrent que seul le SD permet en année de sécheresse de récolter 10 qx/ha quand la charrue ne permet d'en réolter que 2 à l'hectare. Seuls l'irrigation mais aussi le SD peuvent nous permettre d'éviter les rechutes de production de céréales comme en 2008 et le recours dramatique et massif aux importations. Seul, le SD peut assurer en agriculture pluviale récolte de céréales, de paille et par sa vitesse d'implantation plus de réduction de la jachère.

Nos deux organismes d'Etat semblent se rendre compte peu à peu de l'intérêt du SD. En témoignent la vingtaine de semoirs de marque Sola importés et actuellement disponible au niveau des CCLS. Mais à Aïn Témouchent, un de ses semoirs est resté sur palette depuis deux ans. Il est trop puissant pour pouvoir être tiré par les tracteurs de la CCLS locale. Cela montre la nécessité de dialoguer avec les céréaliers qui se sont déjà équipés pour le SD afin de voir quel type de matériel est à importer ou à monter localement. Apèrs le montage de matériel de récolte comme l'accord SAMPO, ne faudrait-il pas un autre accord avec une firme telle SEMEATO ? Il s'agirait également d'étudier le moyen de rendre disponible ces engins pour les exploitations de petite taille. Le Maroc adopte une voie originale : construire des semoirs de SD marocains adaptés aux moyens de traction des petites et moyennes exploitations. Rappelons que le récent accord avec la firme portugaise Galucho fait l'impasse sur le matériel de SD.


PENSER « SIGHAR EL FELLAHINE »
La consultation des statistiques le montrent. Malgrè le relèvement des prix à la production, dont 4500 DA /quintal pour le blé dur, toute la récolte ne rentre pas dans les silos de l'OAIC. Cela amène à poser la question des moyens de stockage à la ferme et des risques de perte post-récolte. Le groupe PMAT, ne devrait-il pas se lancer dans la confections de silos métalliques de petites dimensions ? Ce serait également un moyens de ne pas faire porter tout le poids du coût des moyens de stockage sur le seul OAIC.

Enfin, si des céréaliers stockent toute leur récolte ou une partie, on peut penser qu'ils produisent également une partie de leur semences. Ils produisent de la semence de ferme. Comment dans ce cas là les aider à trier leur semence et la traiter comme sait le faire l'OAIC avec ses nouvelles unités de production de semences ? Pourquoi tout centraliser et déposséder de ce droit millénaire le fellah : produire sa semence? PMAT ne pourrait-il pas en concertation avec des agriculteurs et ingénieurs machinistes de nos universités se pencher sur la production de trieurs et appareils à traiter les semences ? Sur ces deux points, l'utilisation de la recherche universitaire peut permettre d'analyser les façons de faire de la petite paysannerie et de connaître leurs attentes. Pourquoi ne pas accueillir des étudiants et leur proposer comme sujets de mémoires d'études les stratégies paysannes de stockage des céréales à la ferme ?


CONCERTATION AU SEIN DE LA FILIERE
PMAT, l'OAIC, l'ITGC, la BADR ainsi que les firmes d'agro-fourniture et les réseaux qualité des semouliers ont permis de nettes avancées de la production de céréales. Face aux défis de l'heure, dont la réduction de la rente gazière, l'exigence du moment est la recherche du maximum d'efficacité. Aux efforts de la filière afin de procurer à l'agriculteur crédit de campagne, matériel d'implantation, d'irrigation et de récolte ou fertilisants et produits de traitement ? il nous faut réfléchir aux axes de travail non encore explorés. Notamment : semis-direct afin de régulariser les rendements (notamment en année de sécheresse) et de réduire les coûts de mécanisation. Ou encore management et aide aux petites exploitations.
Il s'agit là de suggestions portées au débat.

Les conseils régionaux de concertation de la filière céréales sont les endroits pour débattre de leur bien fondé ainsi que d'autres suggestions pouvant émerger ça et là. Nous n'avancerons qu'en mobilisant chacun. La concertation au sein de la filière en est un des moyens.






















































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