MAROC :
3100 DOLLARS PAR HECTARE GRACE A LA BETTERAVE A SUCRE
Maroc
- La R&D, cheval de bataille des opérateurs sucriers
28.09.2015 –www.challenge.ma
Roland AMOUSSOU
La filière veut couvrir 62% des
besoins en sucre à partir des plantes locales d’ici 2020. La R&D
devient donc un maillon indispensable de la chaîne pour atteindre
cet objectif. Plusieurs investissements sont prévus pour renforcer
ce volet dans les années à venir. Pour faire face à la
compétitivité internationale, et surtout faire de ce secteur, qui
occupe une place stratégique dans l’agriculture marocaine,
un secteur rentable, la recherche et développement est
un ingrédient indispensable. Et les professionnels ont bien
saisi cette réalité. «La R&D est un élément déterminant
pour assurer l’avenir de la filière. Aujourd’hui, il est
indispensable pour le secteur sucrier d’accéder aux
nouvelles technologies pour améliorer son rendement et sa
performance», souligne Ahmed Ouayach, Président de la Comader
(Confédération marocaine de l’agriculture et du
développement rural). «La Fimasucre et la Cosumar
consacrent un budget énorme à la R&D, et par
conséquent, la culture est devenue aujourd’hui de plus en
plus technique», ajoute-t-il. L’enjeu, désormais, pour les
professionnels est donc de réussir à mobiliser les efforts
nécessaires, afin de pouvoir mettre la technologie au service
du développement de la filière. «Mais, on a encore des
difficultés dans ce sens » concède le président de la
Comader, qui tient à préciser que la majorité des
investissements en R&D dans le secteur, est assurée par
les opérateurs eux-mêmes. Pour réussir le pari de la
recherche et développement, la filière entend beaucoup
s’inspirer des modèles de réussite, tels que la
France ou encore le Brésil, qui est particulièrement
reconnu sur le plan mondial dans ce sens. Rappelons que la Fimasucre,
avec le soutien du ministère de l’Agriculture et de la
pêche maritime, a lancé un centre de recherche et de
développement des cultures sucrières, totalement opérationnel
depuis septembre 2014.
Reportage sur la mechanisation de la production ... - YouTube
Reportage sur la mechanisation de la production ... - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=0kwGVHRPToM
18 juil. 2013 - Ajouté par BOUZIANI JAWAD
TRANSFERT DE TECHNOLOGIES AUX
PETITS AGRICULTEURS
Son objectif, est d’assurer la
production des boutures certifiées au profit des producteurs et la
réalisation d’un programme de recherche sur la betterave
et la canne à sucre permettant de répondre aux
problématiques posées. Par ailleurs, trois conventions ont
été, de même, signées en 2014 pour renforcer le rôle de
la recherche et développement dans la filière. Le but de
ces accords signés par les principaux acteurs du secteur parmi la
Fimasucre, la FNIS, le groupe Cosumar ou encore le groupe
Crédit agricole du Maroc vise, entre autres, à promouvoir
la recherche et développement dans le domaine des semences
de la betterave à sucre et à introduire des variétés
performantes adaptées aux conditions climatiques du Maroc. Sur
les cinq dernières années, et grâce aux différents partenariats,
on peut dire sans ambages que la R&D, dans le secteur
sucrier marocain, a pris son envol (micro-irrigation, semences
tolérantes à la rhizomanie, mécanisation, etc). «Il faut
maintenant s’inscrire dans une logique de coopération
internationale pour accéder aux nouvelles technologies, et
ensuite réussir à transférer cette technologie à
l’agriculteur », précise un expert. Toutefois, soulignons
que la mise en œuvre du plan de développement de la filière a
permis de réaliser d’importants progrès ces dernières années.
Ainsi, le rendement de sucre à l’hectare est passé de 7 tonnes de
sucre/ha en 2006 à 10 tonnes de sucre/ha en moyenne en 2015, sachant
que certaines régions sucrières du Royaume dépassent les 11 tonnes
de sucre/ha. Cela a contribué à améliorer de façon significative
le niveau de revenu des agriculteurs. Celui des agriculteurs
betteraviers est passé de 1720 dollars/ha en 2006 à 3100 dollars/ha
en moyenne aujourd’hui. De même, la production nationale de sucre
est passée de 439.500 tonnes en 2006 à 510.000 tonnes en 2015, soit
une progression de 30%. Aussi, le développement de la mécanisation
de l’ensemble des étapes constituant le train technique et le
processus de production a connu un bond significatif ces dernières
années.
LA MÉCANISATION EN MARCHE
Tout le programme de
mécanisation de la filière a été facilité par le
préfinancement assuré par le groupe Cosumar, à hauteur de
3 millions de dollars par an. Ainsi, l’interprofession a
réussi à mécaniser, en sept ans, la quasi-totalité de certaines
opérations par exemple. Notons, que la mécanisation de la récolte
a atteint un taux de 25% pour la betterave et 40% pour la canne à
sucre en 2015. Par ailleurs, soulignons que sur le plan industriel,
le groupe Cosumar dirigé par Mohamed Fikrat, a investi 600
millions de dollars sur la période 2006-2015. Cet
investissement a servi à augmenter les capacités de
l’ensemble des sucreries, et notamment celle de la raffinerie
de Casablanca. Pour rappel, la filière sucrière est totalement
intégrée de l’amont à l’aval. Elle couvre une superficie
totale de 80.000 hectares (60.000 ha pour la betterave à
sucre et 20.000 ha pour la canne à sucre), avec 80.000 producteurs,
notamment de petits agriculteurs, et bénéficie d’un
contrat-programme depuis 2008. Afin d’accélérer la cadence
et de capitaliser sur les réalisations de ce contrat-programme, une
feuille de route à l’horizon 2020 a été mise en place. Elle vise
l’extension progressive des superficies réalisées annuellement en
cultures sucrières pour atteindre 105.700 ha, dont 77.500 ha de
betterave à sucre et 22.900 ha de canne à sucre. Le rendement en
sucre à l’hectare devra désormais atteindre 10,8 tonnes pour la
betterave à sucre et 9,6 tonnes pour la canne à sucre.
Cette feuille de route vise, également, l’augmentation du
taux de couverture des besoins en sucre à partir de la
production nationale pour atteindre 62% en 2020. Précisons
également, que la feuille de route 2013-2020 prévoit un
investissement de 5 milliards de DH dans la filière et une
contribution de 2 milliards de DH destinée aux agriculteurs.
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