LE
GROUPE POUR AVANCER
Françoise
Guillois Conseillère d'Entreprise Chambre d'Agriculture. Ille et
Vilaine.
Terra
n° 504 du 23 octobre 2015 p 21.
Le
groupe c'est un moyen de partager des expériences, d'échanger, de
progresser. Christophe et Romain nous expliquent comment et pourquoi
ils ont choisi d'y participer.
Christophe
Gallon est agriculteur à Balazé depuis 1999 et Roamin Bruant à
Gennes-sur-Seiche depuis 2005. Tous les deux font partie du même
groupe lait Argentré-Vitré. Comme son nom l'indique, il est
constitué de 14 agriculteurs et agricultrices du Pays de Vitré,
principalement spécialisés en production laitière. Ce groupe
commencera une nouvelle campagne cet automne. Cinq journées
réparties de novembre à mars avec des interventions, des visites et
de nombreux échanges sur des thématiques aussi bien techniques
qu'économiques.
Pour
Christophe comme pour Romain, c'est au moment du stage à
l'installation qu'ils ont décidé de participer à un groupe lait.
« Comme je ne suis pas originaire du secteur, j'y ai vu un
vrai moyen de m'y intégrer au niveau professionnel », dit
Romain. Pour Christophe c'était le souhait de prolonger la dynamique
du stage à l'instllation.
LES
ECHANGES SONT LA FORCE DU GROUPE
Un
des avantages de se former en groupe est de partager son expérience
et sa vision des choses. Comme le souligne Romain, « chacun
est différent. Ecouter le point de vue des autres permet de remettre
en cause son système et son organisation ». Christophe
partage aussi cette idée: « accepter le regards des
autres, ça nous aide à évoluer. C'est cela qui est intéressant ».
Avec le temps, une relation de confiance s'installe, selon Romain :
« Plus on se connaît, plus on s'ouvre. Echanger sur nos
projets, les difficultés que l'on rencontre nous aide à réfléchir
et à prendre les bonnes décisions. On s'aperçoit également que ce
n'est pas toujours plus facile chez les autres ». Un autre
avantage est de continuer à progresser et d'améliorer ses
résultats. Ce groupe a fait le choix de partager les résultats
technico-économiques. « Tous les ans, on analyse les
résultats de l'exploitation : le coût du maïs, le coût
alimentaire, etc. Cela nous permet de vérifier qu'on ne part pas à
la dérive et d'ajuster la conduite », précise Christophe.
UN
GROUPE CELA VIT
Pour
chaque campagne, le groupe définit les thèmes qui seront abordés.
C'est un programme sur mesures qui tient compte des besoins des
éleveurs mais aussi de ce qui a été fait les années précédentes.
Les réunions se déroulent sur les exploitations. Pour Christophe
« aller chez les uns et les autres, c'est concret, ça
permet de bien comprendre l'organisation et les choix qui ont été
faits ». « A chaque passage dans une exploitation,
il ressort toujours une idée pour améliorer un truc, sans forcément
nécessiter des investissements », ajoute Romain. « En
ce qui me concerne, ça m'a fait beaucoup progresser sur
l'organisation du travail. Aujourd'hui je n'utilise plus la charrue.
J'ai aussi amélioré mes coûts, en particulier ceux liés à la
mécanisation » continue-t-il.
Un
groupe, ça vit : de nouveaux membres arrivent, d'autres s'en
vont. La proximité géographique, le goût de se former et de
partager contribuent au bon fonctionnement. Christophe est membre
d'un groupe depuis 16 ans et Romain depuis 11 ans. Une longévité
qui en dit long sur l'intérêt qu'on y trouve.
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