ALGERIE: QUALITE DES BLES
FRANCAIS, PEUT MIEUX FAIRE.
Djamel
BELAID 9.02.2016 djamel.belaid@ac-amiens.fr
Les blés tendres français
présentent une caractéristique: leur taux de protéines chute
depuis plusieurs années. Ils sont aujourd'hui à 11% en moyenne.
Dans ces conditions, difficile de faire un pain de qualité. Que ce
soient les acheteurs Algériens ou Marocains, les blés français
n'ont plus la côte. Un plan protéines a été lancé en urgence.
Les céréaliers peuvent-ils redresser la barre? Concernant le blé
dur, un tel plan serait à mettre en œuvre en Algérie. Le cas
français peut permettre d'apprendre des autres.
UNE CHUTE CONTINUE DU TAUX DE
PROTEINES
Depuis plusieurs années, les
céréaliers français voient se réduire leur revenu. Les
différentes réformes de la PAC y sont pour beaucoup. Face à cette
érosion de leur revenu, ils s'adaptent. Ils choisissent des variétés
de blé plus productives, mettent des formes d'engrais azoté moins
cher ou réduisent les doses d'engrais quand les prix augmentent. Par
ailleurs, la générosité du climat fait que les pluies de fin de
cycle ont tendance à faire accumuler beaucoup d'amidon ce qui dilue
d'autant les protéines du grain. Et il s'agit là d'un levier que la
filière française ne peut maîtriser. A propos du climat Alexis
Decarrier, animateur national filière blé tendre à ARVALIS -
Institut du végétal indique « c’est la variable la plus
importante, qui fait fluctuer les taux de protéines de près de 2
points ».
Sur les dernières 18 années
écoulées, les blés français n'ont été que 5 fois au dessus de
12% de protéine. Un document d'Agrimer lance ce cri d'alarme :
« La teneur moyenne en protéines du blé français tendre
s’effrite ». Même si les agriculteurs désiraient mettre
plus d'azote, la nouvelle directive azote encadre strictement la
pratique de la fertilisation azotée. Résultat, à la récolte, ils
bennent au trou de leur coopérative des blés qui présentent de
moins en moins des qualités meunières. D'où ce cri du cœur de
Philippe Pinta, président d’Intercéréales et Rémi Haquin,
céréalier dans l'Oise et président du Conseil spécialisé
céréales de FranceAgriMer « ne faisons pas comme les Danois
qui ont laissé filer leur teneur en protéines de 12 à 8,5 % ! »
UN PLAN PROTEINE POUR
SAUVEGARDER LES PARTS DE MARCHE A L'EXPORT
Face à cette situation la
filière a décidé de prendre le taureau par les cornes et un plan
protéine a été décidé. Plan dont InterCéréales et
FranceAgriMer constituent la cheville ouvrière. Mr Rémy Haquin
explique dans une vidéo ce plan.
Plan Protéines Blé Tendre - Interview de Rémi ... - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=wjAyCRstJP4
15 juil. 2015 - Ajouté par Cecile Despierres
La plan Protéines prévoit
diverses actions dont la mention du taux de protéines sur les
contrats de vente de toute cargaison de blé, l'utilisation d'outils
de pilotage de la fertilisation azotée au champs et l'emploi de
variétés plus riches en protéines.
Déjà les silos à grains
s'équipent d'appareils de mesure rapide du taux de protéines.
Ainsi, à terme ces appareils à infra-rouge devrait permettre
d'analyser chaque remorque de blé arrivant au silo d'un organisme de
collecte. Il faut dire, que bon nombre de céréaliers avaient pris
l'habitude de livrer des variétés aux rendement atteignant les 100
qx/ha mais au taux de protéines frôlant parfois la barre des 10%.
Il devrait être ainsi possible de repérer les céréaliers qui « ne
jouent pas le jeu ».
ENCADRE :
le plan protéine
Trois principaux leviers, à
envisager simultanément sous l’égide interprofessionnelle
»Leviercontractuel, avec
l’accord interprofessionnel portépar Intercéréales et étendu
par l’arrêtéministériel du 7 juin 2014
»Levier agronomique et le
pilotage de fertilisation azotée
»Levier génétique
Des actions de recherche et
développement, du conseil, de la formationet de l’information sont
prévues. Le levier contractuel prévoit d'introduire
systématiquement la mention d’une teneur en protéines dans tous
les contrats. Les contrats d’achat/vente de blé tendre doivent
mentionner la teneur en protéines. Ce taux est librement consenti
entre les parties. Le taux de 11,5% appelé «taux de référence»
dans l’accord est un objectif de progression de la moyenne de la
production française de blé tendre. Il ne s’agit pas d’un taux
qui deviendrait obligatoire en l’absence d’autre indication. Tous
les blés sont concernés par l’accord : meuniers, fourragers ou
biscuitiers, quelle que soit leur destination. Il est également
prévu un plan d’investissement dans le cadre de FranceAgriMer pour
équiper tous les silos des collecteurs d’appareils de mesure
rapide des protéines du blé.
DIAGNOSTIC DE LA FILIERE
CEREALES
Les services agronomiques de la
filière céréales ont chiffré les gains à atteindre d'un meilleur
itinéraire technique. Actuellement, de nombreux céréaliers
privilégient le rendement. Il est vrai que les progrès de la
sélection génétique leur offre des variétés à très haut
rendement. Celles-ci dépassent allègrement les 104
quintaux/hectare. C'est le cas des variétés Fairplay, Sobred,
Armanda, Hystar, Glasgow ou Hybery. La variété Lyrik arrive même à
107 qx/ha dans le regroupement de 26 essais réalisés en 2013 dans
le Nord de la France. Or, il existe un lien entre haut rendement et
faible taux de protéines. Ainsi, la la variété mal nommée «So
Bred » ne se situe qu'à 10, 2% de protéines. De tels niveaux
de production sont le cas de blé qualifiés de « blés
fourragers ». Certains de ces blés proviennent parfois
d'Angleterre. Ils sont très prisés par certains céréaliers. Au
milieu des années 90, dans le Nord de la France, des cargaisons de
semences de ce type de blé (la variété Slejpner) en provenance
d'Angleterre « circulaient sous le manteau. »
Cependant, malgré la liaison
négative haut rendement-taux de protéines, il existe des variétés
qui répondent moins à ce principe. C'est le cas, par exemple de la
variété Rubisko qui atteint 103 qx/ha et se situe à 11,3 % de
protéines alors que la variété Trapez, pour le même niveau de
rendement, ne se situe qu'à 10,3% de protéines. Aussi, les
ingénieurs d'Arvalis estiment que le choix de variétés adaptées
peut permettre un gain de 0,5 à 1%.
Un autre levier concerne
l'apport d'azote. Il est estimé que 50 unités d'azote correspondent
à 0,5-1% de protéines en plus ; à conditions que les apports
soient fractionnés en soient apportés à bon escient selon la
méthode des bilans prévisionnels.
AU SILO, « LA CHASSE AUX
PETITS TAUX »
Face à la situation actuelle
les organismes de collecte (coopératives, négoce privé) se
trouvent dans une position stratégique. En effet,
les organismes de collecte sont situés à l’interface entre les
agriculteurs d’une part, et les industriels ou les exportateurs
d’autre part. Déjà, selon une récente enquête, 86% de ces
organismes affirment que le barème de paiement de leur blé s’appuie
sur la teneur en protéines.
Pour des dirigeants de
coopératives, il s'agit de « générer un mouvement de fond »
comme l'indique Philippe Florentin directeur général adjoint de la
coopérative Noriap (80-Somme) cité dans un document de
InterCéréales : « Chez Noriap, nous travaillons sur les
taux de protéines depuis plusieurs années. Notre activité est
principalement centrée vers les industriels, amidonniers,
meuniers... qui ont toujours eu des cahiers des charges assez pointus
en la matière. Nous avons donc une communication particulièrement
poussée sur ce sujet. Nous encourageons la généralisation des OAD
(Outils d’Aide à la Décision) et proposons des bonifications «
protéines » à l’achat, comme moyens d’incitations pour les
producteurs qui ont bien d’autres critères à prendre en
compte. ». Mais afin de
constituer des lots, la logistique des silos doit suivre. En face des
difficultés pour réaliser des analyses pour chaque remorque, la
politique est d'arriver à une moyenne haute du taux de protéines.
« Il n’est possible de séparer les bennes qui nous
arrivent, en fonction du taux de protéines, que dans une certaine
mesure. Nous devons donc travailler à améliorer la moyenne en
faisant la chasse aux petits taux... et ainsi avoir une moyenne à
11,5 %. Pour cela, il est important de générer un mouvement de
fond. Le Plan va dans ce sens, il a le mérite de mobiliser
l’ensemble de la filière autour de la protéine. Et notamment les
agriculteurs, car c’est bien dans les parcelles que tout se joue. »
Chez
les collecteurs privés, le même message est délivré . Pour Cyril
Duriez Président du négoce Duriez et ls (62- Pas de Calais),
le mot d'ordre est « Aller chercher la protéine sans
impacter le rendement ». Il
explique « Des mesures ont été prises depuis deux ans
sur trois de nos dépôts, et sur l’ensemble des dépôts dès la
récolte 2014, en raison de la mauvaise qualité des blés
fourragers. Une modification des habitudes pour les agriculteurs,
qui ont toutefois bien compris l’évolution du système de
réception en fonction de la teneur en protéines.
C’est un chiffre qui varie
d’une année sur l’autre, mais si on prend l’exemple de la
dernière campagne, il y avait jusqu’à 30 à 40 euros par tonne de
différence entre un blé fourrager et un blé meunier, au niveau du
céréalier. Je pense qu’en mettant les moyens, en cherchant à
optimiser la balance rendement et protéines, ce bonus est accessible
sans perdre de quintaux. »
L'ENJEU : L'ACCES AUX
MARCHES
Les agriculteurs français n'ont
connu que déception ces dernières années. La fin des quotas
laitiers a entrainé l'afflux de lait allemand ou irlandais en
France. Le boycott contre la Russie a non seulement fermé les
débouchés pour la viande de porc mais accru l'arrivée de viande
européen en France. Aussi, face à la concurrence internationale, la
filière céréales souhait conserver son accès aux marchés.
« Qu’il s’agisse d’exporter, de transformer sur le
marché français pour la filière meunerie ou encore du débouché
alimentation animale, la protéine s’impose comme l’un des
critères d’importance. Derrière une simplification de la
logistique et un gain de transparence, c’est parfois tout
simplement l’accès aux marchés qui est en jeu » indique la
filière Céréales française. Ce message semble passer à
l'aval.
Pour Jean-Philippe Everling
directeur de Granit Négoce (31-Gard) l'export constitue : « Un
critère crucial d’accès au marché ». Il ajoute : « Ce
plan a l’avantage de remettre la protéine au centre des contrats.
Ce critère est devenu de premier ordre à l’exportation. Sauf
exception, l’ensemble du blé tendre exporté depuis la France est
dédié à la meunerie, avec des contraintes très fortes en la
matière. Ce n’est ni plus ni moins qu’une question d’accès au
marché. » Ce dirigeant tire la sonnette d'alarme :
« Depuis quelques années, on est parfois limite avec certains
lots. Si la tendance se confirme, on risque d’être privé des
débouchés du bassin méditerranéen et d’Afrique de l’Ouest. Ce
serait la double peine : si le blé doit être vendu à des pays
tiers demandeurs de ressource fourragère, le prix de vente sera
moins élevé, et ces marchés se situant essentiellement en Asie du
Sud-Est, avec le surcoût en transport qui va avec ». Optimiste
il ajoute : « A notre niveau, on constate que tout le
monde joue le jeu et accepte cette nouvelle donne en France : les
effets du plan devraient commencer à se faire sentir dès 2015/16. »
Pour
Lionel Deloingce président des Moulins Paul Dupuis (76-Seine
Maritime) la meunerie réclame de la protéine: « Des
exigences en matière de quantité et de qualité de la protéine ».
Et d'expliquer son propos :
« Pour tous les débouchés de la meunerie, notamment la
panification, la quantité et la qualité des protéines sont
importantes. Les process industriels induisent des caractéristiques
physiques de plus en plus spécifiques, en plus des propriétés
nutritionnelles. » Puis
inquiet, il ajoute : « Si le Plan Protéines ne
parvenait pas à inverser la tendance, le recours à des blés de
force et des ajouts de gluten accroîtrait nos coûts logistiques et
industriels. Pour ces raisons, le taux de protéines figurait
systématiquement dans nos contrats bien avant 2014, comme nous
travaillons avec des collecteurs locaux dans une relation de
confiance, où la discussion économique vient après la discussion
technique. Cette approche filière est positive. Elle permet de
remonter nos besoins jusqu’aux producteurs. C’est tout le sens et
le bénéfice du Plan protéines. »
Même
son de cloche au niveau du secteur de l'alimentation animale.
Stéphane Hotte, directeur pôle amont Novial (80-Somme) aborde les «
avantages logistiques et économiques ». Très
dépendant des tourteaux de soja importés ce dirigeant se préoccupe
du niveau de protéines des blés. « Le critère
protéines est essentiel pour le bon équilibre de nos formules
alimentaires, d’autant plus que son coût a considérablement
renchéri ces dernières années. Définir contractuellement les taux
de protéines présente de nombreux avantages. Jusqu’à l’année
passée, nous découvrions le taux de protéines d’un lot à son
arrivée après déchargement, trop tard pour bien l’orienter et le
valoriser sur la base de ce critère. Le Plan protéines nous permet
d’anticiper, en intensifiant les échanges avec les collecteurs, ce
qui est une très bonne chose en soi. Pour
ces industriels, l'établissement de leurs différents aliments,
passe par la connaissance et la régularité du taux de protéines
des blés fourragers. « Que les taux soient bons ou
moins bons, en avoir la connaissance avant réception nous permet de
mieux adapter notre formulation et, de ce fait, de mieux valoriser la
protéine présente dans le blé au lieu de se caler sur le niveau le
plus bas. Le Plan protéines nous permet de rassembler les lots de
blé présentant des bons taux en protéines et de mieux les
valoriser ».
Un
programme d’aide à l’équipement des organismes collecteurs
Un an après le lancement de
l’accord interprofessionnel pour la partie organisme
collecteur-aval, et au moment où les contrats
agriculteurs-organismes collecteurs entrent dans le processus, les
acteurs des lières se félicitent de la mise en place du Plan
protéines blé tendre. Il est toutefois un peu trop tôt pour
mesurer son impact, d’autant que la récolte 2014 a été atypique,
avec des problèmes de germination qui déplacent les critères
d’exigences. L’information et la mobilisation du secteur sont
toutefois des indicateurs positifs pour la réussite du Plan
protéines. Afin d’inciter les organismes collecteurs à s’équiper
de matériels de mesure rapide du taux de protéines FranceAgriMer a
mis en place un programme d’aide. Engagé début 2014 il se
poursuit jusqu’à fin décembre 2016 (les dossiers devant être
déposés jusqu’au 30 septembre 2016).
< Montant de l’aide : 25
% de l’investissement, plafonné à 10 000 euros par collecteur.
< 282 matériels financés
en 2014 (investissement global de 5,37 millions d’euros, dont 1,14
financés par FranceAgriMer).
< 101 matériels aidés au
18 juin 2015 (investissement global de 2 millions d’euros, dont 400
000 € financés par FranceAgriMer).
Le collecteur qui bénéficie
de ce programme signe une convention qui l’engage sur plusieurs
points, notamment :
- Communiquer le taux de
protéines au producteur.
- Promouvoir les moyens
d’améliorer le taux de protéines auprès des agriculteurs.
- Fournir à FranceAgriMer
les données sur les teneurs moyennes en protéines sur cinq années
et contribuer à l’enquête qualité des blés réalisée
annuellement par FranceAgriMer.
UNE VULGARISATION TOUT AZIMUTH
Des
actions pour sensibiliser, des outils pour piloter
ARVALIS - Institut du Végétal
mène des actions pour sensibiliser les conseillers et les
agriculteurs à améliorer les niveaux de protéines des blés.
- 140 000 plaque#es
techniques « Teneur en protéines des blés : relever le double dé
agronomique et économique » diusées en partenariat avec de
nombreux organismes de collecte et de développement.
- Un colloque « Blé tendre
protéines », le 13 mai 2014 à Paris, rassemblant 250 participants
- 20 journées de
présentation d’expérimentations pour les techniciens en novembre
2014, et 38 journées
pour les agriculteurs en
décembre 2014.
- 270 retombées dans la
presse agricole nationale et régionale sur l’itinéraire technique
protéine.
- Campagne les « Vrais-Faux
» de la fertilisation azotée, guides techniques, ches,
posters... Des
plaque#es ont été réalisées
avec la distribution, à l’instar de celle avec Dijon Céréales,
diusées à
1500 exemplaires.
- 43 journées dans le Grand
Ouest sous forme de réunions interactives, ont touché 730 technico-
commerciaux.
- Atelier avec vidéo
expliquant les leviers et les clés de réussite aux Culturales, les
24 et 25 juin.
L'AMORCE D'UNE DYNAMIQUE DE
TERRAIN
Les techniciens sur le terrain
multiplient les conseils de pilotage de la fertilisation azotée.
Michaël Mimeau responsable agronomique Dijon Céréales explique la
démarche développée en Côte d’Or : «Nous avons
initié avec des professionnels régionaux le plan « Blé objectif
protéines » en 2014, pour identier les leviers les plus
pertinents. Il s’est traduit cette année par l’envoi de messages
aux agriculteurs à des moments-clés de leurs pratiques de
fertilisation ». Cap est mis sur le fractionnement des
apports : « Nous voulons généraliser le troisième
apport, voire tendre vers un quatrième. Le positionnement du dernier
apport, souvent trop précoce, doit être positionné au stade
dernière « feuille pointante à étalée ». Il est important de
réduire les quantités d’azote au premier apport, dans les sols
qui le permettent, afin d’en garder pour la fin. »
Parfois, il s'agit de rattaper
des situations catastrophiques en matière de protéines. Pour
Patrick Deuil, responsable commercial et marché de la fertilisation
au sein des Etablissements Hautbois en Mayenne, l'ambition n'est pas
d'arriver à 11,5% mais « d’atteindre la barre des 11
points de protéines. » Pour y arriver il explique :
« Nous avons bâti une méthodologie de conduite azotée des blés
en 2014, centrée sur la diminution du premier apport et le
fractionnement. Un conseil majeur dans notre région où les éleveurs
utilisent de la matière organique dont l’efficacité reste
aléatoire. Notre préconisation est de conserver 40 à 50 unités
d’azote minérale pour le troisième apport afin d’assurer la
production de protéines. » La démarche s'appuie sur des
outils moderne de pilotage de la fertilisation azotée : « Cette
année, nous avons testé les drones. Des essais de pratiques de
fertilisation ont été installés avec ARVALIS. »
Cette volonté d'utiliser des
méthodes fines d'estimation des besoins en azote est partagée par
Didier Rebillard, responsable de région sud Ille-et-Vilaine au
niveau de la société Triskalia : «Nous visons des
fractionnements systématiques en trois à quatre apports pour
augmenter les taux de protéines. Cela passe par la formation des
équipes terrain pour réaliser de meilleures préconisations en
matière de fertilisation et par l’utilisation d’outils de
pilotage. Trois sont à notre gamme : N-Tester, N-Sensor et la
technologie des drones. » Pour cette entreprise, l’enjeu
de la protéine est double : valorisation à l’exportation
mais aussi en élevage dans le but d'une plus grande autonomie
fourragère des exploitations.
UN PARI DIFFICILE A GAGNER
Les nouvelles variétés alliant
productivité et taux de protéines pour moins d'engrais azotés
mettront au moins 8 ans pour être obtenues. La directive nitrates
oblige à moins d'azote dans les champs or selon Arvalis seulement
20% des céréaliers utilisent des outils de pilotage de la
fertilisation azotée. C'est dire le chemin à parcourir.
Enfin, le démantèlement des
quotas de betteraves prévu pour 2017 risque de mettre à mal la
trésorerie des exploitations céréalières. Les céréaliers
devraient donc enclin à « serrer les boulons », pas sûr
qu'ils arrêtent la course au rendement pour la remplacer par la
course à la protéine.
Dans ces conditions, le pari
qualité de la filière française sera difficile à gagner.
Sources : documents
de la filière Céréales française.
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