dimanche 7 février 2016

ALGERIE: QUALITE DES BLES FRANCAIS, PEUT MIEUX FAIRE.


ALGERIE: QUALITE DES BLES FRANCAIS, PEUT MIEUX FAIRE.
Djamel BELAID 9.02.2016 djamel.belaid@ac-amiens.fr

Les blés tendres français présentent une caractéristique: leur taux de protéines chute depuis plusieurs années. Ils sont aujourd'hui à 11% en moyenne. Dans ces conditions, difficile de faire un pain de qualité. Que ce soient les acheteurs Algériens ou Marocains, les blés français n'ont plus la côte. Un plan protéines a été lancé en urgence. Les céréaliers peuvent-ils redresser la barre? Concernant le blé dur, un tel plan serait à mettre en œuvre en Algérie. Le cas français peut permettre d'apprendre des autres.

UNE CHUTE CONTINUE DU TAUX DE PROTEINES
Depuis plusieurs années, les céréaliers français voient se réduire leur revenu. Les différentes réformes de la PAC y sont pour beaucoup. Face à cette érosion de leur revenu, ils s'adaptent. Ils choisissent des variétés de blé plus productives, mettent des formes d'engrais azoté moins cher ou réduisent les doses d'engrais quand les prix augmentent. Par ailleurs, la générosité du climat fait que les pluies de fin de cycle ont tendance à faire accumuler beaucoup d'amidon ce qui dilue d'autant les protéines du grain. Et il s'agit là d'un levier que la filière française ne peut maîtriser. A propos du climat Alexis Decarrier, animateur national filière blé tendre à ARVALIS - Institut du végétal indique « c’est la variable la plus importante, qui fait fluctuer les taux de protéines de près de 2 points ».

Sur les dernières 18 années écoulées, les blés français n'ont été que 5 fois au dessus de 12% de protéine. Un document d'Agrimer lance ce cri d'alarme : « La teneur moyenne en protéines du blé français tendre s’effrite ». Même si les agriculteurs désiraient mettre plus d'azote, la nouvelle directive azote encadre strictement la pratique de la fertilisation azotée. Résultat, à la récolte, ils bennent au trou de leur coopérative des blés qui présentent de moins en moins des qualités meunières. D'où ce cri du cœur de Philippe Pinta, président d’Intercéréales et Rémi Haquin, céréalier dans l'Oise et président du Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer « ne faisons pas comme les Danois qui ont laissé filer leur teneur en protéines de 12 à 8,5 % ! »

UN PLAN PROTEINE POUR SAUVEGARDER LES PARTS DE MARCHE A L'EXPORT
Face à cette situation la filière a décidé de prendre le taureau par les cornes et un plan protéine a été décidé. Plan dont InterCéréales et FranceAgriMer constituent la cheville ouvrière. Mr Rémy Haquin explique dans une vidéo ce plan.

Plan Protéines Blé Tendre - Interview de Rémi ... - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=wjAyCRstJP4
15 juil. 2015 - Ajouté par Cecile Despierres

La plan Protéines prévoit diverses actions dont la mention du taux de protéines sur les contrats de vente de toute cargaison de blé, l'utilisation d'outils de pilotage de la fertilisation azotée au champs et l'emploi de variétés plus riches en protéines.
Déjà les silos à grains s'équipent d'appareils de mesure rapide du taux de protéines. Ainsi, à terme ces appareils à infra-rouge devrait permettre d'analyser chaque remorque de blé arrivant au silo d'un organisme de collecte. Il faut dire, que bon nombre de céréaliers avaient pris l'habitude de livrer des variétés aux rendement atteignant les 100 qx/ha mais au taux de protéines frôlant parfois la barre des 10%. Il devrait être ainsi possible de repérer les céréaliers qui « ne jouent pas le jeu ».

ENCADRE : le plan protéine
Trois principaux leviers, à envisager simultanément sous l’égide interprofessionnelle
»Leviercontractuel, avec l’accord interprofessionnel portépar Intercéréales et étendu par l’arrêtéministériel du 7 juin 2014
»Levier agronomique et le pilotage de fertilisation azotée
»Levier génétique

Des actions de recherche et développement, du conseil, de la formationet de l’information sont prévues. Le levier contractuel prévoit d'introduire systématiquement la mention d’une teneur en protéines dans tous les contrats. Les contrats d’achat/vente de blé tendre doivent mentionner la teneur en protéines. Ce taux est librement consenti entre les parties. Le taux de 11,5% appelé «taux de référence» dans l’accord est un objectif de progression de la moyenne de la production française de blé tendre. Il ne s’agit pas d’un taux qui deviendrait obligatoire en l’absence d’autre indication. Tous les blés sont concernés par l’accord : meuniers, fourragers ou biscuitiers, quelle que soit leur destination. Il est également prévu un plan d’investissement dans le cadre de FranceAgriMer pour équiper tous les silos des collecteurs d’appareils de mesure rapide des protéines du blé.

DIAGNOSTIC DE LA FILIERE CEREALES
Les services agronomiques de la filière céréales ont chiffré les gains à atteindre d'un meilleur itinéraire technique. Actuellement, de nombreux céréaliers privilégient le rendement. Il est vrai que les progrès de la sélection génétique leur offre des variétés à très haut rendement. Celles-ci dépassent allègrement les 104 quintaux/hectare. C'est le cas des variétés Fairplay, Sobred, Armanda, Hystar, Glasgow ou Hybery. La variété Lyrik arrive même à 107 qx/ha dans le regroupement de 26 essais réalisés en 2013 dans le Nord de la France. Or, il existe un lien entre haut rendement et faible taux de protéines. Ainsi, la la variété mal nommée «So Bred » ne se situe qu'à 10, 2% de protéines. De tels niveaux de production sont le cas de blé qualifiés de « blés fourragers ». Certains de ces blés proviennent parfois d'Angleterre. Ils sont très prisés par certains céréaliers. Au milieu des années 90, dans le Nord de la France, des cargaisons de semences de ce type de blé (la variété Slejpner) en provenance d'Angleterre « circulaient sous le manteau. »
Cependant, malgré la liaison négative haut rendement-taux de protéines, il existe des variétés qui répondent moins à ce principe. C'est le cas, par exemple de la variété Rubisko qui atteint 103 qx/ha et se situe à 11,3 % de protéines alors que la variété Trapez, pour le même niveau de rendement, ne se situe qu'à 10,3% de protéines. Aussi, les ingénieurs d'Arvalis estiment que le choix de variétés adaptées peut permettre un gain de 0,5 à 1%.

Un autre levier concerne l'apport d'azote. Il est estimé que 50 unités d'azote correspondent à 0,5-1% de protéines en plus ; à conditions que les apports soient fractionnés en soient apportés à bon escient selon la méthode des bilans prévisionnels.

AU SILO, « LA CHASSE AUX PETITS TAUX »
Face à la situation actuelle les organismes de collecte (coopératives, négoce privé) se trouvent dans une position stratégique. En effet, les organismes de collecte sont situés à l’interface entre les agriculteurs d’une part, et les industriels ou les exportateurs d’autre part. Déjà, selon une récente enquête, 86% de ces organismes affirment que le barème de paiement de leur blé s’appuie sur la teneur en protéines.

Pour des dirigeants de coopératives, il s'agit de « générer un mouvement de fond » comme l'indique Philippe Florentin directeur général adjoint de la coopérative Noriap (80-Somme) cité dans un document de InterCéréales : « Chez Noriap, nous travaillons sur les taux de protéines depuis plusieurs années. Notre activité est principalement centrée vers les industriels, amidonniers, meuniers... qui ont toujours eu des cahiers des charges assez pointus en la matière. Nous avons donc une communication particulièrement poussée sur ce sujet. Nous encourageons la généralisation des OAD (Outils d’Aide à la Décision) et proposons des bonifications « protéines » à l’achat, comme moyens d’incitations pour les producteurs qui ont bien d’autres critères à prendre en compte. ». Mais afin de constituer des lots, la logistique des silos doit suivre. En face des difficultés pour réaliser des analyses pour chaque remorque, la politique est d'arriver à une moyenne haute du taux de protéines. « Il n’est possible de séparer les bennes qui nous arrivent, en fonction du taux de protéines, que dans une certaine mesure. Nous devons donc travailler à améliorer la moyenne en faisant la chasse aux petits taux... et ainsi avoir une moyenne à 11,5 %. Pour cela, il est important de générer un mouvement de fond. Le Plan va dans ce sens, il a le mérite de mobiliser l’ensemble de la filière autour de la protéine. Et notamment les agriculteurs, car c’est bien dans les parcelles que tout se joue. »

Chez les collecteurs privés, le même message est délivré . Pour Cyril Duriez Président du négoce Duriez et ­ ls (62- Pas de Calais), le mot d'ordre est « Aller chercher la protéine sans impacter le rendement ». Il explique « Des mesures ont été prises depuis deux ans sur trois de nos dépôts, et sur l’ensemble des dépôts dès la récolte 2014, en raison de la mauvaise qualité des blés fourragers. Une modification des habitudes pour les agriculteurs, qui ont toutefois bien compris l’évolution du système de réception en fonction de la teneur en protéines.
C’est un chiffre qui varie d’une année sur l’autre, mais si on prend l’exemple de la dernière campagne, il y avait jusqu’à 30 à 40 euros par tonne de différence entre un blé fourrager et un blé meunier, au niveau du céréalier. Je pense qu’en mettant les moyens, en cherchant à optimiser la balance rendement et protéines, ce bonus est accessible sans perdre de quintaux. »

L'ENJEU : L'ACCES AUX MARCHES
Les agriculteurs français n'ont connu que déception ces dernières années. La fin des quotas laitiers a entrainé l'afflux de lait allemand ou irlandais en France. Le boycott contre la Russie a non seulement fermé les débouchés pour la viande de porc mais accru l'arrivée de viande européen en France. Aussi, face à la concurrence internationale, la filière céréales souhait conserver son accès aux marchés. « Qu’il s’agisse d’exporter, de transformer sur le marché français pour la ­ filière meunerie ou encore du débouché alimentation animale, la protéine s’impose comme l’un des critères d’importance. Derrière une simplification de la logistique et un gain de transparence, c’est parfois tout simplement l’accès aux marchés qui est en jeu » indique la filière Céréales française. Ce message semble passer à l'aval.

Pour Jean-Philippe Everling directeur de Granit Négoce (31-Gard) l'export constitue : « Un critère crucial d’accès au marché ». Il ajoute : « Ce plan a l’avantage de remettre la protéine au centre des contrats. Ce critère est devenu de premier ordre à l’exportation. Sauf exception, l’ensemble du blé tendre exporté depuis la France est dédié à la meunerie, avec des contraintes très fortes en la matière. Ce n’est ni plus ni moins qu’une question d’accès au marché. » Ce dirigeant tire la sonnette d'alarme : « Depuis quelques années, on est parfois limite avec certains lots. Si la tendance se confirme, on risque d’être privé des débouchés du bassin méditerranéen et d’Afrique de l’Ouest. Ce serait la double peine : si le blé doit être vendu à des pays tiers demandeurs de ressource fourragère, le prix de vente sera moins élevé, et ces marchés se situant essentiellement en Asie du Sud-Est, avec le surcoût en transport qui va avec ». Optimiste il ajoute : «  A notre niveau, on constate que tout le monde joue le jeu et accepte cette nouvelle donne en France : les effets du plan devraient commencer à se faire sentir dès 2015/16. »

Pour Lionel Deloingce président des Moulins Paul Dupuis (76-Seine Maritime) la meunerie réclame de la protéine: « Des exigences en matière de quantité et de qualité de la protéine ». Et d'expliquer son propos : « Pour tous les débouchés de la meunerie, notamment la panification, la quantité et la qualité des protéines sont importantes. Les process industriels induisent des caractéristiques physiques de plus en plus spécifiques, en plus des propriétés nutritionnelles. » Puis inquiet, il ajoute : « Si le Plan Protéines ne parvenait pas à inverser la tendance, le recours à des blés de force et des ajouts de gluten accroîtrait nos coûts logistiques et industriels. Pour ces raisons, le taux de protéines figurait systématiquement dans nos contrats bien avant 2014, comme nous travaillons avec des collecteurs locaux dans une relation de confiance, où la discussion économique vient après la discussion technique. Cette approche filière est positive. Elle permet de remonter nos besoins jusqu’aux producteurs. C’est tout le sens et le bénéfice du Plan protéines. »

Même son de cloche au niveau du secteur de l'alimentation animale. Stéphane Hotte, directeur pôle amont Novial (80-Somme) aborde les « avantages logistiques et économiques ». Très dépendant des tourteaux de soja importés ce dirigeant se préoccupe du niveau de protéines des blés. « Le critère protéines est essentiel pour le bon équilibre de nos formules alimentaires, d’autant plus que son coût a considérablement renchéri ces dernières années. Définir contractuellement les taux de protéines présente de nombreux avantages. Jusqu’à l’année passée, nous découvrions le taux de protéines d’un lot à son arrivée après déchargement, trop tard pour bien l’orienter et le valoriser sur la base de ce critère. Le Plan protéines nous permet d’anticiper, en intensifiant les échanges avec les collecteurs, ce qui est une très bonne chose en soi. Pour ces industriels, l'établissement de leurs différents aliments, passe par la connaissance et la régularité du taux de protéines des blés fourragers. « Que les taux soient bons ou moins bons, en avoir la connaissance avant réception nous permet de mieux adapter notre formulation et, de ce fait, de mieux valoriser la protéine présente dans le blé au lieu de se caler sur le niveau le plus bas. Le Plan protéines nous permet de rassembler les lots de blé présentant des bons taux en protéines et de mieux les valoriser ».

Un programme d’aide à l’équipement des organismes collecteurs
Un an après le lancement de l’accord interprofessionnel pour la partie organisme collecteur-aval, et au moment où les contrats agriculteurs-organismes collecteurs entrent dans le processus, les acteurs des €lières se félicitent de la mise en place du Plan protéines blé tendre. Il est toutefois un peu trop tôt pour mesurer son impact, d’autant que la récolte 2014 a été atypique, avec des problèmes de germination qui déplacent les critères d’exigences. L’information et la mobilisation du secteur sont toutefois des indicateurs positifs pour la réussite du Plan protéines. Afin d’inciter les organismes collecteurs à s’équiper de matériels de mesure rapide du taux de protéines FranceAgriMer a mis en place un programme d’aide. Engagé début 2014 il se poursuit jusqu’à fin décembre 2016 (les dossiers devant être déposés jusqu’au 30 septembre 2016).
< Montant de l’aide : 25 % de l’investissement, plafonné à 10 000 euros par collecteur.
< 282 matériels financés en 2014 (investissement global de 5,37 millions d’euros, dont 1,14 financés par FranceAgriMer).
< 101 matériels aidés au 18 juin 2015 (investissement global de 2 millions d’euros, dont 400 000 € financés par FranceAgriMer).
Le collecteur qui bénéficie de ce programme signe une convention qui l’engage sur plusieurs points, notamment :
- Communiquer le taux de protéines au producteur.
- Promouvoir les moyens d’améliorer le taux de protéines auprès des agriculteurs.
- Fournir à FranceAgriMer les données sur les teneurs moyennes en protéines sur cinq années et contribuer à l’enquête qualité des blés réalisée annuellement par FranceAgriMer.

UNE VULGARISATION TOUT AZIMUTH
Des actions pour sensibiliser, des outils pour piloter
ARVALIS - Institut du Végétal mène des actions pour sensibiliser les conseillers et les agriculteurs à améliorer les niveaux de protéines des blés.
- 140 000 plaque#es techniques « Teneur en protéines des blés : relever le double dé­ agronomique et économique » diŒusées en partenariat avec de nombreux organismes de collecte et de développement.
- Un colloque « Blé tendre protéines », le 13 mai 2014 à Paris, rassemblant 250 participants
- 20 journées de présentation d’expérimentations pour les techniciens en novembre 2014, et 38 journées
pour les agriculteurs en décembre 2014.
- 270 retombées dans la presse agricole nationale et régionale sur l’itinéraire technique protéine.
- Campagne les « Vrais-Faux » de la fertilisation azotée, guides techniques, ­ches, posters... Des
plaque#es ont été réalisées avec la distribution, à l’instar de celle avec Dijon Céréales, diŒusées à
1500 exemplaires.
- 43 journées dans le Grand Ouest sous forme de réunions interactives, ont touché 730 technico-
commerciaux.
- Atelier avec vidéo expliquant les leviers et les clés de réussite aux Culturales, les 24 et 25 juin.

L'AMORCE D'UNE DYNAMIQUE DE TERRAIN
Les techniciens sur le terrain multiplient les conseils de pilotage de la fertilisation azotée. Michaël Mimeau responsable agronomique Dijon Céréales explique la démarche développée en Côte d’Or : «Nous avons initié avec des professionnels régionaux le plan « Blé objectif protéines » en 2014, pour identi€er les leviers les plus pertinents. Il s’est traduit cette année par l’envoi de messages aux agriculteurs à des moments-clés de leurs pratiques de fertilisation ». Cap est mis sur le fractionnement des apports : « Nous voulons généraliser le troisième apport, voire tendre vers un quatrième. Le positionnement du dernier apport, souvent trop précoce, doit être positionné au stade dernière « feuille pointante à étalée ». Il est important de réduire les quantités d’azote au premier apport, dans les sols qui le permett–ent, afin d’en garder pour la fin. »


Parfois, il s'agit de rattaper des situations catastrophiques en matière de protéines. Pour Patrick Deuil, responsable commercial et marché de la fertilisation au sein des Etablissements Hautbois en Mayenne, l'ambition n'est pas d'arriver à 11,5% mais « d’atteindre la barre des 11 points de protéines. » Pour y arriver il explique : « Nous avons bâti une méthodologie de conduite azotée des blés en 2014, centrée sur la diminution du premier apport et le fractionnement. Un conseil majeur dans notre région où les éleveurs utilisent de la matière organique dont l’efficacité reste aléatoire. Notre préconisation est de conserver 40 à 50 unités d’azote minérale pour le troisième apport afin d’assurer la production de protéines. » La démarche s'appuie sur des outils moderne de pilotage de la fertilisation azotée : « Cette année, nous avons testé les drones. Des essais de pratiques de fertilisation ont été installés avec ARVALIS. »

Cette volonté d'utiliser des méthodes fines d'estimation des besoins en azote est partagée par Didier Rebillard, responsable de région sud Ille-et-Vilaine au niveau de la société Triskalia : «Nous visons des fractionnements systématiques en trois à quatre apports pour augmenter les taux de protéines. Cela passe par la formation des équipes terrain pour réaliser de meilleures préconisations en matière de fertilisation et par l’utilisation d’outils de pilotage. Trois sont à notre gamme : N-Tester, N-Sensor et la technologie des drones. » Pour cette entreprise, l’enjeu de la protéine est double : valorisation à l’exportation mais aussi en élevage dans le but d'une plus grande autonomie fourragère des exploitations.


UN PARI DIFFICILE A GAGNER
Les nouvelles variétés alliant productivité et taux de protéines pour moins d'engrais azotés mettront au moins 8 ans pour être obtenues. La directive nitrates oblige à moins d'azote dans les champs or selon Arvalis seulement 20% des céréaliers utilisent des outils de pilotage de la fertilisation azotée. C'est dire le chemin à parcourir.
Enfin, le démantèlement des quotas de betteraves prévu pour 2017 risque de mettre à mal la trésorerie des exploitations céréalières. Les céréaliers devraient donc enclin à « serrer les boulons », pas sûr qu'ils arrêtent la course au rendement pour la remplacer par la course à la protéine.
Dans ces conditions, le pari qualité de la filière française sera difficile à gagner.

Sources : documents de la filière Céréales française.


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