A
l'automne et en hiver le manque de fourrages verts est criant en
Algérie. Cela est regrettable d'autant plus que les précipitations
à cette époque font que le problème n° 1 ne se pose plus :
le manque d'eau. Il faut attendre le printemps pour que l'offre en
fourrage vert soit forte. En effet, en hiver, à l'intérieur du
pays, en zone semi-aride, les températures basses constituent un
frein à la pousse des fourrages à base de céréales et de
légumineuses . Fourrages traditionnellement plébiscités par les
éleveurs et les agronomes algériens.
Il
y a donc un anachronisme : alors que le facteur limitant « eau »
est levé, les éleveurs ne possèdent pas d'espèces à croissance
rapide qui, dès l'automne pourraient produire une forte biomasse.
La
solution à ce problème consiste en l'utilisation des crucifères
fourragères : colza et chou fourrager. Dans ce dossier, nous
souhaitons attirer l'attention sur le chou fourrager, espèce
généreuse à croissance rapide et résistance au froid.
Remarquez dans la vidéo qui suit la hauteur des choux et cela en plein hiver (regardez les arbres n'ont pas de feuilles). On pourrait avoir cela en Algérie.
Remarquez dans la vidéo qui suit la hauteur des choux et cela en plein hiver (regardez les arbres n'ont pas de feuilles). On pourrait avoir cela en Algérie.
Une autre vidéo. Il n'est pas obligatoire de récolter les choux à la machine. On peut lâcher les animaux dans la parcelles mais en mettant un grillage qu'on avance chaque jours de quelques mètres.
Le boom de l'affouragement en vert - LEAP Dol ... - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=louy4cW5zog
CRUCIFERES - LE CHOU FOURRAGER FOURNIT DU VERT A DISTRIBUER L´HIVER
Réussir
bovins viande. Par Sophie Bourgeois
Le
chou fourrager, bien que devenu rare, a toujours l´avantage de
fournir à peu de frais un complément de fourrage riche en matières
azotées à distribuer en vert durant l´hiver. C´est aussi un bon
piège à nitrates.
Le
chou fourrager occupait encore près de deux cent mille hectares en
1980. Depuis il a très fortement perdu du terrain avec autour de
quarante mille hectares cultivés en 1988 et seulement vingt-cinq
mille hectares en 2002 - soit pratiquement autant que la betterave
fourragère (dix-neuf mille hectares en 2002) et le colza fourrager
(vingt-huit mille hectares en 2002). Onze variétés sont inscrites
au catalogue français et trente en tout au catalogue européen,
mais la création variétale est très faible : une nouveauté
française en 1995, une en 1998 et une en 2003.
Plutôt
utilisé en production laitière pour sa très bonne digestibilité
et sa richesse en azote, le chou fourrager trouve encore
ponctuellement sa place dans des systèmes fourragers pour troupeau
allaitant, principalement dans l´Ouest de la France. S´il demande
un certain travail, il a l´avantage de diversifier la ration
hivernale.
Le
chou ne doit être distribué que rationné
Pauvre
en matière sèche et riche en azote soluble (jusqu´à 40 % de
l´azote total), ce fourrage ne doit être distribué que de façon
rationnée aux bovins, après une transition sur huit à quinze
jours, et en complément d´un autre fourrage grossier afin de
prévenir des problèmes digestifs tels que météorisation,
diarrhée. Autre inconvénient, le chou fourrager contient des
substances soufrées anti-nutritionnelles (comme le tourteau de
colza oléagineux qui est de la même famille en contenait avant que
la sélection ne permette de les éliminer dans les variétés
d´aujourd´hui). Il est donc conseillé de ne pas distribuer de
chou fourrager aux animaux en croissance pour ne pas risquer de
limiter leurs performances.
Si
son ensilage est possible, les pertes en jus peuvent représenter
jusqu´à 40 % de la récolte (1). L´ensilage peut cependant être
intéressant en cas de risque de gel, pour sauver la culture. Le
produit est très bien consommé par les bovins.
Le
chou peut s´utiliser en pâturage rationné, au fil, à condition
de veiller à ce que la quantité ingérée ne dépasse pas 30 à 40
kg bruts par jour - soit environ ce que mange une vache en deux
heures de pâturage - avec un fourrage grossier à disposition dans
la parcelle. En élevage allaitant, le chou fourrager est quasiment
toujours coupé et distribué en vert quotidiennement pour compléter
une ration à base d´ensilage de maïs, de foin ou de betteraves
fourragères.
Le
chou fourrager est une plante bisannuelle assez souple sur le plan
agronomique. Il se sème d´avril à mi-juillet, soit après labour
(on peut utiliser un semoir à céréales un rang sur deux), soit en
direct (ce qui limite le matraquage du sol en cas de pâturage). Les
implantations d´avril à début juin peuvent donner une production
importante d´été et d´arrière-saison, pouvant au total fournir
neuf tonnes de matière sèche. Pour des semis derrière un
ray-grass ou un escourgeon, le rendement est d´environ cinq tonnes
de matière sèche en moyenne. Il existe plusieurs types variétaux
de chou fourrager : moëlliers, semi-moëlliers, cavaliers rouges,
mille têtes, feuillus, à choisir selon l'époque d´implantation.
Sensible
à la concurrence des mauvaises herbes
Le
chou fourrager peut aussi se planter c´est-à-dire se repiquer
après élevage sous serre (dix ares sous serre pour semer un
hectare au champ, ou bien semis en champ voir témoignage). Les
choux plantés sont en général plus feuillus et plus riches en
matières azotées que les choux semés. Mais le repiquage,
intéressant pour des implantations très tardives, car il permet
d´avancer la récolte, est exigeant en matériel et en
main-d´oeuvre.
Le
chou fourrager est sensible à la concurrence des mauvaises herbes,
surtout pendant les premiers stades de son développement et
l´attaque des limaces et des altises doit être particulièrement
surveillée. Il est aussi exigeant en eau au moment du semis (les
graines sont petites).
La
parcelle est libérable dès fin février ou début mars pour une
culture de printemps. S´il reste des choux au moment de la sortie à
l´herbe du troupeau, ils peuvent être enfouis. Les racines et le
reste éventuel de feuilles constituent une excellent engrais vert.
source
: ITCF, « Principales espèces fourragères ».
(1)
pour limiter les pertes de jus, on peut adjoindre de la pulpe sèche
dans le silo à raison de 150 kg/tonne d'ensilage, ou de la paille
finement hachée.
Sources: Réussir
bovins viande 14 avril 2004
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire