ALGERIA,
LEARNING TRIPS FOR MANAGEMENT TEAM OAIC
Djamel BELAID 15.02.2016
Florian
Dèbes et Valérie Landrieu du journal Les Echos signent ce jour un
article relatif aux « Learnings trips » ou voyages
d'immersion. Ces voyages de cadres d'entreprises vers les contrée
innovantes telle la Silicon Valley et autres lieux d'émergence de
start-up performantes. Que ce soit pour l'OAIC ou les autres
structures publiques ou privées oeuvrant dans le secteur agricole, il nous semble que de
tels voyages pourraient être bénéfiques pour les staffs qui ont
entre leurs mains les destinées de l'agriculture DZ. Extraits de cet
excellent article.
LEARNINGS
TRIPS, DES AVANTAGES MULTIPLES
Les
exemples de learnings trips sont nombreux parmi les dirigeants
d4entreprises françaises. Ainsi, selon les deux auteurs, Stéphane
Pallez, PDG de la Française des Jeux était la semaine dernière à
Tel-Aviv1,
Jacques Rocher directeur du développement durable et de
l'environnement durable était à San Francisco.
Ce
genre de voyage d'immersion dure en général de 3 à 7 jours et
permet d'aller « à la rencontre du tissus économique et
social d'une autre ville ou d'une région du monde, comprendre les
tendances émergentes du management et saisir les composants d'un
écosystème innovant ».
POURQUOI
Y ALLER ?
« A
travers le monde, les centres de pouvoir changent beaucoup, il faut
être sur place pour apprendre comment rester un leader »,
assure Fields Wicker-Miurin, cofondatrice de Leaders' Quest, une
entreprise internationale à but non lucratif spécialiste de ce
genre de voyages.
« Après
ce type de voyage, on se dit qu’on peut oser », témoigne la
chasseuse de têtes Brigitte Lemercier.
Selon
les auteurs : Le voyage brise la routine du top management
et, loin du quotidien, crée, sans préjugés, une atmosphère propre
à la découverte de produits innovants, de leaders charismatiques et
de types d’organisations propres à enrichir tant les esprits que
les modèles d’affaires. Objectif : se faire, pour soi et son
entreprise, une place dans de nouveaux écosystèmes.
Ces
voyages ne sont pas destinés à signer des contrats. Mais pour
découvrir. Si contrats doivent être signés, cela ne peut se faire
que dans une étape ultérieure.
Le
but est de « permettre de repenser totalement un
fonctionnement. »
AVANT DE PARTIR
Un
learning-trip ne s'improvise pas. Une sérieuse préparation
s'impose.
« Nous
demandons à chaque participant de s’informer sur l’une des
entreprises visitées pour la présenter aux autres, c’est la
pédagogie de l’action », explique Christian Forthomme, le PDG
de Real Change qui convie les grands groupes français en Californie
depuis vingt ans.
« La
mission de la personne en charge de l’innovation dans une
entreprise est de fixer un angle au voyage », rappelle Matthieu
Tanguy, le directeur du numérique de Direct Energie qui a fait
visiter le CES de Las Vegas à son patron, Xavier Caïtucoli.
LES DESTINATIONS INCONTOURNABLES
Pour
les auteurs « La Silicon Valley reste une destination phare.
Les demandes de rencontres avec Uber, Airbnb et autres Tesla se
multiplient. Du coup, chez Google, seuls les clients sont désormais
autorisés à visiter le siège de Mountain View. »
Ils
citent des témoignages : « La Silicon Valley reste un
écosystème exceptionnel – au plan géographique aussi, largement
ouvert sur l’Asie – où les champs du possible sont repoussés.
Il y a cette notion très particulière du “pay forward”, qui
signifie “payer en retour”, c’est-à-dire aider les autres à
réussir », souligne Christian Forthomme.
La
délégation du Medef a, elle, notamment cherché à comprendre les
ingrédients qui font de cette zone « un lieu d’innovation
permanent », explique Olivier Midière, au cabinet de Pierre
Gattaz.
Et
d'indiquer d'autres destinations : « D’autres
destinations figurent, elles aussi, en bonne place dans les
programmes d’immersion. Tel-Aviv rivalise sans peine avec la côte
ouest américaine. En Inde, en Chine et en Afrique, les centres de
pouvoir évoluent, eux aussi, à vitesse grand V. Au-delà des
thématiques en vogue comme la data, l’intelligence artificielle,
les objets connectés ou l’économie collaborative, les
problématiques d’intégration, d’éducation ou d’urbanisme
sont aussi disséquées dans ces parcours. »
NOS DESTINATIONS INCONTOURNABLES
Pour notre part, nous aimerions
indiquer quelques destinations incontournables. D'abord des
destinations DZ. Oui, lorsqu'une entreprise fonctionne, lorsque une
structure ou une administration locale performe, elle peut faire
l'objet d'un tel voyage.
Nous croyons au rôle
fondamental des coopératives paysannes dans le développement
agricole. Aussi, une coopérative telle la Coopsel de Sétif
mériterait l'attention des plus hauts dirigeants du monde agricole.
Au delà de nos destinations DZ
préférées, il y a ensuite l'immersion au delà de la Méditerranée.
L'idée serait d'aller voir le fonctionnement de coopératives
céréalières ou de coopératives de matériel (CUMA), de chambre
d'agriculture, ou des filières agricoles. De tels voyages devraient être réalisés à différents échelons des organismes économiques. Ainsi, le personnel de CCLS et autres coopératives d'approvisionnement pourraient aller au niveau de leur homologues étrangers.
Certaines entreprises agricoles privées DZ ou association ont déjà emmené des céréaliers performants et des cadres de terrain en France ou au Maroc.
A FAIRE SUR PLACE
Les
deux auteurs expliquent comment s'organisent les journées : In
situ, les rencontres et les visites d’entreprises s’enchaînent.
« A San Francisco, la journée type commence par un rendez-vous
avec un investisseur. Suivent un déjeuner avec des startuppers, une
visite des locaux d’un grand groupe, et un dîner avec un grand
témoin », décrit Vincent Ducrey.
Pour
les organisateurs spécialisés dans ce genre de voyages le souhait
est de : « susciter une certaine réciprocité, avec
des rencontres enrichissantes à court terme de part et d’autre. »
Entre
chaque rendez-vous, ils préconisent de tenir un (dé)briefing
collectif pour réfléchir « à ce qui vient d’être vu ».
QUAND PARTIR
Les
auteurs conseillent « d’éviter la période des résultats
financiers ou bien les mois d’été réservés à la sphère
personnelle. » Et d'expliquer que : Chez Bouygues
Construction, la « learning expedition » constitue la dernière
session d’un cycle de formation maison de dix-huit mois destiné à
de futurs cadres dirigeants. « La démarche s’inscrit dans
notre politique de développement et d’intégration des talents »,
précise le DRH du groupe Jean-Manuel Soussan.
Ils
notent que « le business peut aussi de lui-même provoquer
la nécessité d’un voyage. Certains saisissent, par exemple,
l’occasion d’un Salon international pour capturer l’essence
d’une ville. »
« Face
aux nouvelles demandes des clients, le comex réfléchissait trop en
cercle fermé », confie ce PDG de grosse ETI. Le bon timing
intervient dès que les dirigeants se demandent quelle sera la
prochaine étape pour l’entreprise.
Et
de citer un exemple : Chez Idea Groupe, dont le métier
d’origine consistait à décharger des bateaux et approvisionner
des chaînes de production, le but était de devenir « un
acteur majeur de la nouvelle révolution industrielle ». Après
six visites en solo dans la Bay Area, Bruno Hug de Larauze, le PDG de
cette grosse ETI, a emmené tout son comité de direction, 22
personnes, à San Francisco.
BUDGET
Organiser
un voyage vers une zone d'excellence présente un coût. Selon les
auteurs, « Evidemment, le transport et l’hébergement
couvrent une grosse partie du budget. Les prix des séjours d’études
varient fortement selon le niveau de confort choisi. Comptez au
minimum 6.900 euros par personne pour cinq jours dans la Silicon
Valley. La mise en relation avec les bons interlocuteurs a aussi son
coût. Au total, hors hébergement et transport, un comité exécutif
de dix personnes dépensera 90.000 euros pour des contacts variés et
de première catégorie. Une partie de cette somme peut être imputée
au budget formation. »
TEMPS LIBRE
Pendant
l'absence du staff d'une entreprise, l'activité continue. Il y a
lieu de trouver les arrangements nécessaires ; « L’absence
de tous les membres du comité de direction pendant plusieurs jours
contraint à s’organiser. Cela passe par la délégation, une bonne
mise en jambes pour commencer à travailler différemment. » Et
de citer cet exemple : « Souvent, le DG apparaît puis
disparaît car il a un cal l », constate Vincent Ducrey. « Il y
a quinze ans, il était plus facile de déconnecter les dirigeants.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux et les smartphones sont partout,
remarque Fields Wicker-Miurin, mais pour bénéficier de
l’expérience, il faut être totalement engagé : nous prévoyons
chaque jour du temps libre pour que les dirigeants vaquent aux
affaires courantes. »
APRES LE RETOUR
Le
voyage a pour but d'alimenter la réflexion. Les auteurs citent cet
exemple : Chez Idea Groupe, le « learning trip » a
provoqué une émulation incroyable. « Nous avons pris
conscience qu’il fallait privilégier un développement agile.
Après la seule expertise, nous avons décidé de favoriser la
transversalité », explique Bruno Hug de Larauze. Résultat :
un changement majeur, avec recrutement de talents et investissements
technologiques. Simultanément, « nous avons repensé
l’organisation, supprimé les silos, et créé un espace
d’innovation interne », glisse le PDG. L’idée de beaucoup
est qu’un voyage d’immersion permette l’édification d’une
nouvelle stratégie d’entreprise. « Au retour du CES de Las
Vegas, nous en avons reparlé en comité exécutif et nous allons
faire une restitution de ce que nous avons vu devant les salariés
intéressés », explique Matthieu Tanguy chez Direct Energie.
Enfin,
ils citent un dernier exemple : « En 2007, lors d’un
« learning trip », des dirigeants de Renault découvrent Tesla.
En 2011, à l’issue d’un autre voyage dans la Silicon Valley, ils
décident d’ouvrir un centre d’innovation, d’où sortira la
voiture connectée. »
1Cela
est courageux de sa part dans la mesure où la campagne BDS cible
les entreprises commerçant avec des entreprises installées dans
les colonies en Cisjordanie.
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