lundi 15 février 2016

ALGERIE, STOCKER L 'ENSILAGE EN BOUDINS POUR REDUIRE LES PERTES

FOURRAGES :
STOCKER L 'ENSILAGE EN BOUDINS POUR REDUIRE LES PERTES
(Un article qui intéressera certainement les agriculteurs et l'encadrement D. BELAID).
Chantal PAPE Terra n° du 30 octobre 2015 p26-27

Stockage d'ensilage de maïs en boudins - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=gL7_TgHAj-c
2 nov. 2015 - Ajouté par chambreagri29
Démonstration de l'ensilage de maïs , réalisée à Guimaëc (Finistère) le 22 octobre 2015. Une technique peu connue ...

Depuis trois saisons, Yves-Marie le Cozannet, éleveur à Minihy-Tréguier (22) stocke son ensilage de maïs en boudins. Une technique encore nouvelle en Bretagne mais qui commence à susciter la curiosité. Le 22 octobre dernier, une démonstration était organisée dans le Finistère.
Eleveur à Taulé (29), J-F Cabioch possède trois sites d'exploitation. Et c'est parce qu'il n'avait qu'un peu plus d'un hectare de maïs à ensiler à Guimaëc et aucune envie d'investir dans un silo qu'il a songé à la technique de conservation en boudin.L'entreprise de travaux agricole (ETA) Raoul Le Caër s'est donc déplacé le 22 oct dernier, avec sa machine. Basé du côté d'Angoulême (16), c'est déjà la troisième saison qu'elle assure en Bretagne, à la demande d'Yves-Marie G, éleveur.

MOINS DE PERTES AU SILO ET AVEC LE BAC A LAIT
« Une année, les fermentations butyriques m'ont fait perdre 1 200 € sur ma paie de lait ». Trop grand par rapport à la taille de son troupeau, 35 laitières, son silo lui occasionne aussi beaucoup de pertes d'ensilage, comme lui rappelle régulièrement son contrôleur laitier. Ces deux raisons le conduisent à chercher une autre solution pour stocker son maïs. Et à trouver cette machine, encore peu connue. « Pourtant, cette technique existe depuis 35 ans », assure celui qui a été immédiatement convaincu et se déplace volontiers pour la faire connaître au plus grand nombre.
Le principe est simple : une fois l'ensilage terminé, les remorques déchargent le maïs sur un tapis convoyeur et la machine l'expédie sous pression dans un boudin de plastique. Ici, plus besoin de se soucier du tassage. « Toute notre année de production laitière repose sur cette journée d'ensilage, rappelle Y-M. On ne peut pas la rater ». Avec une petite précaution à prendre, quand même, au moment de la récolte. « Il faut veiller à ne pas hacher le mais trop fin, car le rotor de la machine va encore le broyer un peu ».

GAIN DE TEMPS
En plus d'assurer un produit de qualité ; cette nouvelle technique permet de gagner du temps. « Quand le chantier est bien rôdé, une remorque de 15 tonnes met trois minutes à décharger . Et, en fin de journée, plus besoin de bâcher : poser le zip en fin de boudin, demande 5 à 15 minutes ». Un avantage indéniable quand la main d'oeuvre se fait de plus en plus rare sur les exploitations. Et un avantage qui se retrouve durant tout l'hiver. « Chez moi la reprise se fait au godet, indique l'éleveur. Le maïs se charge comme du sable. Cela me prend 10 à 15 minutes par jour, tout compris ».

300€/HA
Selon le rendement, un hectare demandera de 8 à 12 m de stockage. Et pour un boudin de 75 m, l'ETA va facturer 27 €/m, aux alentours de 30 € pour un chantier plus petit. « Certes, le coût de la prestation revient à un peu plus de 300€/ha ». Mais ici, pas besoin de tasseur ni de personnel pour fermer le tas. Et, en chiffrant le gain de travail tout au long de l'année, la qualité supérieure de l'ensilage et les pertes moindres au silo, J-Y estime qu'au final, cette technique lui revient moins cher.  « Pour la première fois l'an passé, j'ai pu vendre de l'ensilage de maïs. Et récupérer des surfaces cette année pour faire autre chose ».
Avec un petit bémol que soulève Cécile Goupille, conseillère agronomie à la Chambre d'Agriculture du Finistère. « En boudin, les différentes parcelles seront servies les unes après les autres aux animaux alors que dans un silo, elles vont former des strates. Cela peut être embêtant en cas de parcelles hétérogènes ».
Après le maïs, de l'ensilage d'herbe a aussi été conservé avec cette technique, cette année. « Les premiers échos sont très positifs, indique Y-M. L'ensilage est beaucoup plus vert, il n'a pas été oxydé au tassage. Et l'odeur est différente ».

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