jeudi 11 février 2016

ALGERIE: LE CHOU FOURRAGER FOURNIT DU VERT A DISTRIBUER L´HIVER

 
A l'automne et en hiver le manque de fourrages verts est criant en Algérie. Cela est regrettable d'autant plus que les précipitations à cette époque font que le problème n° 1 ne se pose plus : le manque d'eau. Il faut attendre le printemps pour que l'offre en fourrage vert soit forte. En effet, en hiver, à l'intérieur du pays, en zone semi-aride, les températures basses constituent un frein à la pousse des fourrages à base de céréales et de légumineuses . Fourrages traditionnellement plébiscités par les éleveurs et les agronomes algériens.
Il y a donc un anachronisme : alors que le facteur limitant « eau » est levé, les éleveurs ne possèdent pas d'espèces à croissance rapide qui, dès l'automne pourraient produire une forte biomasse.

La solution à ce problème consiste en l'utilisation des crucifères fourragères : colza et chou fourrager. Dans ce dossier, nous souhaitons attirer l'attention sur le chou fourrager, espèce généreuse à croissance rapide et résistance au froid.
Remarquez dans la vidéo qui suit la hauteur des choux et cela en plein hiver (regardez les arbres n'ont pas de feuilles). On pourrait avoir cela en Algérie.

recolte choux fourrager avec fendt511 - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=TDNxaT_1rNw


 Une autre vidéo. Il n'est pas obligatoire de récolter les choux à la machine. On peut lâcher les animaux dans la parcelles mais en mettant un grillage qu'on avance chaque jours de quelques mètres.

Le boom de l'affouragement en vert - LEAP Dol ... - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=louy4cW5zog


CRUCIFERES - LE CHOU FOURRAGER FOURNIT DU VERT A DISTRIBUER L´HIVER
Réussir bovins viande.   Par Sophie Bourgeois

Le chou fourrager, bien que devenu rare, a toujours l´avantage de fournir à peu de frais un complément de fourrage riche en matières azotées à distribuer en vert durant l´hiver. C´est aussi un bon piège à nitrates.

Le chou fourrager occupait encore près de deux cent mille hectares en 1980. Depuis il a très fortement perdu du terrain avec autour de quarante mille hectares cultivés en 1988 et seulement vingt-cinq mille hectares en 2002 - soit pratiquement autant que la betterave fourragère (dix-neuf mille hectares en 2002) et le colza fourrager (vingt-huit mille hectares en 2002). Onze variétés sont inscrites au catalogue français et trente en tout au catalogue européen, mais la création variétale est très faible : une nouveauté française en 1995, une en 1998 et une en 2003.
Plutôt utilisé en production laitière pour sa très bonne digestibilité et sa richesse en azote, le chou fourrager trouve encore ponctuellement sa place dans des systèmes fourragers pour troupeau allaitant, principalement dans l´Ouest de la France. S´il demande un certain travail, il a l´avantage de diversifier la ration hivernale.

Le chou ne doit être distribué que rationné
Pauvre en matière sèche et riche en azote soluble (jusqu´à 40 % de l´azote total), ce fourrage ne doit être distribué que de façon rationnée aux bovins, après une transition sur huit à quinze jours, et en complément d´un autre fourrage grossier afin de prévenir des problèmes digestifs tels que météorisation, diarrhée. Autre inconvénient, le chou fourrager contient des substances soufrées anti-nutritionnelles (comme le tourteau de colza oléagineux qui est de la même famille en contenait avant que la sélection ne permette de les éliminer dans les variétés d´aujourd´hui). Il est donc conseillé de ne pas distribuer de chou fourrager aux animaux en croissance pour ne pas risquer de limiter leurs performances.
Si son ensilage est possible, les pertes en jus peuvent représenter jusqu´à 40 % de la récolte (1). L´ensilage peut cependant être intéressant en cas de risque de gel, pour sauver la culture. Le produit est très bien consommé par les bovins.

Le chou peut s´utiliser en pâturage rationné, au fil, à condition de veiller à ce que la quantité ingérée ne dépasse pas 30 à 40 kg bruts par jour - soit environ ce que mange une vache en deux heures de pâturage - avec un fourrage grossier à disposition dans la parcelle. En élevage allaitant, le chou fourrager est quasiment toujours coupé et distribué en vert quotidiennement pour compléter une ration à base d´ensilage de maïs, de foin ou de betteraves fourragères.
Le chou fourrager est une plante bisannuelle assez souple sur le plan agronomique. Il se sème d´avril à mi-juillet, soit après labour (on peut utiliser un semoir à céréales un rang sur deux), soit en direct (ce qui limite le matraquage du sol en cas de pâturage). Les implantations d´avril à début juin peuvent donner une production importante d´été et d´arrière-saison, pouvant au total fournir neuf tonnes de matière sèche. Pour des semis derrière un ray-grass ou un escourgeon, le rendement est d´environ cinq tonnes de matière sèche en moyenne. Il existe plusieurs types variétaux de chou fourrager : moëlliers, semi-moëlliers, cavaliers rouges, mille têtes, feuillus, à choisir selon l'époque d´implantation.

Sensible à la concurrence des mauvaises herbes
Le chou fourrager peut aussi se planter c´est-à-dire se repiquer après élevage sous serre (dix ares sous serre pour semer un hectare au champ, ou bien semis en champ voir témoignage). Les choux plantés sont en général plus feuillus et plus riches en matières azotées que les choux semés. Mais le repiquage, intéressant pour des implantations très tardives, car il permet d´avancer la récolte, est exigeant en matériel et en main-d´oeuvre.
Le chou fourrager est sensible à la concurrence des mauvaises herbes, surtout pendant les premiers stades de son développement et l´attaque des limaces et des altises doit être particulièrement surveillée. Il est aussi exigeant en eau au moment du semis (les graines sont petites).
La parcelle est libérable dès fin février ou début mars pour une culture de printemps. S´il reste des choux au moment de la sortie à l´herbe du troupeau, ils peuvent être enfouis. Les racines et le reste éventuel de feuilles constituent une excellent engrais vert.

source : ITCF, « Principales espèces fourragères ».
(1) pour limiter les pertes de jus, on peut adjoindre de la pulpe sèche dans le silo à raison de 150 kg/tonne d'ensilage, ou de la paille finement hachée.
Sources: Réussir bovins viande 14 avril 2004
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