FERTILISER
LA STEPPE AVEC LES BOUES DES STATIONS D'EPURATION
Djamel BELAID 4.12.2015
Depuis plusieurs années des
chercheurs Algériens se penchent sur le moyen d'utiliser les boues
résiduelle des stations d'épuration pour fertiliser les champs (1).
Il apparaît que ces boues constituent un moyen puissant d'augmenter
les rendements. Mieux, de nouveaux travaux montrent qu'elles
pourraient permettre de revitaliser des sols en zone aride.
EMPLOI DES BOUES EN ZONE ARIDE
L'emploi avec succès de boues
résiduelles dans une région aride telle Laghouat est nouveau.
Jusque là les essais n'avaient concerné que l'étage semi-aride. Le
périmètre de Mokrane se trouve dans, une zone à niveau moins elevé
que les montagnes qui l’entourent, cette zone est nommé «Theniete
Er’ml» qui signifie la zone de passage et d’accumulation de
sable, la pluviométrie moyenne de la région est de 162 mm/an
BOUES, POUR PRODUIRE DU GRAIN
MAIS EGALEMENT DES FOURRAGES
Jusqu'à présent les études
concernant l'utilisation des boues ont surtout concerner la
production de grains. Une lecture attentive de résultats d'essais
montre qu'elles pourraient également être utilisées comme moyen de
produire des fourrages. Durant les 3 années d’expérimentation
(2009 2010 et 2011) les auteurs de l'étude ont mesuré la hauteur
des plants ainsi que la biomasse produite.
Hauteurs
des plants (cm)
D0
20,15 26,09 31,65
D1
29,23 35,44 33,25
D2
32,86 54,84 34,12
D3
35,07 56,02 39,68
Biomasse
(g/m2)
D0
85,00 155,00 318,18
D1
180.45 385,67 525,10
D2
230,17 380,00 784,65
D3
290,63 391,67 584,96
En
général, les résultats augmentent avec les apports de boues et
selon la pluviométrie. A l'occasion de l'analyse du témoin D0, les
auteurs notent en effet : « nous avons aussi remarqués
que le traitement D0 a connu une augmentation dans le rendement avec
16,33 qx/ha en 2010 et 24.11qx/ha en 2011, des résultats dues au
changement de pluviométrie 135 mm en 2010 et 265 mm en 2011 une
année pluvieuse ».
Quelques
que soient les années, il apparaît que des apports (D2) améliorent
considérablement la hauteur des plants et la biomasse produite. Ces
chiffres impliquent qu'une récolte sous forme d'ensilage dans le cas
de « céréales immatures » ou dans le cas de paille
permet de produire des quantités conséquentes de fourrages. Cet
aspect des choses n'avaient, jusque là pas été pris en compte par
les chercheurs.
Or, traditionnellement, les éleveurs pratiquent une politique d'apports d'amendements organique sur quelques parcelles consacrées à de l'orge en vert. L'utilisation des boues permettrait de renforcer cette pratique. Il pourrait être envisageable de procéder à une telle utilisation sur des jachères pâturées.
Or, traditionnellement, les éleveurs pratiquent une politique d'apports d'amendements organique sur quelques parcelles consacrées à de l'orge en vert. L'utilisation des boues permettrait de renforcer cette pratique. Il pourrait être envisageable de procéder à une telle utilisation sur des jachères pâturées.
BOUES, UN RESIDU ENCOMBRANT POUR
LES STEP
Pour les STEP, les boues sont un
produit final de chaque cycle d'épuration. Ces boues doivent être
enlevées des bassins afin de permettre la réalisation de nouveaux
cycles d'épuration.
Aussi, pour les STEP la question
centrale est de trouver le moyen de les enlever et pour cela de leur
trouver une utilisation.
Le secteur agricole se trouve
être un partenaire tout désigné de part la valeur en éléments
fertilisants de ce produit. Se pose également la question des
quantités de métaux lourds (ou éléments métalliques traces) que
peuvent contenir certaines de ces boues.
A noter que dans le cas des sols
calcaires, la plupart de ces éléments sont bloqués et ne sont pas
mis en circulation vers les racines ou vers la nappe phréatique.
EMPLOI DES BOUES, UN MINIMUM DE
CADRE LEGAL
Afin de permettre une
traçabilité des épandages des boues sur les parcelles agricoles,
il est nécessaire de réaliser un suivi des épandages. Ce suivi
pourrait prendre la forme d'un plan d'épandage propre à
l'exploitation et à déclarer auprès des services agricoles
compétents. Un tel plan permet d'assurer une rotation des épandages
sur les différentes parcelles et d'éviter ainsi d'éventuelles
accumulations de métaux lourds. En France, ce service est pris en
charge par certaines Chambre d'Agriculture. Il existe ainsi des
« registres d'épandages » qui permettent une traçabilité
des opérations.
EMPLOI DES BOUES EN
AGRICULTURE ET CREATION D'EMPLOIS
Pour des investisseurs
l'utilisation des boues résiduelles peut constituer un créneau où
investir. L'activité peut consister à récupérer les boues au
niveau des STEP puis de les épandre sur les parcelles agricoles. En
France, des sociétés telle l'Entreprise SolAction en Charente
Maritime se spécialise dans l'épandage de matières organiques (
www.solaction.fr). Cette
société est située à Berneuil au cœur de la Charente-Maritime.
Elle est spécialisée dans les travaux liés à l'épandage de
matières organiques pour les agriculteurs du département. Elle
intervient dans le Sud-Ouest de Nantes à Dax pour de multiples
services : Épandage d'engrais organiques, Travaux liés à
l'agriculture biologique, Épandage d'amendement calcaire, Compost,
fumure , Fiente de volaille, Boues d'épuration, Chaux et
chaulage.
Selon cette entreprise :
« Tous ces produits sont recyclés pour l'épandage sur des
champs et des plantations et participent au bon maintien de
l'environnement car ce sont des produits naturels. Nous travaillons
principalement pour les agriculteurs en apportant les amendements
utiles à leurs cultures. Nous faisons partie d'un réseau de
partenaires professionnels dans la région du grand Sud-Ouest ».
Ce type d'entreprise est équipée
de matériel spécifique :Tracteurs et épandeurs. La priorité
étant le respect de la structure du sol, l'entreprise utilise un
matériel performant, récent et à faible pression au sol.
CONCLUSION
Les boues résiduelles des
stations d'épuration constituent incontestablement un moyen
intéressant afin d'améliorer la fertilité des sols et d'augmenter les
rendements tout en réduisant l'emploi d'engrais chimiques. Mais cela
implique une véritable mobilisation des filières agricoles autour
de cette question. Or, ceci ne semble pas le cas à ce jour en Algérie. Aux
agriculteurs, aux acteurs locaux et investisseurs de se saisir de ce dossier.
Notes :
(1) Voir « BOUES DES
STATIONS D'EPURATION: DE L'OR BRUN POUR NOS CHAMPS »
Djamel BELAID 2013 sur notre site
« Agriculture-Algérie ».
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