lundi 7 décembre 2015

ALGERIE, BUSINESS RENTABLE: FABRIQUER DES SEMOIRS DE SEMIS DIRECT.

 ALGERIE, BUSINESS RENTABLE: FABRIQUER DES SEMOIRS DE SEMIS DIRECT.

 

Il n'y a personne qui pourrait fabriquer en Algérie ce genre de semoir? Il ne demande pas de labour au préalable. Ce serait une grande avancée pour nos agriculteurs. Un petit modèle pourrait être tiré par des tracteurs de 80 CV.

 

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4 sept. 2012 - Ajouté par cleanseedcapital
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SEMIS DIRECT, L'OPTION SEMOIR A DENT PLUS AVANTAGEUSE
Djamel BELAID 20.02.2016 djamel.belaid@ac-amiens.fr

Cet hiver, aurait-on pu sauver de la sécheresse les champs de blé des wilayas de l'Ouest ? Apparemment oui avec le semoir proposé par le chercheur australien Jacky Desboiles. Celui-ci parcourt depuis des années les pays du moyen-orient et depuis peu le Maghreb pour proposer un semoir qui a révolutionné la culture des céréales en Australie. L'Algérie saura-t-elle saisir cette occasion ?

DES ENGINS DEJA PRESENT EN ALGERIE
A la station ITGC de Sétif, déjà deux engins s'inspirant du principe proposé par l'expert australien sont en fonction. Il s'agit de deux semoirs de marque John Shearer utilisés pour ses besoins par la station de recherche et pour des démonstrations chez des agriculteurs intéressés. Contrairement aux modèles couramment utilisés à l'étranger, les éléments semeurs de ces semoirs possèdent des dents à la place de disques. Ce sont celles-ci qui travaillent le sol non labouré. Une hérésie pour les agriculteurs traditionnels habitués au labour. Pourtant, en ne travaillant le sol que juste à l'emplacement de la semence, on réduit le carburant utilisé. Par la même occasion on réduit l'érosion. Puis, pour de nombreux agronomes, il faut laisser les vers de terre retourner le sol. Ils le font bien mieux que la charrue, à condition bien sûr de favoriser leur présence. Ce travail réduit à sa plus simple expression donne le nom à cette technique « Zero-Tillage » ou non-labour d'où le nom de semoirs ZT.

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DU MATERIEL ADAPTE AUX CONDITIONS ALGERIENNES
Le matériel australien présente la particularité de travailler le sol avec des dents. Cela présente plusieurs avantages : faible force de traction pour ce genre de semoirs, travail même compacté par le piétinement des ovins et création de petites rigoles derrière les dents du semoir. Dès les premières pluies, l'eau à donc tendance à s'accumuler dans les rigoles juste à proximité des semences. Celles-ci bénéficient d'une humidité qui se prolongent plusieurs jours assurant ainsi le développement des jeunes plants de blé. L'humidité du sol est d'autant mieux capté par la semence que les roues plombeuses situées derrière chaque rappuie le sol.
Autre avantage, en disposant une trémie pour les engrais et une autre pour les semences, ces semoirs permettent la localisation des engrais. Ce qui pour les engrais phosphatés, dont le superphosphate, est un moyen de lutter les risques d'insolubilisation en sol calcaire.
Les dents présentent cependant le risque de favoriser l'accumulation de paille sous le semoir. Cependant, comme en Algérie, la paille est récoltée pour l'élevage, ces risques de bourrage sont moindre. Par ailleurs, une disposition des dents permet d'y remédier.

MOYEN-ORIENT: ENGAGER UN FABRIQUANT REGIONAL
Afin de développer les semoirs SD, Jacky Desboilles propose plusieurs approches. D'abord convaincre un fabriquant régional de matériel agricole à s'intéresser à la fabrication de semoir SD. En Jordanie existe un fabriquant de semoirs conventionnels. Il s'agit de la société Rama Agricultural Equipment Mfg. Cet industriel possède la capacité d'approvisionner le marché régional. Ses réalisations récentes en témoignent. En 2012, il ne produisait que des semoirs conventionnels et n'avait pas connaissance des semoirs SD et de l'agriculture de conservation . Dès 2012/13, cette entreprise a développé dse semoirs SD. Dans un premier temps, cela a concerné un semoir trainé de 3,5 m avec 16 rangs construit à partir d'un modèle conventionnel. Puis a été mis au point un semoir porté de 2,3m à 10 rangs et à attelage 3 points. En 2013/14 ce sont 20 semoirs SD portés qui ont été fournis à l’Iraq, 4 à la Jordanie, et 2 en Palestine.


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UN MATERIEL A LA PORTEE DES ARTISANS LOCAUX
Mais l'expert Australien mise également sur la production de petits ateliers de fabrication. Contrairement aux modèles de semoirs à disques, les semoirs à dents sont simples à élaborer. L'absence de disques évite la présence de roulement à l'usure prématurée. Mais ces avantages mis en avant sont-ils un plan marketing afin de mieux vendre un matériel en provenance d'Australie? Non, Jack Desboilles propose que ce soient des industriels locaux qui se chargent de leurs fabrication.
Il affirme ainsi que ces engins sont à la portée d'artisans locaux. Et pour preuve, de citer ces petits ateliers de semoirs existant aujourd'hui en Syrie et en Irak. Sur internet l'expert australien met en ligne de nombreux documents relatant les essais réussis de mise au point de ces semoirs.

Il aime à citer l'exemple de la Syrie. En 2007, il n'existait pas de fabriquants de semoirs ou de connaissance du non-labour ou agriculture de conservation. En 2009, les premières de semoirs sont réalisées. En 2012, on compte dans ce pays pas moins de 8 ateliers de fabrication locale. A cette date, ce sont 92 semoirs vendus en Syrie, Iraq et Maghreb dont l'Algérie. Il existe en effet un semoir Syrien de marque Aschbel à Sétif au niveau de la station de l'ITGC. Il s'agit de modèles simples à coût réduit d'une largeur allant de 2,3 à 4m. Pour les petits ateliers situés en Syrie la fabrication est rentable et ces semoirs sont d'ailleurs retenus pour bénéficier des prêts bonifiés du Ministère de l’agriculture. Les agriculteurs propriétaires s'estiment satisfait et ont même développé des prestations de service chez leurs voisins

FABRICATION DES SEMOIRS SD, MODE D'EMPLOI
Pour lancer la fabrication de semoirs SD, Jacky Desboilles propose de construire le bâti et de recourir à la sous-traitance. C'est ce que font certains ateliers syriens ou irakiens. Ainsi, les trémies, moyeux et pneus de roue plombeuse viennent de Turquie et les dents de Jordanie.

En 2012, un atelier iraquien de Mossoul a mis au point le prototype de semoir ZT RAS ALRUMH. Il a été développé par des agriculteurs et comprend 9 rangs avec 20 cm d'espacement. Son coût est estimé à $8000. L'engin est muni de roues plombeuses rappuyant le sol derrière les éléments semeurs.
En Iraq, outre la construction d'engins nouveaux, des agriculteurs formés à la technologie du semis direct ont modifié des semoirs existant. Les kits de modification existent. Ils sont fabriqués localement. La modification pour un semoir conventionnel de 3,6m (20 rangs) revient à 1200 US$ soit 10% du prix neuf d'un semoir neuf importé.


PRODUCTION DE CEREALES AU PROCHE-ORIENT, LES AVANTAGES ATTENDUS
Les efforts de vulgarisation des semoirs SD entrent dans le cadre de projets de coopération internationaux. En 2015 ce sont plus de 45 000 ha qui ont été consacrés à l'agriculture de conservation et cela a concerné plus de 700 agriculteurs.

En Syrie, le semis direct a réduit les coûts de 100 US$/ha en Syrie et augmente la productivité des cultures de blé de 5 quintaux/ par hectare et de 2 qx /ha en Iraq.
Avec 80% adoption de l’agriculture de conservation, l'expert affirme que c'est 1 million de tonnes de grain en plus qui pourrait être produit en Syrie et Iraq, ce qui augmenterait le revenu annuel des fermiers de 510 millions US$.

DES SEMOIRS SD A COUT REDUIT POUR LE MAGHREB
Avec la situation en Syrie, le siège du centre international avec lequel coopère J. Desboilles, l'ICARDA, a été déplacé à Settat au Maroc. De ce fait, l'expert australien est amené de plus en plus à s'intéresser au pays du Maghreb. Il a le souhait d'y voir s'y développer le semis par semoir SD.

Il résume les améliorations utiles à apporter sur les premiers prototypes de semoirs :
-disposer les dents sur 3 poutres afin d'éviter le bourrage des pailles,
-disposer de trémies à semences et à engrais surélevées afin de faciliter la descente des semences et de l'engrais
-protéger le soc des dents contre l’usure
-disposer de roues plombeuses
-placer les semences en respectant les contours de terrain
-tester la possibilité de semis en rang double.

Pour un tracteur de 65-75 cv, il estime que les composants de base suffisent:
-un élément semeur à dent, apte au SD dans des types de sols identifiés,
-un châssis 2 poutres avec attelage 3 point Cat II avec des roues porteuses ajustables,
-une trémie double (semence et engrais) avec un système de distribution séparé, apte a une gamme de semences identifiée
-un entrainement pour un débit proportionnel à l'avancement pour les dosages kg/ha requis

Pour l'expert des semoirs SD à ‘bas prix’ ne veux pas dire ‘basse performance’. La bonne performance au champs se base particulièrement sur un étalonnage précis, des réglages corrects et une opération de semis attentive notamment avec une vitesse adaptée. La réussite passe également par « une transition la première année dans un champ bien nivelé la saison précédente ».

Les expériences australiennes et du Moyen Orient peuvent permettre des opportunités de développer des semoirs SD à dents afin d'ouvrir un marché local avec des possibilités d'exportation vers l'Afrique. Selon l'expert « des partenaires locaux sont prêts à s’impliquer collaborativement dans le développement, la fabrication et la promotion de semoirs SD ».
•Le taux d’intégration peut démarrer bas, en combinant fabrication locale (châssis) avec importation des éléments spécialisés, pour faciliter le démarrage en limitant les investissements jusqu'à ce que le marché s’installe.

Contact: Dr Jack Desbiolles Barbara Hardy Institute University of South Australia Mawson Lakes Campus Mawson Lakes SA 5095 - Australia
Email: jacky.desbiolles@unisa.edu.au Tel: +61 88302 3946
Pour en savoir plus :
http://www.aclimas.eu/Trainingcourse-Documents/Training course on Conservation Agriculture/6 - Zero Tillage Seeders for the MENA region.

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