vendredi 14 octobre 2016

Nouria Benghebrit, un combat contre la médiocrité

 En Algérie, à propos d'éducation le débat est rude. Nous proposons un article et une contribution sur ce sujet.


ALGERIE : Une ministre face aux islamistes.
Nouria Benghebrit se bat contre la « médiocrité » du système éducatif. Les islamistes comme les syndicats veulent sa peau. Portrait.
Adlène Meddi. Alger Le Point 22 septembre 2016

Sur une photo, on voit son nom «écrit sur une feuille de papier. A côté un pistolet Makarov, un grade et l'insigne de la gendarmerie ont été posés. Sur une autre, son nom est écrit à l'aide de balles de kalashnikov. La cible de ces images diffusées sur les réseaux sociaux ? La ministre algérienne de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. L'auteur du montage, un gendarme âgé de 25 ans habitant l'est algérien, a été appréhendé par ses propres collègues de la brigade anticybercriminalité qui l'ont traqué sur le Net, mais l'épisode en dit long sur les passions que déchaîne cette femme de 64 ans venue de la gauche algérienne.
Enseignement de la langue arabe, conditions de recrutement des enseignants contractuels, réforme du bac et même erreur des manuels scolaires... Depuis sa nomination, en 2014, les polémiques sont innombrables : N Benghebrit bat tous les records d'hostilité chez les conservateurs, les islamistes, les syndicalistes, mais aussi chez une partie de l'élite algérienne opposée à tout ce qui émane du système Bouteflika.

Nouria Benghebrit est la cible d'insultes : « juive », « sioniste »,
« francophile », « ennemie de l'identité arabo-musulmane »...

« juive », « sioniste », « francophile », « ennemie de l'identité arabo-musulmane »... Dans ce pays qui se déchire toujours sur les questions identitaires, celle qui, avant d'entrer en politique, dirigeait d'une main de fer le très renommé Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), fleuron de la recherche sociale en Algérie, fait face à d'incessantes attaques et affronte toutes les injures, même les plus improbables. Signe de la colère d'une partie de la « base » qui n'accepte pas cette ministre qui parle d'universalisme, de réformes, de rigueur, d' « algérianité » et évoque même ouvertement le « malaise » de l'école algérienne, une rumeur affirme que les enseignants conservateurs auraient organisé plusieurs opérations de fraude aux examens.

« Roc de convictions ».
Proche dans sa jeunesse des milieux gauchistes, petite-fille de Si Keddour Benghebrit, fondateur de l'Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris, cette ministre qui détonne dans le paysage politique algérien est pourtant soutenue – pour l'instant –, contre vents et marées, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. « Nous voulons une école ancrée dans l'Islam, l'arabité et résolument tournée vers la modernité et la qualité », a ainsi récemment déclaré le chef du gouvernement pour appuyer sa ministre.
A la tête de l’Éducation nationale, NB doit en réalité gérer une « guerre » permanente qui déchire les partisans d'une école moderne et algérienne face aux défenseurs d'une école qui porte les valeurs de l' »authenticité » arabo-musulmane. Une école qui forme les citoyens contre une école qui engendre des croyants, pour paraphraser l'écrivain Kamel Daoud [NDLR : l'écrivain est l'auteur de l'appel « Sauvez Benghebrit, sauvez nos enfants !», dans El Watan du 9 septembre]. « D'un côté, Benghebrit applique le programme du président Bouteflika, donc logiquement on fait fonctionner la solidarité gouvernementale, soutien un ancien ministre ? De l'autre, elle est dans une conjoncture où le système est encore dominé par des courants séculaires, où on a des décideurs traumatisés par la violente dérive islamiste des années 1990 qui accusent l'école des années 1970-1980 d'avoir créé des terroristes à cause de l'influence et des conservateurs au sein du système éducatif ? »
« Quand elle a pris ses fonctions, elle a appelé le Premier ministre pour discuter des consignes qu'il aurait à lui donner. Il lui a répondu qu'elle savait exactement ce qu'elle devait faire » raconte un proche d'A Bouteflika, le président algérien. « Elle s'attendait aux critiques. Elle n'est pas naïve. Pendant la période des violences islmistes durant les années 1990, elle vivait en Algérie. C'est une intellectuelle qui a analysé la société et les profondes forces qui la dominent. Mais elle tient bon, c'est un roc de convictions, explique un de ses collaborateurs. Vu la réaction des adeptes du wahabisme, nous sommes sûrs d'être sur la bonne voie ! » Se sent-elle physiquement menacée ? « Pas plus que n'importe quel responsable chez nous, elle n'est pas du tout alarmiste », poursuit-il.
Que reprochent les milieux conservateurs, les partis islamistes et certains médias populistes à cette ministre venue de l'université ? « De vouloir faire de l'école un véritable lieu de savoir par excellence », affirme ainsi Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président Bouteflika et anti-islamiste déclaré. En fait, les réformes de Benghebrit sont simples. Elle veut passer de la logique de l'enseignement à l'apprentissage, assurer une meilleure connaissance des langues, « algérianiser » les contenus littéraires et même, parfois, inclure les langues étrangères dans les cours de sciences. Une véritable révolution. Elle n'est pas la première à avoir tenté ces réformes impossibles. Au début des années 2000, A Bouteflika, nouvellement élu, avait lancé ce grand chantier. Déjà, les conservateurs criaient à l' »occidentalisation » de l'école, car les propositions des experts parlaient dans le sens d'une plus grande diversification de l'apprentissage du français et de l'anglais tout en gardant la place prépondérante de la langue arabe.

Déclaration de guerre.
Restées en partie lettre morte, ces réformes, otages des équilibres que le pouvoir politique voulait sauvegarder entre plusieurs chapelles idéologiques, ont été remises au goût du jour par Benghebrit en 2014. Avec ce résultat : quand elle a pris les commandes de ce secteur qui absorbe à lui seul 30% des fonctionnaires, l'hostilité des conservateurs, des islamistes, et des syndicats a été immédiate.
Pour les islamistes, et à leur tête le Mouvement de la société pour la paix (MSP, tendance Frères musulmans), les ambitions de la ministre sont une véritable déclaration de guerre : le président du mouvement, Abderrezak Makri, ne cesse de demander la démission de la ministre pour « atteinte à l'identité nationale ». Quand, au printemps, son homologue française, Najat Valaud-Belkacem, en visite à Alger, avait évoqué la coopération entre les deux pays dans le cadre des réformes, le leader islamiste n'avait pas raté l'occasion et dénoncé « la tentative de franciser l'école algérienne » ! Mais benghebrit ne lâche rien. Quelques jours plus tard, face aux députés de l'Assemblée populaire nationale, elle avait trouvé la parade : « Notre ennemi principal aujourd'hui, c'est la médiocrité .»
Qu'est ce qui fait tenir cette sociologue de formation, une des meilleures spécialistes de l'éducation en Algérie ? Au delà du soutien de ses camarades du gouvernement, c'est sa tenacité : « C'était déjà un trait de caractère bien saillant chez elle et qui s'est renforcé avec son parcours professionnel et académique, face aussi aux crises qu'elle a dû, à l'époque, affronter » témoigne la sociologue Fatma Oussedik. Un parcours scientifique brillant, reconnaissent mêmes ses opposants : « Quoique je ne partage pas ses visions sur l'éducation et la pédagogie, je lui reconnais une grande compétence dans le domaine, et du courage aussi » admet Idir Achour, porte-parole de la Coordination des lycées d'Alger.
Directrice de 1995 à 2015 du CRASC d'Oran, doctorante de troisième cycle à Paris V Sorbonne et auteure de plusieurs études sur l'éducation, cette native d'Oujda, ville frontalière marocaine, a toujours impressionné ses collègues par son caractère de feu. « Dans le passé, plusieurs crises ont éclaté entre elle et d'autres chercheurs, se souvient un de ses collaborateurs à Oran. Mais Benghebrit a toujours eu le dernier mot. Elle a une sorte d'intransigeance naturelle et elle sait qu'elle ne doit son poste de responsable d'un grand centre de recherche ou de ministre qu'à ses compétences. » Sous-entendu, pas pour faire de la figuration ou pour féminiser l'image du gouvernement.
« Elle tire sa combativité de l'héritage que nous avions, nous, filles de l'indépendance, du combat de nos aînés, de Djamila Bouhired à Hassiba ben Bouali [ héroïnes algériennes de la guerre d'indépendance ], insiste Fatma Oussedik, également membre du réseau Wassila (collectif d'associations) pour les droits des femmes. Benghebrit appartient à cette génération de militants progressistes, tiers-mondistes, qui s'activaient dans les facultés de tout le pays, babas cool engagés, bardés de diplômes, qu'on trouvait à l'époque infiltrés même au sein du parti-Etat, le FLN, ou activistes dans les organisations communistes clandestines. Son mari, l'historien de renon Hassan Remaoun, est lui aussi une figure de cette génération qui a donné une classe technocrate volontariste, assez bien formé, qui a soutenu l'effort « socialiste » des années 1970, la libéralisation prudente des années 1980 et qui, malgré les désillusions face à un système fermé au changement, malgré le cataclysme des années 1990 et sa guerre civile, a continuer à « servir l'Etat algérien et non un régime », selon un haut cadre de l'Etat.

Piège.
« Les années 1990 ont été une période difficile pour le monde de la recherche, des universitaires et des intellectuels et des intellectuels : l'exil, les assassinats, la difficulté de travailler avec d'autres centres à l'étranger », se rappelle un assistant de Benghebrit à l'université. « Grâce à elle, l'école doctorale en anthropologie a vu le jour et nous travaillons avec des chercheurs associés du monde entier », énumère Belkacem Benzenine, actuel directeur du CRASC. « Benghebrit est têtue, elle essaie par tous les moyens de te faire adhérer à sa cause, raconte un syndicaliste, mais en même temps, elle fait attention à ne pas provoquer : elle a envoyé des messages d'apaisement aux Oulémas [association traditionnelle musulmane] pour les rassurer sur la place de l'arabe et de l'éducation islamique, elle a aussi négocié jusqu'à épuisement avec les syndicats qui lui ont fait la guerre. »
Prudente, elle a raison de l'être : « Les enjeux de l'éducation dans mon pays dépassent, me semble-t-il, ma personne », avoue-t-elle à la presse. « Dans cette polémique sur le système éducatif, le souci n'est pas d'être contre ou pour Benghebrit. C'est là le piège mis en place par le pouvoir pour dévitaliser le vrai débat au sein de l'élite », prévient le journaliste et écrivain arabophone Hmida Layachi. « La vraie question n'est pas celle de l'arabe ou du français, renchérit la sociologue Fatma Oussedik. L'enjeu est qu'il y a contradiction entre le système «éducatif qui impose d'apprendre par cœur et clui qui permet de réfléchir. L'enjeu est que l'écolee redevienne cet important acquis de l'indépendance, redevienne un élément de l'ascension sociale, comme ce fut le cas jusqu'aux années 1970. » Nouria Benghebrit croit dans son combat. Elle ne lâche rien. Pour l'instant.

Chercheuse et ministre.
1952 Naissance.
1982 Doctorat de sociologie à Paris-V.
1992 Dirige le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC).
2003-2006 Présidente du comité arabe de l'Unesco
2014 Ministre de l'éducation nationale.
* Journaliste et écrivain algérien. Dernier ouvrage paru : « Jours tranquilles à Alger » coécrit avec Mélanie Mataresse (Riveneuve éditions).


Sauvez Benghebrit, sauvez vos enfants !

Kamel Daoud El Watan
Tuer Benghebrit, la ministre de l’Education. Voilà où nous en sommes sous le règne du califat virtuel annoncé, toléré et encouragé. Faut-il laisser faire ?

Oui, si on veut voir nos enfants, un jour, figurants d’un désert sans fin, kalachnikovs en main, enturbanés par la bêtise et les néo-moyen-âges. Jouant dans les clips des égorgements avec un drapeau noir et sinistre. Et si aujourd’hui il nous faut une preuve sur la remontée de l’islamisme en Algérie, la liberté dont il bénéfice et presque la bénédiction post-réconciliation dont il est l’enfant gâté, c’est bien la levée de barrage contre cette femme algérienne qui en témoigne.

Son crime aura été de vouloir une école performante, libre, moderne, comme celle dont bénéficient les enfants de la nomenklatura en Occident. Elle aura contre elle et son projet de salut les islamistes, les bêtes et méchants, les hystériques de l’identité devenue une alimentation générale et les hordes sales et fielleuses qui font commerce des «constantes» : ulémas assis et inutiles pour notre nation, journaux post-FIS qui opèrent encore avec le mode massacres et faux barrages, les prêcheurs lancés comme des égorgeurs d’opinions et les foules bêtes et stupides de notre système plébéien. «Un jour elle peut être tuée !» m’avait dit un ami. Et on y est.

Menaces de mort, insultes, campagnes et diffamations de la part de gens dont la seule possibilité de gagner un salaire est de se faire les «doubleurs» de Dieu ou des «constantes» pour s’accaparer de nos croyances et de notre algérianité. Ne voilà-t-il pas ces syndicats qui, au lieu de défendre les droits de travailleurs, deviennent les propriétaires «légitimes» de notre histoire et de notre «identité», se faisant idéologues et avocats. Des ratés de l’évolution qui se positionnent en imams et des traitres à la nation, néo-saoudiens de formation devenus des donneurs de leçons en religion.

Désormais, le ton est donné : soit l’Algérie est à sauver, soit elle est à afghaniser par ces ténébreux arrière-petits-fils du FIS, du GIA intellectuel, du Daech mental et de ce qu’a formé l’école comme néo-talibans capables de siffler l’hymne de leur pays pour applaudir celui d’une Palestine fantasmée durant un match amical. Cette armée a aujourd’hui la liberté de dire, menacer, parler, avoir des chaînes TV, des journaux, des leaders et impose son code et sa loi. Le FIS a gagné et les 200 000 morts des années 90 sont devenus des mégots de cigarettes, des restes dans une poubelle d’os, des cailloux.

C’est donc aujourd’hui qu’il faut faire un choix : sauver Benghebrit et nos enfants ou laisser advenir le califat, l’Afghanistan national, le Daech triomphant. Mourir de voir nos enfants réduits à des ânonneurs de fatwas, des «récitateurs» bêtes et méchants, des intégristes de la mauvaise pensée pendant que le monde marche sur la lune, en fabrique ou en domestique dans les cieux. Il faut choisir ou subir. Se taire et se faire écraser et laisser revenir le temps des coupeurs de mains et des «lapideurs» de femmes.

Ou protester et sauver cette femme, notre pays, l’école et nos enfants. Il ne s’agit là ni d’un sigle ni d’un slogan, mais de notre chair. Nous, nos enfants ne partent pas ailleurs pour étudier et cette école est la seule que nous avons pour leur donner la possibilité de vivre mieux que nous. Nous, nous n’avons pas un autre pays de rechange : ceux qui veulent partir, qu’ils le fassent et ceux qui veulent nous imposer l’Arabie saoudite ou l’Afghanistan, qu’ils partent y vivre et mutiler leurs avenirs.

Nous, on est Algériens, on vit en Algérie et on défend notre histoire : libres depuis nos ancêtres et libres pour la fortune de nos enfants. Se taire aujourd’hui est un infanticide : ces néo-GIA de la pensée ont pris trop d’importance et bénéficient de trop de libertés et il faut que cela cesse. Si certains se sentent faibles devant cette racaille qui tue enfants et martyrs, nous non. On est forts et c’est parce que nous le devons à nos enfants.

Etre un ancêtre cela se mérite.

Nous n’avons pas à revenir au cauchemar des années 90, ni aux hurleurs des mosquées, ni à leurs menaces : il faut que cela cesse et il faut soutenir cette femme. Nous n’avons pas à baisser les yeux car nous, nous n’avons tué personne et nous n’appelons au meurtre de personne, chez nous ou dans le monde. Notre foi est meilleure. Nous respectons le désir, le rire, le bonheur, la liberté et la fierté. Contrairement à ces gens qui ne savent qu’interdire, maudire, menacer, insulter et pourchasser. Ils sont une menace et nous sommes les habitants de ce pays. Quand retentit son hymne ou que flotte son drapeau, on se lève pour les saluer, contrairement aux traîtres barbus qui restent assis puis viennent aujourd’hui nous parler de «matières d’identité» et d’arabité et d’islamité.

Nous cherchons à être utiles pour la richesse de cette terre et non à y provoquer des guerres pour une jupe, une chanson ou un film. Nous sommes sains, Algériens, fiers et forts, pas islamistes, pas vendus aux Arabies imaginaires, pas traitres et pas haineux des joies que nous ont souhaité nos martyrs. Ils sont morts pour qu’on soit heureux et pas soumis à une nouvelle colonisation. Le cas de Benghebrit nous concerne tous. Il est nous. Il est l’avenir de nos enfants : si nous laissons faire, on sera maudits. Ils feront de nos enfants leurs égorgeurs futurs et ce pays disparaîtra entre une fatwa et une hystérie. La réconciliation n’est pas la soumission.

L’école doit être libérée de la talibanisation, des appels à la haine, des dénis de soi et de son histoire et de cet avenir sombre que lui proposent les daech assis des islamistes et autres fatwamen et leurs journaux. Elle doit être libérée de la futilisation par les faux débats et les hystériques de l’ancêtre pur, la langue pure et la souche pure. L’avenir est tracé par le savoir, la science et la raison et la foi, pas par la fatwa, les avis stupides et les appels à la haine de l’Autre.

Nous sommes donc tombés si bas, aux yeux de nos ancêtres, pour qu’un simple barbu et une horde d’aliénés de la fausse racine et du fantasme de l’identité viennent nous imposer leurs avis et leurs cris ? On a donc chassé les colons pour se faire écraser par des vocations de chameliers ? Nous avons attendu la libération tant de siècles pour abdiquer devant des oisifs qui trouvent salaires en se faisant passer pour Dieu ou ses représentants uniques ?

Aujourd’hui, ces gens attaquent Bengehbrit parce que son projet de moderniser notre école pour construire nos futures élites les gêne. Pourquoi ? Parce que l’école islamiste est ce qui va construire l’armée des futures islamistes qui leur permettra de prendre le pouvoir. Leur but est la domination, la colonisation de l’Algérie, le meurtre. Ils ne peuvent pas recruter dans le présent, ils le font dans l’avenir. C’est la même stratégie pour les islamistes partout : infester l’école pour devenir plus nombreux et construire leur émirat.

C’est pourquoi ils ne se sentent concernés ni par l’échec économique, la corruption, le classement de nos universités, le savoir, les réformes d’administration, le fisc ou l’écologie. Non, rien que l’école pour se garantir l’avenir qui leur manque. Là où nous nous espérons une école pour maîtriser le monde, s’enrichir, créer et inventer, mériter de meilleurs classements, faire face aux concurrences et parler toutes les langues du monde et surtout celle de la réussite.

Devrons-nous vivre hallucinés au point d’accepter que l’on égorge nos enfants pour sauver nos moutons ?
L’islam n’a pas besoin des islamistes et l’école n’a pas besoin des talibans.
Mais Mme Benghebrit a besoin de nous, tous.

(Kamel Daoud,El Watan du 09-09-2016)

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