jeudi 27 octobre 2016

ALGERIE, MA RUE PROPRE.

ALGERIE, MA RUE PROPRE
22.10 .2016
Djamel BELAID
Malgré les efforts déployés par les collectivités territoriales et les organismes spécialisés, de nombreux déchets envahissent encore nos rues. Bien souvent, les citoyens se mobilisent et organisent des actions de volontariat afin de nettoyer leur rue ou leur quartier. Une technique traditionnelle serait à remettre au goût du jour afin de résoudre, en partie, ce fléau.

COMMENT FAISAIENT NOS ANCIENS ?
Dans l'Algérie rurale, les ordures ménagères étaient jetées sur le tas de fumier. Ces déchets organiques faisaient alors la joie des poules. Peu à peu, ceux qui n'étaient pas la proie des volatiles se décomposaient sous l'action de la faune du sol (vers de terre, insectes et bactéries). Périodiquement, le tout était épandu dans les champs ou au pied des arbres fruitier. En fait, sans s'en rendre compte, nos aînés faisaient du compostage d'ordures ménagères. Ils n'avaient pas besoin de coûteux Centre Technique d'Enfouissement*.
Certes, pourrait-on objecter, à l'époque nos aînés n'avaient pas autant d'emballages que nous. Mais pourquoi ne pas tenter utiliser cette pratique en l'adaptant à notre mode de vie actuel?

UN COMPOSTEUR AU PIED DE MON IMMEUBLE
Techniquement pratiquer le compostage de la fraction organique des déchets ménagers est simple. Il s'agit de mettre dans un bac les épluchures de légumes et de fruits ainsi que marc de café, serviettes en papiers, … etc.
A l'étranger de nombreuses communautés territoriales ont adopté cette pratique. Il suffit de taper « compostage en pied d'immeuble » sur le net et en particulier sur you tube, pour voir l'ampleur du phénomène. Dans les bacs, en quelques semaines, les diverses épluchures se décomposent. Pour accélérer le phénomène, il suffit de remuer le mélange afin d'aérer le compost et de favoriser l'action des bactéries.
L'idéal est de disposer de plusieurs bacs afin de condamner ceux qui sont pleins. Ainsi, ils finissent leur maturation. Le compost obtenu ressemble alors au terreau vendu en jardinerie. Il suffit de l'utiliser pour les pots de fleurs, le jardin ou pied des arbres.

MONSIEUR LE MAIRE ? CHICHE !
Bien que nous pensons que rien n'est donné et que c'est aux citoyens de stimuler l'administration, il serait bon que des maires, chefs de daïra, wali et responsables de collectivités (casernes, lycée, université, …) s'engage dans la popularisation du compostage des ordures ménagères. Il suffit de quelques bacs en bois ou en plastique et de bonne volonté. Certes, l'idéal est de disposer d'un minimum de savoir faire. Cela est tout a fait possible à l'ère d'internet. De nombreux tutoriels existent sur la toile.
L'intérêt d'une telle pratique est de réduire considérablement le volume des poubelles. Mais en plus, l'obtention d'un terreau est une aubaine pour nos sols. Nous suggérons à tout responsable détenant la moindre parcelle d'autorité de réaliser, au niveau de la structure qu'il dirige, un essai de compostage et de montrer un sac de terreau obtenu à un agriculteur. Sans l'ombre d'un doute, nous pouvons affirmer que cet agriculteur sera ravi si vous lui offrez le sac en question.
A l'heure du réchauffement climatique et du renchérissement du prix des engrais, le terreau, véritable éponge est la réponse à la baisse de fertilité de nos sols.

Chiche, Mr le Maire, Mr le Chef de Daïra, Mr le Wali, Mr le Directeur, faites installez un bac à compost de démonstration !
Notes :
(*) Selon Karim Ouamane, responsable de l'organisme public gérant l'élimination des déchets, enfouir les déchets sans opération préalable de tri nécessiterait l'utilisation annuelle de 250 hectares de surface agricole.
Quant à l'incinération, mieux ne pas y penser. Nos déchets sont trop humides. Par ailleurs les incinérateurs rejettent des particules nocives.

ANNEXE: Découverte de l’agroécologie au Salon Sima-Sipsa d’Alger.

Une nombreuse affluence au Salon international agricole Sima-Sipsa dans son édition 2016 a permis au Collectif Torba de présenter les facettes liées au monde de l’agroécologie, qui est une réappropriation d’une agriculture respectueuse de la vie des sols et de la biodiversité, jusqu’à devenir autonome vis-à-vis des intrants et amener à la véritable sécurité alimentaire.

Les agriculteurs (qui se sont laissé aller à l’agriculture chimique) ont découvert à travers ce stand que des consommateurs s’inquiètent de la qualité chimique de ce qu’ils achètent et qu’ils sont à la recherche de produits sains et naturels. Ceux-ci sont arrivés à s’organiser en solidarité avec des producteurs pour perpétuer et maintenir une activité paysanne ! De quoi séduire plus d’un paysan à se ré-orienter vers ce type d’agriculture, demander des formations adaptées ou assister à des conférences-débats autour de cette question.
L’agriculture urbaine a été également à l’honneur avec les bacs de permaculture qui exposaient des plants de légumes d’hiver qui évoluaient naturellement parmi les plantes aromatiques et les ornementales. La fabrication du compost à partir des déchets ménagers a également attiré l’attention du public.

Très belles perspectives que propose le Collectif Torba pour amener le citoyen algérien à cultiver sa santé !
Sources : http://agroecologie-algerie.org/decouverte-de-lagroecologie-au-salon-sima-sipsa-dalger/

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