vendredi 13 novembre 2015

LA JACHERE TRAVAILLEE EN MILIEU MEDITERRANEEN

Réponse à une question posée par un lecteur sur 
La jachère travaillée en milieu méditerranéen
(quelques idées dans le plan proposé)

I-Objectifs et rôle de la jachère travaillée
A-Stockage de l'eau
En fait cela n'est réel qu'en sol profond et pour des labours effectués à temps.
B-Favoriser la minéralisation de la matière organique
L'agriculture coloniale a fonctionné de cette façon de façon empirique (ils ne connaissaient le phénomène de minéralisation à l'époque).
C-Lutter contre les mauvaises herbes

II-Modalité de réalisation
A-Labour d'hiver
B-Reprise au printemps
Passage de cover-crop.

III-Problèmes posés
A-Réserve d'eau aléatoire
B-Perte de fertilité du sol
C-Perte de production agricole

IV-La résorption de la jachère
A-Résorber les pointes de travail au semis par le semis direct
L'avantage du semis direct est sa vitesse. On implante la céréale 6 fois plus vite. Cela règle la question des surfaces emblavées. D'ailleurs un point ne trompe pas, au Maghreb, ce sont surtout les grosses exploitations qui achètent des semoirs pour semis direct.
B-Gérer la présence de l'élevage ovin.

Sur le net lire les auteurs Abdelguerfi et Abbas, ils abordent la jachère pâturée mais aussi la jachère travaillée dans l'article suivant :
 ■ Principales fonctions de la jachère
Historiquement, la jachère se justifiait, même en Europe du
Nord, par les fonctions qu’elle remplissait, notamment sur le plan
agronomique. La jachère s’est élaborée comme moyen d’adaptation
cohérent avec l’ensemble formé par les techniques et le fonctionnement des exploitations (SÉBILLOTTEet al., 1993).
La principale fonction de la jachère pâturée est l’alimentation
d’un troupeauqui pâture les chaumes, les adventices et les repousses de céréales. Elle a aussi pour objet l’entretien du stock de
semences d’adventicesdu sol.
Les effets de la jachère sur le bilan hydriquedépendent, en
règle générale, de la date des labours : leur précocité favorise un
meilleur stockage de l’eau dans le sol ; avec des labours tardifs,
comme c’est le cas pour une jachère pâturée, la possibilité de réaliser des réserves hydriques paraît alors compromise. Cette règle
parait toutefois contestée dans le cadre des zones céréalières semiarides. Ainsi, depuis fort longtemps, les travaux réalisés en 1962
dans la région de Sétif (Hautes plaines de l’est algérien) par PERRIER
535 Fourrages (2005) 184, 533-546
Place de la jachère pâturée dans les zones céréalières semi-arides
(1973) ont montré que l’effet global de la jachère travaillée (labours
précoces) a été un gain de 60 mm d’eau en fin de saison (35 à 40%
de la réserve utilisable), mais à une profondeur supérieure à 60 cm.
L’intérêt de la jachère considérée (végétation spontanée jusqu’au
labour de printemps) n’est donc pas évident (PERRIER, 1973) ; l’utilisation d’une culture d’automne qui n’accroît pas le déficit hydrique
pourrait être plus favorable. En effet, sous jachère travaillée, le
labour de printemps provoque un dessèchement brutal du sol sur
une profondeur de 60 cm. Par ailleurs, les travaux des Opérations
Intégrées de Recherche Développement (ITGC, 1980) menés dans le
cadre de la coopération algéro-française dans différentes régions
céréalières d’Algérie, ont montré que le rôle de conservation de
l’eau attribué à la jachère travaillée n’existe véritablement que
pour les zones à pluviométrie suffisante et disposant de sols profonds à moyennement profonds. Il n’y a réellement stockage de
l’eau (ITGC, 1980) que si : (i) les états structuraux profonds et superficiels dont dépendent l’infiltration et l’évaporation de l’eau sont corrects, et (ii) les dates de création de ces états structuraux coïncident
avec les dates de pluies utiles qui réhumectent le profil. En termes
plus clairs, la jachère travaillée ne permet un stockage d’eau (à plus
de 60 cm) que si les labours de printemps sont réalisés suffisamment tôt(janvier-février) avant le début de la sécheresse et si, et
seulement si, le sol est lourd (argileux) et assez profond ; en outre, le
recroisage est indispensable si les pluies sont tardives pour
réduire l’effet des adventices et créer un mulch. Or, ces conditions
ne sont pas souvent réunies dans les zones céréalières algériennescaractérisées par une pluviométrie faible et irrégulière et surtout
par des sols peu profonds. Actuellement, dans les cas où la pratique
de la jachère travaillée est réalisée dans un but d’intensification
céréalière, compte tenu des moyens matériels réduits au niveau des
exploitations des régions semi-arides et des besoins fourragers (pâturage de la jachère) induits par la présence d’un troupeau, le travail
du sol est réalisé très tardivement (mars-avril voire mai) et le recroisage est pratiquement inexistant, ce qui réduit toute possibilité
d’économie de l’eau.
Enfin, par son faible niveau de restitutions au sol et une forte
minéralisation de la matière organique (humidité, température et aération favorables), la jachère travaillée accélère l’érosion des sols tout
en entraînant l’exclusion de l’élevage; elle ne se justifierait donc
agronomiquement que dans certaines conditions exceptionnelles
536 Fourrages (2005) 184, 533-546
K. Abbas et A. Abdelguerfi
FIGURE 1 :Evolution de
l’occupation de la SAU
en Algérie (BEDRANIet al.,
2001).
FIGURE 1 : Evolution of
the occupation of the
Useable Farm area in
Algeria(BEDRANI et al.,
2001).
(production de semences par exemple ; ABDELGUERFI, 1992). Au contraire, la jachère pâturée a tendance à réduire les risques de lixiviation de l’azote ; le déplacement des animaux permet aussi des transferts d’éléments minéraux et de matière organique
entre parcelles, à travers le choix des lieux de stabulation ou de parcage (lieux de déjections) et à travers le devenir de celle-ci (SÉBILLOTTE
et al., 1993).
  1. www.afpf-asso.org/download.php?type=1&id=1600&statut=0
    K. Abbas et A. Abdelguerfi ch03-abbas 17/01/06 17:20 Page 534. 1. La jachère : une pratique très ancienne, des fonctions agronomiques éprouvées

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire