mercredi 3 août 2016

ALIMENT BETAIL, ALGERIE, TOASTER LES GRAINES DE SOJA, FEVEROLE, LUPIN...


Toaster ses graines de protéagineux à la ferme
En Vendée, la Cuma Défis 85 a fait l’acquisition d’un toasteur mobile de protéagineux.
Réussir lait 04 mai 2016 V. Bargain

 [Cet article pourrait intéresser les importateurs de protéagineux (pois, féverole, lupin, soja), les fabricants d'aliments de bétail et les éleveurs. Il apparait qu'en chauffant ces graines, leur valeur alimentaire augmente. Djamel BELAID 3.08.2016]


 
Objectif ? Mieux valoriser les protéagineux produits sur les exploitations pour être plus autonome en protéines.



L’idée du toasteur mobile est née d’un groupe d’éleveurs vendéens du Grapea-Civam, le Groupe de recherche pour une agriculture paysanne économe et autonome. « Nous réfléchissions aux moyens d’être plus autonomes en protéines en produisant et valorisant des protéagineux, explique Antoine Biteau, président du Grapea. Dans le cadre d’un projet Casdar, nous avons travaillé sur la production de mélanges céréaliers, moins gourmands en intrants et plus réguliers en rendement que des protéagineux purs. Nous nous sommes orientés vers des mélanges blé-féverole, orge-pois et triticale-pois-féverole, avec aussi quelques essais en lupin. Puis nous avons cherché comment les valoriser au mieux. Utilisés crus, les protéagineux sont mal valorisés car les protéines sont en grande partie dégradées par les bactéries du rumen. Le fait de cuire les graines protège les protéines et augmente la part d’azote by-pass dans le rumen. »

Après s’être intéressés à l’extrusion, qui s’est avérée coûteuse, exigeante en réglages et entretien, avec des risques de colmatage à la reprise par vis, les éleveurs se sont finalement tournés vers le toastage.

Un chauffage avec de l'air à 280°C

« Le toastage consiste à chauffer les graines pendant quelques dizaines de secondes en les faisant passer dans un air à 280 °C, explique Antoine Biteau. Un toasteur est moins fragile qu’un extrudeur et donc plus adapté à la mobilité. De plus, il ne pose pas de problème de reprise et la conservation est améliorée. »

Fin 2015, un toasteur de la marque italienne Mecmar a donc été acquis par la Cuma Défis 85 auprès des Ets Hervé (85). L’appareil a été complété par un système de refroidissement en continu conçu par les Ets Hervé.

« En sortie du toasteur, les graines sont à 125 °C, avec un peu d’eau en surface, précise Gilles Gaillard, des Ets Hervé. Avant de les stocker, il faut donc les ventiler avec de l’air froid pour les refroidir et les assécher. Certains agriculteurs sont équipés de systèmes de ventilation. Mais ce n’est pas toujours le cas. »

Le choix a été fait aussi d’installer l’ensemble sur une remorque routière pouvant être tirée par un tracteur.

Depuis janvier 2016, le toasteur est utilisé par les sept éleveurs du groupe à l’origine du projet (5 bio, 2 conventionnels). Les quantités engagées varient de 500 kg à 40 tonnes par exploitation, soit un total de 250 tonnes.

Trier et nettoyer les mélanges avant toastage

« L’objectif est que le maximum d’éleveurs de ruminants mais aussi de volailles et de porcs utilisent le toasteur », insiste Antoine Biteau. Dans un premier temps, il a été décidé de déplacer le toasteur entre trois exploitations.

« Les mélanges céréales-protéagineux doivent être triés avant toastage, précise Thibaut Schelstraete, animateur au Grapea. Il est important aussi de les nettoyer pour éviter tout risque d’incendie lié aux balles et poussières. Les trois sites sont des exploitations équipées d’installations de tri. Une puissance électrique de 36 kW et 60 ampères est par ailleurs nécessaire pour brancher la machine. »

Le toasteur reste 3-4 semaines sur l’exploitation et tout éleveur peut venir y faire toaster ses protéagineux. « Les prévisions sont de 3-4 passages par an sur chaque site, précise Antoine Biteau, l’important étant que chaque éleveur de ruminants puisse faire toaster ses protéagineux avant l’hiver. » L’exploitant qui reçoit le toasteur est responsable de son fonctionnement et reçoit...

LIRE LA SUITE DANS LA REVUE N°302, p44 à 46, avec l'expérience de la Cuma départementale du Gers, et un projet dans le Grand-Ouest.

Les multiples intérêts du toastage

- Il limite la dégradation des protéines dans le rumen, permettant leur assimilation dans l’intestin, tel est le principal intérêt du toastage, en ruminant. Le gain en PDIE et PDIA est important.

- Il détruit les facteurs antinutritionnels thermosensibles des protéagineux, notamment les facteurs antitrypsiques et les lectines. « Même si la flore ruminale détruit une grande partie de ces facteurs, le toastage complète leur destruction », souligne David Capdevielle, de la société de conseil en nutrition Secopalm.

- En faisant passer les protéagineux de 87 % à 95 % MS et en éliminant les bactéries et champignons, le toastage améliore leur conservation.



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