samedi 5 mars 2016

ALGERIE, PROJET DE FABRICATION DE SEMOIRS POUR SEMIS DIRECT.

ALGERIE: POSSIBILITES LOCALES DE FABRICATION DE SEMOIRS POUR SEMIS-DIRECT 
 
Djamel BELAID 4.03.2016 djamel.belaid@ac-amiens.fr
En Algérie, l'implantation de céréales, fourrages, légumes secs et oléo-protéagineux par l'intermédiaire du semis direct (SD) s'avère très prometteuse. Si de grosses exploitations se sont déjà équipées en semoirs importés d'Europe ou du Brésil, les petites exploitations sont démunies face aux montants de l'investissement à consentir. Construire localement des semoirs de petites tailles est possible. Mode d'emploi.

PRINCIPES DE BASES DU SEMOIR SD
Dès 2008, grâce à l'aide d'experts australiens agissant dans le cadre de l'ICARDA, la construction de semoirs SD a été lancée en Syrie, Jordanie puis Irak. Ces modèles sont inspirés du semoir australien de marque John Shearer. Il s'agit de modèles à dents (voir la documentation en fin d'article).
Une dizaine de dents sont installées sur un bâti composé de trois poutres en acier. Contrairement à un alignement sur une seule poutre, ce type de disposition permet d'éviter l'accumulation de paille sous le semoir. Les dents sont munies de ressorts leur permettant de se relever en présence d'obstacles.
Les dents comprennent un renforcement spécifique qui limite leur usure. Chaque dent est munie à l'arrière de deux tubes d'acier sur lesquels viennent se fixer les tubulures de descente en provenance de la trémie du semoir. Les dents présente un minimum de largeur permettant la réalisation d'un sillon d'une profondeur de 7 à 8 cm.

Fixées sur ce bâti sont installées deux trémies : une pour les semences et une pour les engrais. Ces trémies sont fixées relativement haut afin de faciliter la descente des semences et des engrais dans les tubulures.
A l'arrière du bâti sont fixées des dents plombeuses. Elles ont pour rôle de rappuyer le sol juste au dessus des semences. L4étroit contact sol-graines ainsi créé permet à celle-ci de profiter au maximum de humidité du sol. La présence de sillons de 7 à 8 cm derrière chaque dent permet de collecter l'eau de pluie et de la diriger vers les graines. Ainsi, il est permis d'assurer un maximum de levée à l'automne.

REALISATION PRATIQUES, CAS DU MATERIEL PMAT
La fabrication de semoirs SD peut se faire deux façons. Une construction à partir d'un modèle sur papier ou en transformant un semoir conventionnel en semoir SD. C'est cette deuxième option que nous nous proposons d'explorer à partir du matériel fabriquer par le groupe PMAT. Ce groupe fabrique en effet des semoirs conventionnels et des cultivateurs de 7 à 11 dents. 



 Il nous semble qu'à partir de ces deux engins il est possible de fabriquer un semoir SD. En effet, le cultivateur possède des dents avec ressort.



L'idée est de positionner, en la soudant, la trémie et les tubulures de descente du semoir au dessus du cultivateur à dents. Il s'agit également de repositionner les roues du semoir sur le bâti du cultivateur et d'ajuster les chaines d'entrainement à la longueur désirée afin d'obtenir un débit proportionnel à l'avancement.
Il est nécessaire de souder derrière les dents du cultivateur des tubes en acier afin d'y fixer les tubulures de descente des semences puis celles de l'engrais. Les semoirs PMAT ne permettant pas de localiser les engrais de fonds (P – K), il s'agit donc d'équiper le bâti d'une deuxième trémie avec un système de distribution. Bien qu'apportant un net avantage, la distribution localisée des engrais n'est pas obligatoire pour de premiers prototype. Mais à terme, elle s'avère indispensable1.

La dernière opération concerne la fabrication de roues plombeuses et leur fixation à l'arrière du bâti. A noter que ceRtains semoirs n'ont pas de telles roues mais uniquement une chaîne d'une dizaine de centimètres terminée par une plaque d'acier de 5 cm de diamètre. Sans remplacer totalement l'effet positif des roues plombeuses, un tel dispositif présente le mérite de remuer la terre au fond du sillon derrière chaque dent.

VERS D'AUTRES PERSPECTIVES
L'opération de transformation d'un cultivateur PMAT en semoir SD nécessite de renforcer le bâti et d'opérer des réajustements suite à de premiers essais sur le terrain. Ces opérations sont à la portée de tout artisan possèdent du matériel de découpe et de soudure de l'acier.
Cette transformation peut être demandée à l'initiative d'un agriculteur et réalisée par un artisan soudeur. L'intérêt d'une telle option consiste dans la proximité des deux opérateurs et des aller-retour indispensables afin de perfectionner le prototype.
Outre l'avantage de semer sans labourer et donc d'économiser sur le carburant, le SD permet de semer en sec dès le mois d'octobre. Il est ensuite possible de développer une activité d'entreprise agricole et de semer les terres de ses voisins. De tels semoirs sont capables de semer tout type de céréales, et de fourrages, notamment les mélanges de vesce-avoine ou de triticale-pois. Il est également possible de semer des légumes secs (lentilles, pois-chiche, fève et féverole) ainsi que des oléagineux dont le tournesol.
Ce type de semoir peut également être construit par des investisseurs désirant développer uniquement le semis chez autrui ou vendre des semoirs. En Syrie, ce sont pas moins de 8 ateliers de semoirs SD qui se sont ouvert à partir de 2008. Puis cela a été le cas de la Jordanie et enfin de l'Irak.
En Algérie, ce type de fabrication pourrait être également le fait de concessionnaires en matériel agricole ou de grands ateliers fabricants déjà du matériel agricole ou de transport.

Un candidat tout désigné à la fabrication de semoirs SD est bien sûr le groupe PMAT.dz qui dispose de moyens considérables et d'une base technique. Il est à espérer que ce modèle de semoirs SD proposé par l'Icarda soit repris également au niveau du département de machinisme tel celui de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et de tout autre établissement lié à l'agriculture ou les fabrications mécaniques.

UNE DOCUMENTATION EN LIBRE ACCES SUR INTERNET
Les experts australiens travaillant à Alep (Syrie) dès 2005 ont importé un modèle de semoir SD à dents de fabrication John Shearer. Il en existe un exemplaire au niveau de la station ITGC de Sétif. On aurait pu penser que ces experts australiens poussent à l'achat de matériel australien. Ce n'est pas le cas. Ils ont permis à des Syriens, Jordaniens et Irakiens de s'inspirer des ces semoirs pour fabriquer des modèles locaux. De ce fait, des ingénieurs, artisans et agriculteurs ont collaboré à la mise au pont de prototypes. De là ont découlé de nombreux articles en libre accès sur internet de même que des photos et des vidéos.
Aussi, nous recommandons à chaque personne de rechercher cette documentation actuellement en ligne. Un des spécialiste australien, le Pr Jack Desbiolles a particulièrement publié sur le sujet. Nous recommandons en particulier le rapport détaillé qu'il a dirigé : « The Practical Implementation of Conservation Agriculture in the Middle East » Stephen Loss · Atef Haddad · Jack Desbiolles · Harun Cicek · Yaseen Khalil · Colin Piggin· Technical Report · Jul 2015.
Parmi les nombreuses vidéos nous recommandons celle de Mr Sani Jalili ; elles permettent de montrer les différentes étapes de réalisation d'un semoir SD.
Photo: Fabrication de semoirs SD (Zero Till) en Irak.

1Pour les détails concernant la trémie à engrais des semoirs SD, on consultera l'abondante documentation en ligne sur internet notamment à partir des mots clé : « Icarda + seeder + zero till ».

1 commentaire:

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