vendredi 7 août 2015

ALGERIE. AMAP du COLLECTIF TORBA.



Cet article a pour objectif de présenter ce qu'est le fonctionnement d'une AMAP à la lumière d'une première expérience réussie d'un groupe de consommateurs à Alger.
Rahal Karim "Cultivons notre santé"

Qu’est-ce qu’une AMAP ? c’est littéralement une Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne, par le développement d’une formule de vente directe entre producteur (de légumes, fruits, fromage, œufs ou viande) et un groupe de consommateurs. Ces consommateurs intéressés préfèrent généralement des produits sains, exempts de produits chimiques cancérigènes. ils s’organisent pour acheter la production et la distribuent en un point de vente, situé chez nous à Ouled fayet.
L’expérience de l’AMAP d’Alger a commencé par la rencontre avec un agriculteur paysan situé dans la région de Bouinane, à 800 mètres d’altitude au sein du Parc National de Chréa. Il s’agit de Rachid et sa famille, un paysan jovial très sympathique et accueillant, et qui a vite compris notre besoin de produits naturels, nos préoccupations des gens des villes qui souhaiteraient à tout prix fuir le monde urbain et ses pollutions, son stress…
Nous nous sommes donc rapidement entendus de lui acheter sa production de fruits et de légumes, à condition qu’elle ne soit pas traitée chimiquement. Nous gagnons par rapport à l’innocuité des légumes achetés, mais aussi pour le goût et la saveur de ces aliments cultivés à partir de graines locales, qui ont grandi naturellement, sans être boostées par des engrais chimiques, comme c’est le cas actuellement un peu partout.
Le prix convenu est équitable, proche de celui du marché, sachant que les deux parties se trouveraient gagnantes, à partir du moment où Ammi Rachid n’aura pas à revendre sa production chez un intermédiaire qui va lui acheter 30% moins cher, ou qu’il n’aura pas à passer la journée à vendre sur la route la quantité qu’on lui achète au même prix.
Une petite différence avec un maraicher intensif, c’est que notre paysan en doit pas faire de la mono-culture, mais plutôt diversifier et étaler ses cultures dans le temps, afin de nous livrer régulièrement dans la saison. Pour lui, diversifier au maximum lui permet de limiter ses pertes si jamais il avait un aléa climatique ou un problème de maladie.
Evidemment, nous en tant que consommateurs Bio n’allons pas rechigner si les produits ne sont pas de taille standard comme dans les marchés, s’ils sont tâchés ou présentent des piqures d’insectes ou sont difformes. Ça veut dire que le maraicher nous vend tout ce qu’il produit, sans avoir à mettre de côté ce qui n’est pas standard. Nous avons donc fait signer une charte mentionnant bien que l’adhérent accepte un produit qui serait non standard, et avec un prix qui ne saurait excéder 20% le prix du marché.
Le producteur nous livre donc chaque samedi sa production au point de rencontre à Ouled fayet, et deux adhérents s’occupent de la pesée et de la distribution des légumes et fruits dans chacun des paniers. Chaque adhérent est tenu de s’occuper de la distribution au moins une fois par saison.
L’AMAP comme son nom l’indique n’est pas seulement un moyen de se procurer des aliments bio auprès du producteur, mais également une occasion de soutenir ce genre d’activité en voie de disparition. En effet, devant le raz de marée de la production maraichère utilisant les produits chimiques en quantité (au dépend de la qualité), tout producteur qui cherche à vivre de sa production serait tenté, pour ne pas dire obligé, d’utiliser des produits chimiques. Donc pour maintenir tant que possible ce type d’activité qui devient atypique chez nous, il est de notre devoir non seulement de lui acheter sa production à un prix qui lui permet de garder cette activité, mais aussi de le soutenir dans des projets qu’il peut avoir dans sa ferme.
C’est ainsi que nous avons d’ores et déjà investi avec Ammi Rachid dans l’extension de ses vergers, en lui achetant près de 500 arbres fruitiers (pommiers, figuiers, pruniers, oliviers, cognassiers, vigne). L’objectif de ce projet était de diversifier ses sources de revenus, mais aussi de lutter contre l’érosion qui menace cette ferme de montagne. Enfin, nous souhaitions développer l’agroforesterie,  qui est une forme d’agriculture qui fait ses preuves dans le monde, et qui montre que l’agriculture avec des arbres forestiers est plus rentable que seulement maraichère. Pour financer ce projet, nous avons fait appel à la solidarité de personnes qui étaient d’accord de souscrire à un contrat solidaire, en finançant un certain nombre d’arbres fruitiers, à raison de 100 DA / arbre. Ce pré-financement permet de bénéficier prioritairement des fruits produits, au bout de 2 ou 3 ans. Cette opération a été une réussite et appelle à être étendue à d’autres localités. En effet, il est reconnu que pour lutter contre l’érosion, la désertification et le réchauffement climatique, rien ne vaut la plantation de millions d’arbres. Nous avons suffisamment de marge de progrès !
Une autre action d’investissement solidaire a été la construction d’un poulailler fermier avec des matériaux écologiques (bois, paille, plante locale appelée Diss). De la même façon, les souscripteurs ont avancé une somme d’argent (de 2000 à 9000 DA) pour acheter les matériaux et le retour sur investissement se fera par la vente promotionnelle de poulet fermier.
Notons que tous les 15 jours une visite est programmée par les membres de l’AMAP à la ferme de Ammi Rachid, où ils auront à loisir de discuter avec le producteur, visiter les champs de cultures maraichères, les vergers d’arbres fruitiers, les étables d’animaux (vaches, brebis, chèvres, poules…) et consommer dans la convivialité un déjeuner sur place, fait à base de produits locaux entièrement cuisinés par la famille de Rachid. Un super-moment convivial, qui permet de mieux se rendre compte des conditions dans lesquelles les aliments sont cultivés, et transformés. C’est aussi une occasion unique de ressourcement dans un cadre
Collectif Torba. Voir la page sur Facebook.


Lu ce jour sur le blog "paysans d'Algérie" ce commentaire.


bonjour je viens de decouvrir votre site tres interessant. pour info la 1ere AMAP est née a alger le 25 septembre avec le Collectif Torba devenu une association.
nous recevons nos legumes de djnane bouinan chez un maraicher traditionnel. les legumes sont payes a l’avance (en debut de campagne) et nous avons une petite ferme mise a notre disposition par un de nos membre a titre experimental. nous faisons nos formations avec des agriculteurs qui respectent la nature cest a dire sans pesticides et nous apprenons la permaculture avec des benevoles qui sortent de leurs bureaux pour venir jardiner. voir page facebook
collectif Torba et Amap alger.

1 commentaire:

  1. Salam Aleykum, je suis étudiant en
    agriculture biologique au CFPPA de Rivesaltes dans le sud de la France
    et j'aimerais faire mon stage en Algérie, cependant je n'ai aucune réalité du terrain ni des entreprises existante. Auriez-vous
    une liste ou bien un site web à me proposer? Sauriez vous s'il y a des exploitants agricole Bio dans la région d'Alger ( près d'Alger)?

    Je vous remercie par avance pour votre réponse.

    Cordialement

    Baraka Allah' Oufikoum!
    Saddok.yanis@gmail.com

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