samedi 11 juin 2016

Algérie: Eviction du Ministre de l'agriculture

  Hier après midi, attendant un train dans une gare bondée, j'ai commencé à rédiger une tentative de portrait du Ministre de l'Agriculture (voir ci-dessous une première ébauche), l'ingénieur agronome, Sid Ahmed Ferroukhi. En soirée, me connectant sur internet, stupeur. J'apprends son éviction pour un obscur ancien SG qui semblerait "traîner des casseroles ". Désespérante Algérie...


Ce blog n'a pas pour vocation de faire de la politique. Il n'a qu'une vocation technique. Cependant, tout détournement de biens public porte atteinte au bien commun. Aussi, s'il devait apparaître des preuves concrètes de tels faits, nous ne manquerons pas de les relayer.

 Notons ce commentaire de Algérie1.com "Amar Sâdani aura eu également raison de Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de l’agriculture. Non seulement il a réussi à obtenir son départ du gouvernement en critiquant sa politique « archaïque et proche de la révolution agraire »mais il le fait remplacer par un proche à lui Abdesslam, Chelghoum, membre du Comité central du FLN".
 
FERROUKHI, DES IDEES NOVATRICES POUR L'AGRICULTURE
Djamel Belaid 11.6.2016
L'Algérie de 2016 peut se vanter de posséder des ministres atypiques. Atypiques du point de vue de la qualité de leur apports à la réforme du pays. C'est par exemple le cas avec Mme Nouria Benghebrit, dont les compétences universitaires font autorité. Les plus jeunes des Algériens ne se souviennent sans doute pas de ce ministre de l'agriculture des années 70 - Tayebi Larbi - qui, lunettes noires visées sur le nez, ne disait pas un mot du haut de la tribune et semblait compter les mouches au plafond. Aujourd'hui Mr Sid Ahmed Ghozali est un tout autre ministre de l'Agriculture. Il ouvre des débats, écoute et propose pour rénover en profondeur ce secteur de l 'économie.

Ainsi, face à la hausse des prix, malgré l'abondance des fruits et légumes, le ministre a proposé l'attribution d'emplacements (carreaux) dans des marchés couverts à des agriculteurs. Ceux-ci, réunis en groupement de vente pourrait ainsi approvisionner de tels points de vente et court circuiter les grossistes souvent à l'origine de hausses de prix inacceptables.

Récemment, s'étonnant de l'existence de 400 ingénieurs agronomes de l'OAIC, le Ministre n'a pas hésité à poser la question de leur meilleure utilisation au sein de cet office.

Lors de ses visites sur le terrain, le Ministre affiche une réelle proximité avec les agriculteurs. Délaissant le costume pour un simple blouson ou une kachabiya, il montre de réelles qualité d'écoute. Il n'hésite pas à des gestes familiers à leur égard. Cette attitude tranche avec l'attention accordée à l'égard des officiels. Certains noient le Ministre de statistiques ; ils se font rappeler à l'ordre devant les caméras de télévision pour ne pas répondre avec précision aux demandes de précision du Ministre.
Les visites de terrain constituent une part importante du programme du Ministre. Celui-ci les multiplie en région visitant exploitations agricoles, structures de stockage ou de transformation. Chose nouvelles les stations de recherche agronomique du ministère font également l'objet de visite d'inspection.
S'exprimant plus aisément en langue française qu'en langue arabe, le Ministre n'hésite pas à utiliser ces deux langues. Un journaliste lui demandant une réponse en langue arabe, le Ministre n'hésite pas à faire remarquer que la question lui étant posée en langue française, il répond donc dans cette langue. Il y a là un ton qui tranche avec bon nombre de ses prédécesseurs dont celui aux lunettes noires.

Sur le fond, le Ministre innove en indiquant qu'il est à la recherche d'accélérateurs de développement. C'est là une démarche salutaire qui ne peut que fédérer les initiatives. Le Ministre fait preuve de pragmatisme. Ainsi dans le dossier de l'élevage laitier, parallèlement aux hausses de prix accordées aux éleveurs, il a insisté pour que des incitations à produire soient apportées aux producteurs de fourrages.
Dans le cas de la surproduction de la pomme de terre il n'hésite pas à demander au secteur privé d'investir dans les chambres froides. Sur un autre point, à plusieurs reprises, il a rappelé l'intérêt des producteurs à se fédérer en groupement afin de mieux commercialiser leurs productions.

On pourrait cependant noter que certains dossiers méritent d'être mis sur le devant de la scène. C'est le cas de la diffusion de certaines techniques nouvelles telles le non-labour avec semis-direct. Cependant, on ne saurait accabler un Ministre n'ayant pas encore bouclé sa première année d'exercice.

Pour l'une des premières fois, le Ministère de l'agriculture est confié à un ingénieur agronome. Ses premiers pas sont marqués par un dynamisme certain. Il est à espérer que les pouvoirs publiques lui accorderont le temps et les moyens pour réformer un secteur agricole vers l'augmentation des productions, l'emploi et la préservation d'un environnement naturel fragile. 

 

Il a publiquement dénoncé la gestion des deux ministres
POURQUOI SAADANI CIBLE  FERROUKHI ET BENKHALFA
http://www.liberte-algerie.com/actualite/pourquoi-saadani-cible-ferroukhi-et-benkhalfa-244978/print/1
Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a désormais deux autres cibles dans son viseur. En plus du chef intérimaire du Rassemblement national démocratique (RND) et directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, et le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Laksaci, le SG du FLN a “tiré”, hier, sur le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, et le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Lors de son passage, mardi, au forum de la Radio nationale Chaîne I, Amar Saâdani a surpris plus d’un par son offensive contre les deux membres du gouvernement en question. Au premier, il a reproché de gérer le secteur d’une manière “archaïque” et qui se rapproche du temps de la “révolution agraire”. Au second, il a carrément imputé tous les maux ayant causé la faillite financière du pays, assimilant sa gestion à celle de la Corée du Nord, sinon pire, a-t-il soutenu. Le plus surprenant est que le SG du FLN profitait de la tribune que lui offrait la radio publique, et dont l’émission était transmise en direct, sur les antennes des radios des quarante-huit wilayas du pays, pour descendre en flammes deux ministres de la République. Lesquels d’ailleurs appliquent le programme et les directives du président de la République, dans le cadre de la feuille route soumise au gouvernement. Et lorsqu’on sait que les ministres ayant exercé, jusque-là, sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika, prennent rarement, sinon jamais des initiatives de leur propre chef, il y a lieu de s’interroger sur l’attaque “ciblée” d’Amar Saâdani. D’autant que ce n’est qu’en 2016, soit après quatre mandatures d’Abdelaziz Bouteflika, qu’Amar Saâdani s’offusque que l’Algérie importe encore de la pomme de terre et des oignons. Et la faute est à mettre à l’actif de Sid-Ahmed Ferroukhi, depuis quelques mois seulement à la tête de ce secteur, et qui gèrerait ce département avec “des tracteurs vétustes et des lopins de terre de quelques hectares seulement”, donc pas assez de privatisation du foncier agricole. Contactées, des sources proches du FLN, mais aussi du ministère de l’Agriculture, expliquent que “le souci premier d’Amar Saâdani n’est pas forcément l’avenir de ce secteur”. L’enjeu pour lui est le suivant : qui héritera du portefeuille à la faveur du prochain changement de gouvernement, jugé imminent. “Amar Saâdani veut placer le SG de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, ou l’ancien SG du ministère de l’Agriculture, actuellement membre du comité central du FLN, Abdeslam Chelghoum à la place de Sid-Ahmed Ferroukhi. Mais c’est surtout Abdeslam Chelghoum que le SG du FLN a intérêt à placer à la tête du secteur, puisque son nom est cité dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles (GCA), un dossier pour lequel il a été écarté d’ailleurs de ce département”, affirment nos sources. Sid-Ahmed Ferroukhi, agronome et technocrate, ne fait donc pas l’affaire du FLN. Surtout lorsqu’il s’agit de ne distribuer plus que “quelques hectares” à ceux qui aspirent à devenir de “grands propriétaires terriens”, ajoutent les mêmes sources. Mais ce n’est pas tout, puisque nos interlocuteurs expliquent qu’“Amar Saâdani n’apprécie pas du tout les bons rapports qu’entretiendrait Sid-Ahmed Ferroukhi avec Ahmed Ouyahia”, son désormais ennemi juré. Même schéma s’agissant de la personne du ministre des Finances. Le patron du FLN ne comprend pas comment Abderrahmane Benkhalfa donne des “directives aux banques publiques plutôt que des orientations”. Donc pas assez de “largesses” et de “financements”, confient nos sources, “aux projets d’opérateurs privés”. Une rigueur financière, nous explique-t-on, qui est de mise “sur le compte d’Ahmed Ouyahia”. Nos sources affirment aussi qu’Amar Saâdani n’apprécie pas la proximité du ministre des Finances avec le chef de cabinet de la présidence de la République. Et comme depuis ce mardi le SG du FLN exige ouvertement d’Abdelaziz Bouteflika le renvoi d’Ahmed Ouyahia de son cabinet, les deux ministres en question doivent logiquement suivre, souhaiterait Amar Saâdani.

Mehdi Mehenni
 
ALGERIE: 1400 MILLIARDS DETOURNES DANS LE SECTEUR DE L’AGRICULTURE
9 juillet, 2008 Posté dans Algérie Economie

Le quotidien Le Courrier d’Algérie a rapporté dans son édition d’aujourd’hui que l’ex-secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Abdeslam Chelghoum, ancien DG de l’OAIC, , serait la tête pensante d’ un vaste réseau dans lequel seraient impliqués l’ancien président de l’APN, Amar Saadani, un député FLN de Sidi Bel Abbès, ainsi que le frère d’un important responsable au sein du groupe parlementaire de ce même parti.

En effet, des sources ont raconté au journaliste du Courrier d’Algérie qu’une enquête a été ouverte suite à la découverte par le ministre de l’agriculture d’une note signée par l’ancien SG du ministère, interdisant aux 48 DSA (directeurs des services agricoles des wilayas) de traiter directement avec lui.

Entre-temps, le SG semble avoir senti que les choses commençaient à aller mal pour lui, il a, de ce fait, préféré tirer sa révérence, non sans emporter ou détruire une grande partie des dossiers pouvant le compromettre.

Les enquêteurs, qui ont suivi la piste des OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), puisque ce responsable en a été directeur général avant d’être nommé secrétaire général du ministère de l’Agriculture, ont réussi à découvrir le pot aux roses. Un trafic sans précédent, touchant principalement le blé, mais aussi la mise en valeur des terres, avec le concours de deux sociétés écran (dont l’une appartient à Amar Saïdani, ancien président de l’APN et déjà frappé d’une ISTN, et la seconde au frère d’un député FLN, occupant un poste important au sein de l’hémicycle, et ayant également un frère à la tête d’une OAIC locale dans l’Ouest algérien.

Des sociétés écran pour amasser de l’argent à la pelle

En tout, et même si de nombreux dossiers n’ont pas pu être totalement reconstitués, les enquêteurs ont pu trouver la trace de la manière la plus formelle qui soit de fausses factures d’une valeur globale de 1 400 milliards, dont 800 pour le compte de la première société, et les 600 autres pour la seconde. Les sources du journal, qui ajoutent qu’un autre député de la wilaya de Sidi Bel Abbes serait impliqué dans cette affaire qui est encore loin d’avoir livré tous ses secrets, expliquent que les sociétés en question ont profité des quelque 4 000 milliards de la Générale des concessions agricole, déclarant effectuer de nombreux travaux de mise en valeur de terres, alors que ces derniers ne l’ont jamais été. La wilaya de Sidi Bel Abbès pourrait par ailleurs se retrouver au milieu d’un autre scandale puisque pas moins de 200 tonnes d’engrais phosphatés devaient y être vendus aux enchères il y a de cela deux jours. En dépit du démenti catégorique de l’attaché de presse au ministère, et du DSA de cette wilaya, que nous avons pu joindre au téléphone, nous savons que les services de sécurité se sont saisis de cette affaire, laquelle existe bel et bien. Les engrais phosphatés, dont la vente (interdite pendant très longtemps, avant d’être strictement règlementée), auraient servi en grande partie à la fabrication des bombes utilisées par les terroristes pour commettre leurs attentats. Nos sources, qui s’attendent à ce que le scandale de ces détournements éclate dans les prochaines semaines, expliquent que l’enquête a connu une grande accélération sur la base d’instructions expresses venues de la part du nouveau chef du gouvernement. La lutte contre la corruption, est-il besoin de le rappeler, a été inscrite en tête des priorité du gouvernement Ouyahia, tel qu’annoncé à l’issue de son tout premier conseil. Il est attendu que de nombreux responsables soient également convoqués, et que le préjudice global causé au trésor public soit nettement supérieur à cette somme de 1 400 milliards. Nos sources préfèrent carrément évoquer l’éclatement d’un scandale pire et plus retentissant que celui de Khalifa, d’autant que de nombreux cadres supérieurs impliqués occupent encore d’importants postes au sein de différentes institutions de l’Etat.

Une fois de plus, Belkhadem au pied du mur

La tête pensante de ce complot, à savoir l’ancien secrétaire général du ministère, serait carrément en fuite puisqu’il est lui aussi frappé d’une ISTN (interdiction de sortie du territoire national) et que la justice ne saurait tarder à délivrer un mandat d’arrêt à son encontre. Il est à signaler que Amar Saïdani, qui détient une minoterie basée à l’ouest du pays, est également impliqué dans la très grave affaire de détournement au sein du FNDA (Fonds national de développement agricole). Cet homme, qui aurait agi avec la complicité de nombreux cadres du secteur, mais aussi des députés qui continuent de le défendre à partir de l’hémicycle, aurait amassé plusieurs centaines de milliards en établissant des centaines de fausses factures relatives à des travaux de mise en valeur jamais effectués. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces énormes scandales sont encore loin d’avoir livré tous leurs secrets. Mieux, la prochaine campagne présidentielle a toutes les chances de se dérouler sur fond de ces scandales à répétition. C’est la raison pour laquelle, estime-t-on, le FLN a intérêt à assainir ses rangs avant que la justice ne le fasse pour lui. C’est au reste, la seule chance qu’il a de pouvoir encore jouer un rôle de premier ordre, comme le veut son poids, lors de la prochaine élection présidentielle et, accessoirement, lors du débat sur la révision constitutionnelle…

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