ALGERIE,
MA RUE PROPRE
22.10 .2016
Djamel
BELAID
Malgré
les efforts déployés par les collectivités territoriales et les
organismes spécialisés, de nombreux déchets envahissent encore nos
rues. Bien souvent, les citoyens se mobilisent et organisent des
actions de volontariat afin de nettoyer leur rue ou leur quartier.
Une technique traditionnelle serait à remettre au goût du jour afin
de résoudre, en partie, ce fléau.
COMMENT
FAISAIENT NOS ANCIENS ?
Dans
l'Algérie rurale, les ordures ménagères étaient jetées sur le
tas de fumier. Ces déchets organiques faisaient alors la joie des
poules. Peu à peu, ceux qui n'étaient pas la proie des volatiles se
décomposaient sous l'action de la faune du sol (vers de terre,
insectes et bactéries). Périodiquement, le tout était épandu dans
les champs ou au pied des arbres fruitier. En fait, sans s'en rendre
compte, nos aînés faisaient du compostage d'ordures ménagères.
Ils n'avaient pas besoin de coûteux Centre Technique
d'Enfouissement*.
Certes,
pourrait-on objecter, à l'époque nos aînés n'avaient pas autant
d'emballages que nous. Mais pourquoi ne pas tenter utiliser cette
pratique en l'adaptant à notre mode de vie actuel?
UN
COMPOSTEUR AU PIED DE MON IMMEUBLE
Techniquement
pratiquer le compostage de la fraction organique des déchets
ménagers est simple. Il s'agit de mettre dans un bac les épluchures
de légumes et de fruits ainsi que marc de café, serviettes en
papiers, … etc.
A
l'étranger de nombreuses communautés territoriales ont adopté
cette pratique. Il suffit de taper « compostage en pied
d'immeuble » sur le net et en particulier sur you tube, pour
voir l'ampleur du phénomène. Dans les bacs, en quelques semaines,
les diverses épluchures se décomposent. Pour accélérer le
phénomène, il suffit de remuer le mélange afin d'aérer le compost
et de favoriser l'action des bactéries.
L'idéal
est de disposer de plusieurs bacs afin de condamner ceux qui sont
pleins. Ainsi, ils finissent leur maturation. Le compost obtenu
ressemble alors au terreau vendu en jardinerie. Il suffit de
l'utiliser pour les pots de fleurs, le jardin ou pied des arbres.
MONSIEUR
LE MAIRE ? CHICHE !
Bien
que nous pensons que rien n'est donné et que c'est aux citoyens de
stimuler l'administration, il serait bon que des maires, chefs de
daïra, wali et responsables de collectivités (casernes, lycée,
université, …) s'engage dans la popularisation du compostage des
ordures ménagères. Il suffit de quelques bacs en bois ou en
plastique et de bonne volonté. Certes, l'idéal est de disposer d'un
minimum de savoir faire. Cela est tout a fait possible à l'ère
d'internet. De nombreux tutoriels existent sur la toile.
L'intérêt
d'une telle pratique est de réduire considérablement le volume des
poubelles. Mais en plus, l'obtention d'un terreau est une aubaine
pour nos sols. Nous suggérons à tout responsable détenant la
moindre parcelle d'autorité de réaliser, au niveau de la structure
qu'il dirige, un essai de compostage et de montrer un sac de terreau
obtenu à un agriculteur. Sans l'ombre d'un doute, nous pouvons
affirmer que cet agriculteur sera ravi si vous lui offrez le sac en
question.
A
l'heure du réchauffement climatique et du renchérissement du prix
des engrais, le terreau, véritable éponge est la réponse à la
baisse de fertilité de nos sols.
Chiche,
Mr le Maire, Mr le Chef de Daïra, Mr le Wali, Mr le Directeur,
faites installez un bac à compost de démonstration !
Notes :
(*)
Selon Karim Ouamane, responsable de l'organisme public gérant
l'élimination des déchets, enfouir les déchets sans opération
préalable de tri nécessiterait l'utilisation annuelle de 250
hectares de surface agricole.
Quant
à l'incinération, mieux ne pas y penser. Nos déchets sont trop
humides. Par ailleurs les incinérateurs rejettent des particules
nocives.
ANNEXE:
Découverte de l’agroécologie au Salon Sima-Sipsa d’Alger.
Une
nombreuse affluence au Salon international agricole Sima-Sipsa dans
son édition 2016 a permis au Collectif Torba de présenter les
facettes liées au monde de l’agroécologie, qui est une
réappropriation d’une agriculture respectueuse de la vie des sols
et de la biodiversité, jusqu’à devenir autonome vis-à-vis des
intrants et amener à la véritable sécurité alimentaire.
Les
agriculteurs (qui se sont laissé aller à l’agriculture chimique)
ont découvert à travers ce stand que des consommateurs s’inquiètent
de la qualité chimique de ce qu’ils achètent et qu’ils sont à
la recherche de produits sains et naturels. Ceux-ci sont arrivés à
s’organiser en solidarité avec des producteurs pour perpétuer et
maintenir une activité paysanne ! De quoi séduire plus d’un
paysan à se ré-orienter vers ce type d’agriculture, demander des
formations adaptées ou assister à des conférences-débats autour
de cette question.
L’agriculture
urbaine a été également à l’honneur avec les bacs de
permaculture qui exposaient des plants de légumes d’hiver qui
évoluaient naturellement parmi les plantes aromatiques et les
ornementales. La fabrication du compost à partir des déchets
ménagers a également attiré l’attention du public.
Très
belles perspectives que propose le Collectif Torba pour amener le
citoyen algérien à cultiver sa santé !
Sources :
http://agroecologie-algerie.org/decouverte-de-lagroecologie-au-salon-sima-sipsa-dalger/
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