mardi 1 mars 2016

ALGERIE, METTRE L'AGRICUTURE AU NUMERIQUE?

 Un article intéressant concernant le numérique dans l'agriculture française. Cela pourrait nous inspirer en Algérie, notamment pour la location de matériel agricole. D Belaid 1.03.2016

Comment l'agriculture se met au numérique

 
Du financement participatif à l'achat en ligne d'engrais sans oublier la location de matériel entre agriculteurs, les start-up ne manquent pas d'imagination pour faciliter la vie des agriculteurs.
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L'agriculture française ne se résume pas à sa crise! La preuve, une ferme digitale utilisant les techniques de l'économie numérique est présente dans les allées du Salon de l'agriculture, porte de Versailles à Paris. Elle réunit dans un même espace plusieurs starts-ups qui mettent à profit les avancées d'internet au service de l'agriculteur. Objectif de ces nouveaux services: faire gagner du temps, et donc de l'argent à l'exploitant.
Premier exemple, celui du financement participatif (crowdfunding en anglais) via la plateforme MiiMOSA, exclusivement dédiée à l'agriculture et à l'alimentation. Lancé fin 2014, ce site internet a déjà accompagné «200 porteurs de projet et collecté 1 million d'euros», selon son fondateur, Florian Breton, petit-fils de viticulteurs. Le principe est simple: l'agriculteur à la recherche d'un financement participatif présente sur le site de MiiMOSA son projet et la somme demandée. Les heureux donateurs sont rémunérés non pas numéraire, mais en nature. Un exemple, celui de Karen Cussac, éleveuse du Limousin qui cherche 9000 euros via Miimosa pour participer à la construction de son atelier de transformation de volaille. «Je vais proposer suivant le montant qui me sera donné, entre 10 et 500 euros, une note sur notre page Facebook, un déjeuner à la ferme ou une nuit au château voisin», souligne Karen.
La société connaît un succès certain. Elle compte contribuer au financement de 700 projets. «Le financement moyen s'élève à 110 euros, contre 53 euros pour les autres sociétés de crowdfunding et l'âge des donateurs entre 39 et 53 ans», se félicite Florian Breton.

Techniciens agricoles disponibles 7 jours sur 7

Autre exemple d'ubérisation de l'économie agricole: la plateforme internet de location à la journée de matériel agricole inutilisé. Créée il y a deux ans par Laurent Bernède, agriculteur dans le Lot-et-Garonne, elle met en relation l'exploitant à la recherche d'un tracteur ou autre matériel agricole pour une courte durée avec un propriétaire dont la machine dort dans un hangar. «L'idée de ce site m'est venue quand j'ai dû remplacer mon vieux tracteur», note Laurent Bernède, président de WeFarmUp. En effet, les machines agricoles contribuent à l'endettement des agriculteurs avec des prix pour un modèle neuf pouvant aller jusqu'à 120.000 euros pour un tracteur de 200 chevaux ou 350.000 euros pour une moissonneuse-batteuse. De plus, ces machines coûteuses restent souvent sans utilisation une partie de l'année. «On veut connecter tous les hangars agricoles où sont immobilisés des tracteurs», assure Laurent Bernède.
WeFarmUp prend 15% sur la transaction, s'occupe du contrat et surtout assure la machine grâce à un accord avec Groupama. Lancé en octobre 2015 et fort de 700 membres, WeFarmUp vient de signer un partenariat avec la coopérative Agrial qui souhaite promouvoir ce service auprès de ses 12.000 adhérents.
C'est aussi pour faciliter la vie des agriculteurs que le site Agriconomie a été créé il y a deux ans, notamment par un fils d'agriculteur dans la Marne. «Nous avons créé une place de marché virtuelle qui rassemble sur une seule plateforme les catalogues de plusieurs distributeurs de produits agricoles, des semences aux pièces détachés en passant par les engrais ou traitements, explique Clément Le Fournis, jeune HEC. Cela évite à l'exploitant de se déplacer pour ses achats et permet des prix plus compétitifs, comme Amazon l'a fait dans les livres». Le site propose aussi les services d'agronomes et techniciens agricoles qui sont disponibles 7 jours sur 7, de 8h à 22h, pour répondre aux questions des agriculteurs aux horaires qui les arrangent. «Le but n'est pas de conseiller tel ou tel produit, mais d'aider le client à trouver le bon produit», complète le deuxième cofondateur de la start-up, Paolin Pascot.

Réduire les tâches administratives

Dernier exemple, celui d'Ekylibre, une start-up girondine qui promet de réduire les tâches administratives des agriculteurs. «Grâce à un logiciel en libre-service que nous avons mis au point, nous permettons à l'exploitant de diminuer d'un tiers environ le temps qu'il passe derrière son ordinateur, en moyenne 600 heures par an. C'est autant de temps qu'il ne passe pas sur son tracteur», remarque Brice Texier, le patron d'Ekylibre. La société regroupe la comptabilité, la facturation et la gestion des parcelles sur un seul logiciel. «Il est en accès gratuit jusqu'à 10 Méga de stockage pour la base de données et 30 Méga pour les fichiers. Au-delà ce sera payant», précise-t-il. Il bénéficie d'un partenariat avec les capteurs connectés Weenat qui transmettent pour chaque parcelle les données de pluviométrie, de température et d'humidité des sols et de l'air, et permettent ainsi à l'agriculteur d'optimiser son travail et ses ressources en eau ou produits phytosanitaires. Tout cela fait gagner du temps mais à condition pour l'agriculteur de ne pas se trouver en zone blanche, c'est-à-dire à faible débit numérique.

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