Hier après midi, attendant un train dans une gare bondée, j'ai commencé à rédiger une tentative de portrait du Ministre de l'Agriculture (voir ci-dessous une première ébauche), l'ingénieur agronome, Sid Ahmed Ferroukhi. En soirée, me connectant sur internet, stupeur. J'apprends son éviction pour un obscur ancien SG qui semblerait "traîner des casseroles ". Désespérante Algérie...
Ce blog n'a pas pour vocation de faire de la politique. Il n'a qu'une vocation technique. Cependant, tout détournement de biens public porte atteinte au bien commun. Aussi, s'il devait apparaître des preuves concrètes de tels faits, nous ne manquerons pas de les relayer.
Notons ce commentaire de Algérie1.com "Amar Sâdani aura eu également raison de Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de
l’agriculture. Non seulement il a réussi à obtenir son départ du
gouvernement en critiquant sa politique « archaïque et proche de la
révolution agraire »mais il le fait remplacer par un proche à lui
Abdesslam, Chelghoum, membre du Comité central du FLN".
FERROUKHI,
DES IDEES NOVATRICES POUR L'AGRICULTURE
Djamel
Belaid 11.6.2016
L'Algérie
de 2016 peut se vanter de posséder des ministres atypiques.
Atypiques du point de vue de la qualité de leur apports à la
réforme du pays. C'est par exemple le cas avec Mme Nouria
Benghebrit, dont les compétences universitaires font autorité. Les
plus jeunes des Algériens ne se souviennent sans doute pas de ce
ministre de l'agriculture des années 70 - Tayebi Larbi - qui, lunettes noires visées
sur le nez, ne disait pas un mot du haut de la tribune et semblait
compter les mouches au plafond. Aujourd'hui Mr Sid Ahmed Ghozali est
un tout autre ministre de l'Agriculture. Il ouvre des débats, écoute
et propose pour rénover en profondeur ce secteur de l 'économie.
Ainsi,
face à la hausse des prix, malgré l'abondance des fruits et
légumes, le ministre a proposé l'attribution d'emplacements
(carreaux) dans des marchés couverts à des agriculteurs. Ceux-ci,
réunis en groupement de vente pourrait ainsi approvisionner de tels
points de vente et court circuiter les grossistes souvent à
l'origine de hausses de prix inacceptables.
Récemment,
s'étonnant de l'existence de 400 ingénieurs agronomes de l'OAIC, le
Ministre n'a pas hésité à poser la question de leur meilleure utilisation au
sein de cet office.
Lors
de ses visites sur le terrain, le Ministre affiche une réelle
proximité avec les agriculteurs. Délaissant le costume pour un
simple blouson ou une kachabiya, il montre de réelles qualité
d'écoute. Il n'hésite pas à des gestes familiers à leur égard.
Cette attitude tranche avec l'attention accordée à l'égard des
officiels. Certains noient le Ministre de statistiques ; ils se
font rappeler à l'ordre devant les caméras de télévision pour ne
pas répondre avec précision aux demandes de précision du Ministre.
Les
visites de terrain constituent une part importante du programme du
Ministre. Celui-ci les multiplie en région visitant exploitations
agricoles, structures de stockage ou de transformation. Chose
nouvelles les stations de recherche agronomique du ministère font
également l'objet de visite d'inspection.
S'exprimant
plus aisément en langue française qu'en langue arabe, le Ministre
n'hésite pas à utiliser ces deux langues. Un journaliste lui
demandant une réponse en langue arabe, le Ministre n'hésite
pas à faire remarquer que la question lui étant posée en langue
française, il répond donc dans cette langue. Il y a là un ton
qui tranche avec bon nombre de ses prédécesseurs dont celui aux
lunettes noires.
Sur
le fond, le Ministre innove en indiquant qu'il est à la recherche
d'accélérateurs de développement. C'est là une démarche
salutaire qui ne peut que fédérer les initiatives. Le Ministre fait
preuve de pragmatisme. Ainsi dans le dossier de l'élevage laitier,
parallèlement aux hausses de prix accordées aux éleveurs, il a
insisté pour que des incitations à produire soient apportées aux
producteurs de fourrages.
Dans
le cas de la surproduction de la pomme de terre il n'hésite pas à
demander au secteur privé d'investir dans les chambres froides. Sur
un autre point, à plusieurs reprises, il a rappelé l'intérêt des
producteurs à se fédérer en groupement afin de mieux
commercialiser leurs productions.
On
pourrait cependant noter que certains dossiers méritent d'être mis
sur le devant de la scène. C'est le cas de la diffusion de certaines
techniques nouvelles telles le non-labour avec semis-direct.
Cependant, on ne saurait accabler un Ministre n'ayant pas encore
bouclé sa première année d'exercice.
Pour
l'une des premières fois, le Ministère de l'agriculture est confié
à un ingénieur agronome. Ses premiers pas sont marqués par un
dynamisme certain. Il est à espérer que les pouvoirs publiques lui
accorderont le temps et les moyens pour réformer un secteur agricole
vers l'augmentation des productions, l'emploi et la préservation
d'un environnement naturel fragile.
Il a publiquement dénoncé
la gestion des deux ministres
POURQUOI SAADANI CIBLE
FERROUKHI ET BENKHALFA
http://www.liberte-algerie.com/actualite/pourquoi-saadani-cible-ferroukhi-et-benkhalfa-244978/print/1
Le secrétaire général
du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a désormais
deux autres cibles dans son viseur. En plus du chef intérimaire du
Rassemblement national démocratique (RND) et directeur de cabinet à
la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, et le gouverneur de
la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Laksaci, le SG du FLN a “tiré”,
hier, sur le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et
de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, et le ministre des Finances,
Abderrahmane Benkhalfa. Lors de son passage, mardi, au forum de la
Radio nationale Chaîne I, Amar Saâdani a surpris plus d’un par
son offensive contre les deux membres du gouvernement en question. Au
premier, il a reproché de gérer le secteur d’une manière
“archaïque” et qui se rapproche du temps de la “révolution
agraire”. Au second, il a carrément imputé tous les maux ayant
causé la faillite financière du pays, assimilant sa gestion à
celle de la Corée du Nord, sinon pire, a-t-il soutenu. Le plus
surprenant est que le SG du FLN profitait de la tribune que lui
offrait la radio publique, et dont l’émission était transmise en
direct, sur les antennes des radios des quarante-huit wilayas du
pays, pour descendre en flammes deux ministres de la République.
Lesquels d’ailleurs appliquent le programme et les directives du
président de la République, dans le cadre de la feuille route
soumise au gouvernement. Et lorsqu’on sait que les ministres ayant
exercé, jusque-là, sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika,
prennent rarement, sinon jamais des initiatives de leur propre chef,
il y a lieu de s’interroger sur l’attaque “ciblée” d’Amar
Saâdani. D’autant que ce n’est qu’en 2016, soit après quatre
mandatures d’Abdelaziz Bouteflika, qu’Amar Saâdani s’offusque
que l’Algérie importe encore de la pomme de terre et des oignons.
Et la faute est à mettre à l’actif de Sid-Ahmed Ferroukhi, depuis
quelques mois seulement à la tête de ce secteur, et qui gèrerait
ce département avec “des tracteurs vétustes et des lopins de
terre de quelques hectares seulement”, donc pas assez de
privatisation du foncier agricole. Contactées, des sources proches
du FLN, mais aussi du ministère de l’Agriculture, expliquent que
“le souci premier d’Amar Saâdani n’est pas forcément l’avenir
de ce secteur”. L’enjeu pour lui est le suivant : qui héritera
du portefeuille à la faveur du prochain changement de gouvernement,
jugé imminent. “Amar Saâdani veut placer le SG de l’Union
nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, ou l’ancien
SG du ministère de l’Agriculture, actuellement membre du comité
central du FLN, Abdeslam Chelghoum à la place de Sid-Ahmed
Ferroukhi. Mais c’est surtout Abdeslam Chelghoum que le SG du FLN a
intérêt à placer à la tête du secteur, puisque son nom est cité
dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles (GCA), un
dossier pour lequel il a été écarté d’ailleurs de ce
département”, affirment nos sources. Sid-Ahmed Ferroukhi, agronome
et technocrate, ne fait donc pas l’affaire du FLN. Surtout
lorsqu’il s’agit de ne distribuer plus que “quelques hectares”
à ceux qui aspirent à devenir de “grands propriétaires
terriens”, ajoutent les mêmes sources. Mais ce n’est pas tout,
puisque nos interlocuteurs expliquent qu’“Amar Saâdani
n’apprécie pas du tout les bons rapports qu’entretiendrait
Sid-Ahmed Ferroukhi avec Ahmed Ouyahia”, son désormais ennemi
juré. Même schéma s’agissant de la personne du ministre des
Finances. Le patron du FLN ne comprend pas comment Abderrahmane
Benkhalfa donne des “directives aux banques publiques plutôt que
des orientations”. Donc pas assez de “largesses” et de
“financements”, confient nos sources, “aux projets d’opérateurs
privés”. Une rigueur financière, nous explique-t-on, qui est de
mise “sur le compte d’Ahmed Ouyahia”. Nos sources affirment
aussi qu’Amar Saâdani n’apprécie pas la proximité du ministre
des Finances avec le chef de cabinet de la présidence de la
République. Et comme depuis ce mardi le SG du FLN exige ouvertement
d’Abdelaziz Bouteflika le renvoi d’Ahmed Ouyahia de son cabinet,
les deux ministres en question doivent logiquement suivre,
souhaiterait Amar Saâdani.
Mehdi Mehenni
ALGERIE: 1400 MILLIARDS DETOURNES DANS LE SECTEUR DE L’AGRICULTURE
9 juillet, 2008 Posté
dans Algérie Economie
Le quotidien Le Courrier
d’Algérie a rapporté dans son édition d’aujourd’hui que
l’ex-secrétaire général du ministère de l’Agriculture,
Abdeslam Chelghoum, ancien DG de l’OAIC, , serait la tête pensante
d’ un vaste réseau dans lequel seraient impliqués l’ancien
président de l’APN, Amar Saadani, un député FLN de Sidi Bel
Abbès, ainsi que le frère d’un important responsable au sein du
groupe parlementaire de ce même parti.
En effet, des sources ont
raconté au journaliste du Courrier d’Algérie qu’une enquête a
été ouverte suite à la découverte par le ministre de
l’agriculture d’une note signée par l’ancien SG du ministère,
interdisant aux 48 DSA (directeurs des services agricoles des
wilayas) de traiter directement avec lui.
Entre-temps, le SG semble
avoir senti que les choses commençaient à aller mal pour lui, il a,
de ce fait, préféré tirer sa révérence, non sans emporter ou
détruire une grande partie des dossiers pouvant le compromettre.
Les enquêteurs, qui ont
suivi la piste des OAIC (Office algérien interprofessionnel des
céréales), puisque ce responsable en a été directeur général
avant d’être nommé secrétaire général du ministère de
l’Agriculture, ont réussi à découvrir le pot aux roses. Un
trafic sans précédent, touchant principalement le blé, mais aussi
la mise en valeur des terres, avec le concours de deux sociétés
écran (dont l’une appartient à Amar Saïdani, ancien président
de l’APN et déjà frappé d’une ISTN, et la seconde au frère
d’un député FLN, occupant un poste important au sein de
l’hémicycle, et ayant également un frère à la tête d’une
OAIC locale dans l’Ouest algérien.
Des sociétés écran
pour amasser de l’argent à la pelle
En tout, et même si de
nombreux dossiers n’ont pas pu être totalement reconstitués, les
enquêteurs ont pu trouver la trace de la manière la plus formelle
qui soit de fausses factures d’une valeur globale de 1 400
milliards, dont 800 pour le compte de la première société, et les
600 autres pour la seconde. Les sources du journal, qui ajoutent
qu’un autre député de la wilaya de Sidi Bel Abbes serait impliqué
dans cette affaire qui est encore loin d’avoir livré tous ses
secrets, expliquent que les sociétés en question ont profité des
quelque 4 000 milliards de la Générale des concessions agricole,
déclarant effectuer de nombreux travaux de mise en valeur de terres,
alors que ces derniers ne l’ont jamais été. La wilaya de Sidi Bel
Abbès pourrait par ailleurs se retrouver au milieu d’un autre
scandale puisque pas moins de 200 tonnes d’engrais phosphatés
devaient y être vendus aux enchères il y a de cela deux jours. En
dépit du démenti catégorique de l’attaché de presse au
ministère, et du DSA de cette wilaya, que nous avons pu joindre au
téléphone, nous savons que les services de sécurité se sont
saisis de cette affaire, laquelle existe bel et bien. Les engrais
phosphatés, dont la vente (interdite pendant très longtemps, avant
d’être strictement règlementée), auraient servi en grande partie
à la fabrication des bombes utilisées par les terroristes pour
commettre leurs attentats. Nos sources, qui s’attendent à ce que
le scandale de ces détournements éclate dans les prochaines
semaines, expliquent que l’enquête a connu une grande accélération
sur la base d’instructions expresses venues de la part du nouveau
chef du gouvernement. La lutte contre la corruption, est-il besoin de
le rappeler, a été inscrite en tête des priorité du gouvernement
Ouyahia, tel qu’annoncé à l’issue de son tout premier conseil.
Il est attendu que de nombreux responsables soient également
convoqués, et que le préjudice global causé au trésor public soit
nettement supérieur à cette somme de 1 400 milliards. Nos sources
préfèrent carrément évoquer l’éclatement d’un scandale pire
et plus retentissant que celui de Khalifa, d’autant que de nombreux
cadres supérieurs impliqués occupent encore d’importants postes
au sein de différentes institutions de l’Etat.
Une fois de plus,
Belkhadem au pied du mur
La tête pensante de ce
complot, à savoir l’ancien secrétaire général du ministère,
serait carrément en fuite puisqu’il est lui aussi frappé d’une
ISTN (interdiction de sortie du territoire national) et que la
justice ne saurait tarder à délivrer un mandat d’arrêt à son
encontre. Il est à signaler que Amar Saïdani, qui détient une
minoterie basée à l’ouest du pays, est également impliqué dans
la très grave affaire de détournement au sein du FNDA (Fonds
national de développement agricole). Cet homme, qui aurait agi avec
la complicité de nombreux cadres du secteur, mais aussi des députés
qui continuent de le défendre à partir de l’hémicycle, aurait
amassé plusieurs centaines de milliards en établissant des
centaines de fausses factures relatives à des travaux de mise en
valeur jamais effectués. Le moins que l’on puisse dire c’est que
ces énormes scandales sont encore loin d’avoir livré tous leurs
secrets. Mieux, la prochaine campagne présidentielle a toutes les
chances de se dérouler sur fond de ces scandales à répétition.
C’est la raison pour laquelle, estime-t-on, le FLN a intérêt à
assainir ses rangs avant que la justice ne le fasse pour lui. C’est
au reste, la seule chance qu’il a de pouvoir encore jouer un rôle
de premier ordre, comme le veut son poids, lors de la prochaine
élection présidentielle et, accessoirement, lors du débat sur la
révision constitutionnelle…
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