FERROUKHI,
A PROPOS DES 400 INGENIEURS DE L'OAIC.
Djamel BELAID Novembre
2015
Le
ministre de l'Agriculture a récemment évoqué l'OAIC et les 400
ingénieurs travaillant au sein de cet office. Younès Djama du
quotidien Le Soir rapporte les propos du Ministre, «L’OAIC (Office
algérien interprofessionnel des céréales) dispose aujourd’hui de
400 ingénieurs dans les différentes coopératives et exclusivement
versés dans le volet lié à la production céréalière. C’est
vrai qu’il en faudrait 4 000, mais je ne suis pas sûr aujourd’hui
qu’avec la méthode actuelle que ces 400 ingénieurs soient
utilisés à 100% de leur potentiel»
OAIC,
LE PILIER DE LA STRATEGIE CEREALES EN ALGERIE
Tout
d'abord, il s'agit de noter le rôle de l'OAIC dans le développement
de la production céréalière. On peut par exemple évoquer les
efforts de l'OAIC afin de fournir aux céréaliers des semences
certifiées. Les progrès dans la filière sont donc constants. Le
mérite en revient bien sûr aux agriculteurs, services agricoles
mais également à l'OAIC. Ses dirigeants, ses cadres, ses ouvriers
sont à féliciter. Cependant, le contexte économique demande plus à
cet office. La demande nationale en céréales augmente alors que la
rente pétrolière chute. La question de Mr le Ministre est donc
légitime : comment optimaliser la fonction des 400 ingénieurs
de l'Office ?
DE
NOUVELLES ATTENTES
L'OAIC
étant chargé de la collecte des céréales et de
l'approvisionnements en intrants des céréaliers on peut se demander
quel rôle accru cet organisme peut apporter au secteur.
Dans
sa forme actuelle, cet organisme ne peut répondre aux attentes
actuelle des céréaliers. En effet, les CCLS sont marquées par le
« dirigisme administratif » alors que le développement
agricole nécessite la participation des premiers concernés. Afin
d'augmenter la production nationale de céréales, il s'agit de
préserver la marge économique des céréalier. Si celle-ci passe
par l'augmentation des rendements, elle peut passer également par
plus d'intégration verticale. Les céréaliers DZ devraient pouvoir
par exemple tirer profit de la transformation première de leur
produit (meunerie et semoulerie). Ils devraient avoir la possibilité
d'écrase leurs grains et de recevoir les compensations étatiques
que reçoivent toute unité de transformation. C'est là une première
piste.
A
COTE DE L'OAIC ENCOURAGER DE VRAIES COOPERATIVES DE FELLAHA
On
peut se demlander comment arriver à un tel objectif. Nous n'n voyons
qu'un : que les céréaliers se rassemblent en groupements de
producteurs et installent un moulin (ou en rachète). Une fois les
marges liées à la première transformation récupérée, on peut
penser que les sociétaires seraient intéressés par poursuivre leur
action par des achats groupés d'engrais et produits phytosanitaires
puis par le recrutement de techniciens et d'ingénieurs afin de faire
de l'appui technique de terrain. L'ordre de ces opérations pouvant
être différent selon les conditions locales et le dynamisme des
céréaliers présent dans un secteur.
REFORMER
LES CCLS DE L'OAIC ?
L'OAIC
et les CCLS ont actuellement un rôle capital. On imagine ce que
pourrait être en Algérie, le commerce du grain entre des mains
cupides... Afin d'éviter toute explosion sociale, les autorités
tiennent à avoir la main mise sur le commerce diu grain. Cette
intention est louable. Mais, il s'agit d'insufler un vent nouveau, un
vent d'efficacité maximale, un vent où domin,e la notion de
« obligation de résultas ». L'une des voies est donc
l'autorisation de la création de vraies coopératives céréalières
comme il en existe à l'étranger et notamment en France.
Une
autre voie serait de progressivement transformer les CCLS en
coopératives appartenant aux paysans, par rachat du capital social.
Ce rachat peut se faire par prélèvement d'une dizaine de DA sur les
4500 DA attribués par quintal de blé dur ramené aux silos des
CCLS. Et bien sur par le recrutement d'un directeur par les élus
paysans de la coopérative. On se doute qu'une telle transformation
ne peut être que progressive ; pourtant elle est nécessaire.
Cela implique de former des cadres paysans et de les accompagner dans
leurs missions.
COMMENT
CES 400 INGENIEURS PEUVENT-ILS ETRE PLUS EFFICACES ?
Nul
doute que ces 400 ingénieurs sont pleinement employés. Si certains
souhaitent agir encore plus sur leur environnement, la démarche de
réseau qualité blé initié par le Groupe Benamor ainsi que
d'autres collectifs (semoulerie, cadres, agriculteurs, …) mérite
d'être développée. L'enregistrement de performance sur un
ecentaine de parcelles et leur abnalyse staistique est un moyen
puissant d'avancer techniquement. En effet, en examinant l'itinéraire
technique des 10% des meilleurs parcelles, on peut arriver à une
série de préconisations techniques adaptées au contexte d'un
secteur géographiqiue. Et cela, sans la mise en place d'essais
agronomiques longs et coûteux en temps et argent.
Un
autre moyen est une politique d'allotement et de stockage à la ferme
afin d'améliorer la qualité des blés livrés aux transformateurs
et dont le taux de protéine.
Enfin,
dans le domaine de la motoculture, les ingénieurs des CCLS peuvent
axer leur efforts sur l'achat de semoirs pour semis direct. Ce
système de semis est garant de meilleures marges à l'hectare du
fait de la réduction des coûts de mécanisation et de la régularité
des rendements notamment en année sèche.
Ce
n'est qu'ainsi que les 400 ingénieurs de l'OAIC seront utilisés à
« 100% de leur potentiel ».
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