jeudi 11 août 2016

ALGERIE-CEREALES, BILAN 2016 ET PERSPECTIVES

ALGERIE-CEREALES, BILAN 2016 ET PERSPECTIVES
Djamel BELAID 11.08.2016

Les quelques publications relatives à la production de céréales semblent indiquer qu'en Algérie, on s'attend à un niveau de production moyen. Il en est tout autre en France, Ukraine ou Russie . Quelles répercussions cette situation mondiale peut-elle avoir sur la stratégie céréales locale ?


LA TENTATION DES IMPORTATIONS
En France, la récolte de céréales est catastrophique. Le printemps a été trop humide avec peu d'ensoleillement. Dès la floraison du blé, les pluies ont provoqué le développement de la fusariose. Souvent les traitements aux fongicides n'ont pu être effectués du fait de la trop grande fréquence des pluies.
Au contraire en Ukraine et Russie, les récoltes sont exceptionnelles. Dès cette annonce, les cours mondiaux ont poursuivis leur chute entamée depuis deux ans.
De tels prix bas risquent d'encourager l'option « importation des céréales » aux dépends d'efforts continus d'augmentation de la production locale.

REORIENTER LES SUBVENTIONS CEREALES
Comme ailleurs, la filière céréales en Algérie a besoin de subventions publiques. Dans un contexte de baisse des prix des hydrocarbures, les pouvoirs publics disposent de moins de manœuvre.
La solution serait de ré-orienter une partie des subventions. Actuellement quelque soit la taille des exploitations, chaque céréalier bénéficie du même niveau de subventions (3500 DA/quintal plus une prime de 1000 DA pour le blé dur). Ces subventions pourraient être dégressives au delà d'un niveau de quintaux livrés aux CCLS. Pour un même niveau d'enveloppe allouée au secteur céréales, il serait ainsi possible d'assurer la poursuite d'un soutien aux plus petites exploitations. Celles-ci en ont le plus besoin face à l'augmentation du prix des carburants, des engrais et de la location du matériel.

FILIERE CEREALES LOCALES, DES ATOUTS
En Algérie, le niveau de production des céréales ne correspond pas aux potentialités existantes. Des réserves de productivité existent. La filière possède des atouts certains : réseau de CCLS, encadrement qualifié, production locale d'engrais et de matériel agricole, irrigation d'appoint.
Parmi ces potentialités, le développement de la technique du non labour avec semis direct s'avère la plus prometteuse concernant la baisse des charges de mécanisation et l'optimisation de l'humidité du sol.
REFORMER AU PLUS VITE
Cependant de nombreux freins entravent la mise en œuvre de ces potentialités. Ainsi, il n'y a pas de vraies coopératives céréalières en Algérie. Les CCLS ne sont que des dépôts locaux de l'OAIC administrés par un directeur nommé depuis la capitale. Les céréaliers n'ont aucun pouvoir de décision
Concernant le semis direct, si CMA-SOLA a démarré une production locale de semoirs low-cost à Sidi Bel-Abbès, le semis-direct est loin d'être la priorité du MADR. Pourtant cette technique peu gourmandes en moyens est la seule à permettre le dry-farming tout en maintenant la fertilité des sols.

CEREALIERS, SE PRENDRE EN MAIN
En plusieurs endroits des associations professionnelles réellement représentatives se développent. Concernant les céréaliers, il est tant que ceux-ci puissent exercer plus de responsabilités. Ils ne doivent pas se satisfaire du confort des prix garantis par les pouvoirs publics à travers l'OAIC. Ainsi, il est tant que des coopératives libres puissent exister avec par exemple des activités d'achat groupé d'intrants, de collecte et de transformation des céréales.
Seules cette voie là peut permettre l'émergence de leaders paysans à même de structurer une filière et de mettre sur pied des outils permettant de s'adapter aux aléas de la conjoncture.

mardi 9 août 2016

FRANCE-BLE 2016 , "La récolte meurtrière".


La moisson meurtrière.

Par Marie de Greef-Madelin
Hebdomadaire : Valeurs Actuelles. 29 Juillet 2016 



Les fortes pluies des derniers mois ont altéré la qualité des blés. Par endroits, les épis sont vides de grains. Photo © Alamy

Blé. Du jamais-vu depuis 1976. Les prix sont au plus bas et les rendements catastrophiques. Après les éleveurs et les maraîchers, les céréaliers sont à terre. Reportage en Picardie.

C’est un moment crucial. Dans ce village de Guignicourt, aux confins des départements de l’Aisne, de la Marne et des Ardennes, où se succèdent des fermes et de longs hangars, Olivier Dauger monte dans sa moissonneuse-batteuse flambant neuve. Il l’a acquise l’an dernier en copropriété avec un autre fermier pour remplacer deux vieilles machines. Un bijou technologique, d’une valeur de 250 000 euros, capable de battre 3 hectares à l'heure et qui, avec son GPS et son ordinateur de bord, possède un système de guidage automatique. Mais, au lieu de se réjouir, le paysan a la mine défaite. Il sait que la moisson 2016 sera catastrophique.
« Ma pire année depuis que j'ai repris la ferme de mon père, en 1994. J'espère un rendement de 60 à 70 quintaux de blé contre 100 l'an dernier », se désole celui qui vient de fêter son 50éme anniversaire. A la tête d'une exploitation de 220 ha de bonnes terres, Olivier Dauger, qui est aussi Président de la Chambre d'Agriculture de l'Aisne, a pour la première fois le sentiment qu'il a mangé son pain blanc, que « le blé, ça eu payé mais ça ne paie plus ».
Dans un premier temps, la M-B s'élance majestueusement. De grosses lames d'acier soulèvent les épis souvent couchés au sol, dont les tiges ont plié en juin sous l'excès d'eau.
[Il est à remarquer que ce phénomène de verse est accentué par une mauvaise gestion des doses d'aote à apporter. La réalisation de reliquats azotés en sortie hiver permet de viser la dose adéquate. Puis, manifestement l'agriculture a choisi des variétés à très haut potentiel de rendement et donc à paille relativement haute. Viser un fort rendement a aussi impliqué une trop forte densité au semis. Ndlr Djamel Belaid. ]

« Ca fait mal ; c'est le travail d'une année », se désole le chef de culture. Impossible de faucher dans les deux sens comme à l'habitude tant les tiges sont couchées, la puissante batteuses, avec sa caméra, ses calculs de rotation et de broyage, trace des rectangles pour optimiser au mieux la moisson. Au loin, une parcelle ne sera même pas battue. Elle appartient à un paysan du village voisin qui, plutôt que de renouveler son matériel agricole, aurait voulu confier sa moisson à une entreprise spécialisée. Seulement, les coûts facturés sont supérieurs au rendement espéré... alors l'agriculteur préfère laisser son blé sur pied.

Une récolte épouvantable épouvantable due à un excès d'eau au printemps, au moment de la fécondation et de la sortie des fleurs, associé à la fusariose. Ce champignon, impossible à traiter en raison de la fréquence des pluies, a altéré la qualité des grains. Il suffit de cueillir et de fouetter un épi : là où habituellement, on compte une vingtaine de grains, l'épi n'en présente que cinq exploitables. Les autres sont « moches », atrophiés, voire inexistants. Non seulement les rendements seront très bas, mais il va falloir trier la marchandise : les grains bons pour la meunerie et les autres, les grains à poule, vendus à la casse. De fait, les coûts de production des céréaliers risquent de s'envoler, de l'ordre de 50% selon les prévisions de la société de conseil Ofre et Demande Agricole (ODA).
De retour dans les bureaux, l'ambiance est déprimante aussi. Sur les écrans, voilà l'espoir dune année ruiné. « Quand on vous dit que les agriculteurs râlent tout le temps et par tous les temps, mais regardez les prix ! » lâche Olivier Dauger. L'an dernier, 40% des céréaliers ont enregistré un revenu négatif. Cette année, ce sera pire. Entrés dans une spirale baissière en 2014, les cours ont diminué de 30% depuis janvier. Ils se situent à 130 euros la tonne de blé pour la nouvelle récolte. « On vendait 210 euros la tonne en 2012, cela fait 40% de moins cette année », ajoute Xavier Dauger, le père d'Olivier, qui a consacré sa vie à l'agriculture.

L'avenir est sombre : les prix devraient rester bas jusqu'en 2020, selon le dernier rapport Cyclope de l'économiste Philippe Chalmin. En cause, la chute des prix du maïs, qui entraîne l'ensemble des céréales dans son sillage, et les records d'exportation de blé réalisés par la Russie (24,5 milions de tonnes) et l'Ukraine (17,35 millions de tonnes), nos concurrents directs.

Cette situation catastrophique, Olivier Dauger la partage avec les administrateurs de la FNSEA, premier syndicat agricole, dont il fait partie, et avec son président, Xavier Beulin. Bien conscient de la réalité, ce dernier, qui préside le groupe Avril et gère en famille une exploitation de 500 hectares dans le Loiret, est touché de plein fouet, comme tous les céréaliers. A proximité d'Orléans, si les champs de blé semblent beaux, les épis sont parfois vides.
« Le Ministre de l'Agriculture, Stéphan Le Foll, voudrait nous faire croire que la production de blé reculera
de seulement 10% cette année en France, à 37 millions de tonnes. Mais la réalité sera bien pire » pronostique O Dauger. Dans le croissant riche de la Picardie et de la Beauce, le déficit atteindrait 50%. Sur les comptes Twitter, les premières estimations de rendement défilent avec une expression qui revient en boucle : « ça fait peur... » Dans ces régions, aucune autre production – escourgeon, colza, pois... - ne viendra compenser le déficit de blé. Pour le pois de printemps, il manquerait 2 tonnes à l'hectare pour assurer des marges bénéficiaires.
L'ensemble des cultures est touché par la chute des prix, qui ne couvrent plus les coûts de production. « Après deux années difficiles, c'est le coup de massue pour les céréalier : leurs charges seront deux fois supérieures à leurs recettes », pronostique Renaud de Kerpoisson, chez Offre et Demande agricole. Du jamais-vu depuis la grande sécheresse de 1976. Le calcul est rapide : sur la base d'un prix de vente de 140 euros la tonne, le chiffres d'affaire d'un céréalier se situera entre 700 et 900 euros l'hectare. Or, il lui faudrait dégager le double, selon ODA, pour amortir ses coûts de production (estimés à 165 euros la tonne avec une production de 8 tonnes l'hectare, soit 1320 euros). Impossible donc pour un paysan de se payer et même de régler ses dettes.
Or, de nombreux céréaliers ont profité des années fastes, notamment 2012 et 2011, pour réaliser de gros investissements : achat de machines à crédit, mise aux normes ou financement de nouvelles technologies. Beaucoup se retrouvent aujourd'hui dans l'incapacité de rembourser leurs annuités. D'autant que les aides européennes de la PAC, décidées jusqu'en 2020, sont en net repli pour les surfaces en céréales et oléo-protéagineux (Scop). « Je vais perdre 150 euros d'aide à l'hectare d'ici à trois ans ; cette année ce sera 60 euros de moins, sioit 15000 euros de manque à gagner dans le bilan de ma ferme confie Olivier Dauger.

mercredi 3 août 2016

ALGERIA, RAISED-BED SEEDER. Semoir pour épandage de crues HDCS.

Prestigious award from JIRCAS for ICARDA scientist

Oct 04,2015
Dr. Atef Swelam with the raised-bed machine.

Dr Atef Swelam, an irrigation scientist at ICARDA and coordinator of the Nile Delta project has been selected for the prestigious ‘Japan International Award for Young Agricultural Researchers 2015’. This award recognizes the outstanding performance and achievements in research and development that leads to future technological innovation in agriculture, forestry, fisheries or related industries for a developing area and shows great promise. Dr. Swelam will receive the award on October 27, 2015, at a ceremony at the U Thant International Conference Hall, United Nations University in Tokyo, Japan. This award recognizes Dr. Swelam’s contributions in the development of a cost-effective raised-bed machine for small-scale farms to improve land and water productivity in the Nile Delta of Egypt.

‘We at ICARDA are very proud of this major achievement. This prestigious award is important to motivate young scientists to address the challenges in agriculture to increase food production for the growing world population and to reduce extreme hunger and malnutrition that at least 800,000 million people are facing mostly in the developing world,’ said ICARDA’s Director General Dr. Mahmoud Solh.

The cost-effective raised-bed machine for small-sized plots was innovated in Egypt with the goal of making land preparing and sowing on raised-bed convenient for the resource-poor smallholders in Nile Delta, so as to encourage water and land conservation practices in the intensively farmed region. The machine is fashioned after a prototype tested and refined through trials on wheat fields with participating farmers. The resulting technology offers farming accuracy and allows sowing of different crops with easy maintenance and adjustable seed rates. After long-term calibration and validation of the new prototype, the technology has been adopted and is being scaled out with a local manufacturer.

Mechanized raised-bed planting has demonstrated multiple benefits on wheat, maize and sugarbeet – water savings, greater efficiency in agricultural practices, and increased crop yields. It has also reduced waterlogging with better drainage of excess water from the active root zone of the crop. These excellent results have promoted the adoption of mechanized raised-bed technology in cultivated wheat areas of Egypt from 1,670 hectares to a phenomenal 45,000 hectares over three years (2011-2014).

The uptake of mechanized raised-bed planting is spreading all over Egypt, as well as to other countries in the region such as Ethiopia, Eritrea, Iraq, Jordan, Morocco, Nigeria, Uzbekistan and Sudan. The machine is being used in a flexible manner, both for intensive crops (such as wheat, berseem and rice) and interspaced crops (such as corn, sugarbeet and faba bean).

This newly developed and locally manufactured raised-bed machine has enabled the farmers to achieve remarkable results that include around 25% saving in applied water, around 50% reduction in seed rate, around 25% decrease in farming cost, around 30% increase in fertilizer use efficiency, and around 15-25% increase in crops yields.

Along with benefiting farmers, this cost-effective raised-bed machine for small-scale farms can provide a good opportunity for local investment and employment for fresh graduates because of the great potential of raised-bed planting system.
- See more at: icarda.org



Prestigious award from JIRCAS for ICARDA scientist


Oct 04,2015



Dr. Atef Swelam with the raised-bed machine.
Dr Atef Swelam, an irrigation scientist at ICARDA and coordinator of the Nile Delta project has been selected for the prestigious ‘Japan International Award for Young Agricultural Researchers 2015’. This award recognizes the outstanding performance and achievements in research and development that leads to future technological innovation in agriculture, forestry, fisheries or related industries for a developing area and shows great promise. Dr. Swelam will receive the award on October 27, 2015, at a ceremony at the U Thant International Conference Hall, United Nations University in Tokyo, Japan. This award recognizes Dr. Swelam’s contributions in the development of a cost-effective raised-bed machine for small-scale farms to improve land and water productivity in the Nile Delta of Egypt.
‘We at ICARDA are very proud of this major achievement. This prestigious award is important to motivate young scientists to address the challenges in agriculture to increase food production for the growing world population and to reduce extreme hunger and malnutrition that at least 800,000 million people are facing mostly in the developing world,’ said ICARDA’s Director General Dr. Mahmoud Solh.
The cost-effective raised-bed machine for small-sized plots was innovated in Egypt with the goal of making land preparing and sowing on raised-bed convenient for the resource-poor smallholders in Nile Delta, so as to encourage water and land conservation practices in the intensively farmed region. The machine is fashioned after a prototype tested and refined through trials on wheat fields with participating farmers. The resulting technology offers farming accuracy and allows sowing of different crops with easy maintenance and adjustable seed rates. After long-term calibration and validation of the new prototype, the technology has been adopted and is being scaled out with a local manufacturer.
Mechanized raised-bed planting has demonstrated multiple benefits on wheat, maize and sugarbeet – water savings, greater efficiency in agricultural practices, and increased crop yields. It has also reduced waterlogging with better drainage of excess water from the active root zone of the crop. These excellent results have promoted the adoption of mechanized raised-bed technology in cultivated wheat areas of Egypt from 1,670 hectares to a phenomenal 45,000 hectares over three years (2011-2014).
The uptake of mechanized raised-bed planting is spreading all over Egypt, as well as to other countries in the region such as Ethiopia, Eritrea, Iraq, Jordan, Morocco, Nigeria, Uzbekistan and Sudan. The machine is being used in a flexible manner, both for intensive crops (such as wheat, berseem and rice) and interspaced crops (such as corn, sugarbeet and faba bean).
This newly developed and locally manufactured raised-bed machine has enabled the farmers to achieve remarkable results that include around 25% saving in applied water, around 50% reduction in seed rate, around 25% decrease in farming cost, around 30% increase in fertilizer use efficiency, and around 15-25% increase in crops yields.
Along with benefiting farmers, this cost-effective raised-bed machine for small-scale farms can provide a good opportunity for local investment and employment for fresh graduates because of the great potential of raised-bed planting system.
- See more at: http://www.icarda.org/update/prestigious-award-jircas-icarda-scientist#sthash.xc0fykrE.dpuf

ALIMENT BETAIL, ALGERIE, TOASTER LES GRAINES DE SOJA, FEVEROLE, LUPIN...


Toaster ses graines de protéagineux à la ferme
En Vendée, la Cuma Défis 85 a fait l’acquisition d’un toasteur mobile de protéagineux.
Réussir lait 04 mai 2016 V. Bargain

 [Cet article pourrait intéresser les importateurs de protéagineux (pois, féverole, lupin, soja), les fabricants d'aliments de bétail et les éleveurs. Il apparait qu'en chauffant ces graines, leur valeur alimentaire augmente. Djamel BELAID 3.08.2016]


 
Objectif ? Mieux valoriser les protéagineux produits sur les exploitations pour être plus autonome en protéines.



L’idée du toasteur mobile est née d’un groupe d’éleveurs vendéens du Grapea-Civam, le Groupe de recherche pour une agriculture paysanne économe et autonome. « Nous réfléchissions aux moyens d’être plus autonomes en protéines en produisant et valorisant des protéagineux, explique Antoine Biteau, président du Grapea. Dans le cadre d’un projet Casdar, nous avons travaillé sur la production de mélanges céréaliers, moins gourmands en intrants et plus réguliers en rendement que des protéagineux purs. Nous nous sommes orientés vers des mélanges blé-féverole, orge-pois et triticale-pois-féverole, avec aussi quelques essais en lupin. Puis nous avons cherché comment les valoriser au mieux. Utilisés crus, les protéagineux sont mal valorisés car les protéines sont en grande partie dégradées par les bactéries du rumen. Le fait de cuire les graines protège les protéines et augmente la part d’azote by-pass dans le rumen. »

Après s’être intéressés à l’extrusion, qui s’est avérée coûteuse, exigeante en réglages et entretien, avec des risques de colmatage à la reprise par vis, les éleveurs se sont finalement tournés vers le toastage.

Un chauffage avec de l'air à 280°C

« Le toastage consiste à chauffer les graines pendant quelques dizaines de secondes en les faisant passer dans un air à 280 °C, explique Antoine Biteau. Un toasteur est moins fragile qu’un extrudeur et donc plus adapté à la mobilité. De plus, il ne pose pas de problème de reprise et la conservation est améliorée. »

Fin 2015, un toasteur de la marque italienne Mecmar a donc été acquis par la Cuma Défis 85 auprès des Ets Hervé (85). L’appareil a été complété par un système de refroidissement en continu conçu par les Ets Hervé.

« En sortie du toasteur, les graines sont à 125 °C, avec un peu d’eau en surface, précise Gilles Gaillard, des Ets Hervé. Avant de les stocker, il faut donc les ventiler avec de l’air froid pour les refroidir et les assécher. Certains agriculteurs sont équipés de systèmes de ventilation. Mais ce n’est pas toujours le cas. »

Le choix a été fait aussi d’installer l’ensemble sur une remorque routière pouvant être tirée par un tracteur.

Depuis janvier 2016, le toasteur est utilisé par les sept éleveurs du groupe à l’origine du projet (5 bio, 2 conventionnels). Les quantités engagées varient de 500 kg à 40 tonnes par exploitation, soit un total de 250 tonnes.

Trier et nettoyer les mélanges avant toastage

« L’objectif est que le maximum d’éleveurs de ruminants mais aussi de volailles et de porcs utilisent le toasteur », insiste Antoine Biteau. Dans un premier temps, il a été décidé de déplacer le toasteur entre trois exploitations.

« Les mélanges céréales-protéagineux doivent être triés avant toastage, précise Thibaut Schelstraete, animateur au Grapea. Il est important aussi de les nettoyer pour éviter tout risque d’incendie lié aux balles et poussières. Les trois sites sont des exploitations équipées d’installations de tri. Une puissance électrique de 36 kW et 60 ampères est par ailleurs nécessaire pour brancher la machine. »

Le toasteur reste 3-4 semaines sur l’exploitation et tout éleveur peut venir y faire toaster ses protéagineux. « Les prévisions sont de 3-4 passages par an sur chaque site, précise Antoine Biteau, l’important étant que chaque éleveur de ruminants puisse faire toaster ses protéagineux avant l’hiver. » L’exploitant qui reçoit le toasteur est responsable de son fonctionnement et reçoit...

LIRE LA SUITE DANS LA REVUE N°302, p44 à 46, avec l'expérience de la Cuma départementale du Gers, et un projet dans le Grand-Ouest.

Les multiples intérêts du toastage

- Il limite la dégradation des protéines dans le rumen, permettant leur assimilation dans l’intestin, tel est le principal intérêt du toastage, en ruminant. Le gain en PDIE et PDIA est important.

- Il détruit les facteurs antinutritionnels thermosensibles des protéagineux, notamment les facteurs antitrypsiques et les lectines. « Même si la flore ruminale détruit une grande partie de ces facteurs, le toastage complète leur destruction », souligne David Capdevielle, de la société de conseil en nutrition Secopalm.

- En faisant passer les protéagineux de 87 % à 95 % MS et en éliminant les bactéries et champignons, le toastage améliore leur conservation.



.

LES DESSOUS DE L'ASCENSION FULGURANTE DE L'INDUSTRIEL ISSAD REBRAB.

Les dessous de l'ascension fulgurante de l'industriel Issad Rebrab.

La première fortune du pays a disposé d'un compte offshore au début des années 199à, à l'époque où la loi algérienne l'interdisait.
Le Monde 27.7.2016 Lyas Hallas.

Le patron du groupe Cevital, I Rebrab, compte parmi les plus anciens clients du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, mis en cause dans le scandale des « Panama Papers ». En juin 1992, alors que le pays s'enfonçait dans la tourmente de la « décennie noire » entre Etat et terroristes djihadistes, I Rebrab, alors importateur de ronds à béton, a recouru au service de M Fonseca pour créer une société offshore, Dicoma Entreprise Ltd. L'entreprise, domiciliée aux îles Vierges Britaniques devait gérer un portefeuille placé chez l'Union des banques suisses (UBS) à Genève. A l'époque, Rbrab n'avait pas d'activités à l'étranger. La loi algérienne interdit la possession à l'étranger d'avoirs issus d'une activité en Algérie.

Selon les documents obtenus par le Consortium International des journalistes d'investigations et le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, I Rebrab restera l'ayant droit de cette société au capital de 50 000 dollars jusqu'au mois de mars 1996, date à laquelle elle sera dissoute à sa demande. « Je soussigné, M. Issad Rebrab, actionnaire unique de la société Dicoma Enterprise Ltd, vous prie de bien vouloir procéder à la liquidation de cette dernière, après paiement des frais », a recommandé M. Rebrab dans un courrier adressé en date du 15 décembre 1995à l'antenne genevoise de Mossack Fonseca.
En fait, le cabinet panaméen a transféré les activités, - en particulier
la gestion du compte à l'UBS – de la société dissoute à une autre structure offshore, Anilson Management Ltd, domiciliée dans un autre paradis fiscal, l'île de Niue, dans le Pacifique sud.
Contacté par son secrétariat et directement au téléphone, Issad R n'a pas souhaité commenté l'information. Jointe par tél, sa chargée de communication, Soraya Djermoune, a nié l'existence de cette société : « M. R vous dit qu'il n'a jamais eu de société aux îles Vierges britanniques. »

Activité d'import-export
Première fortune d'Algérie, I R est à la tête d'un groupe dont le chiffre d'affaires a dépassé3 milliards de $ (2,7 milliards €) en 2015. Les acquisitions qu'il a réalisées ces dernières années – les groupes français Oxxo et Brandt, l'usine espagnol d'aluminium Alas et les aciéries italiennes Lucchini – lui donnent une envergure résolument internationale.

Mais si Cevital, créé en 1998, est devenu ce qu'il est, c'est parce que le patron du groupe a bénéficié pendant très longtemps de monopoles sur les importations de produits de grande consommation. D'abord le rond à béton, puis le sucre et l'huile. C'est cette activité d'import-export qui a d'ailleurs alimenté ce compte suisse d'I. Rebrab, mis à jour dans les « PP ». L'argent provisionnant ce compte proviendrait de l'importation de ronds à béton d'Italie et de l'exportation de ronds à béton de l'usine Metal Sider vers le Maroc et de déchets ferreux vers la Russie.

C'est aussi ce flux d'argent qui a permis à M Rebrab de se lancer dans l'agro-alimentaire en France (Délice Mondial et Isla Mondial) où il s'est installé après le sabotage de l'usine Metal Sider d'Ouled Moussa par un groupe armé au milieu des années 1990. Et de financer les importations du sucre à son retour en Algérie, en 1993.

En 1991, la SACE, organisme italien de couverture des exportations, a mis à disposition de l'Algérie un crédit de 300 millions $pour l'exportation de ronds à béton italiens vers l'Algérie, que le gouvernement Hamrouche avait répartis sur cinq banques. Metal Sider a obtenu deux quotas pour 100 millions $. Les autres quotas ont bénéficié aux entreprises publiques SNS (60 millions) et Cosider, ainsi qu'un privé Koninef.

Une polémique avait éclaté à l'époque, lorsque les responsables de la SNS avaient accusés M. R qui achetait moins cher par le biais d'un trader algérien installé en Italie dont la société s'appelle Prodeco, d'importer en fait de l'acier ukrainien irradié transitant par la Péninsule. Parallèlement, Metal Sider a effectué des opérations d'exportation de ronds à béton vers Sonasid au Maroc, en 1993. Les opérations de commerce extérieur de M. Rebrab ne se limitaient néanmoins pas aux ronds à béton, à cette époque-là. Au prétexte de transformer en ronds à béton, il achetait d'importantes quantités de déchets ferreux. Puisque les quantités drainées dépassaient les capacités de l'usine, une bonne partie de ces déchets était exportée, malgré un arrêté interministériel de 1992, interdisant ce type d'exportations.

M.Rebrab s'est trouvé en situation de monopole pour la récupération de ces déchets comme pour leurs exportations, car il bénéficiait d'une dérogation. L'arrêté a été abrogé début 1994. Entre-temps, IR a eu le temps de décoller, et de gêner ceux, qui au sein du pouvoir, lui ont donné d'indispensables coups de pouce.