POUR PLUS DE COOPERATION AGRICOLE ALGERO-MAROCAINE.
Djamel BELAID 16.10.2015
La lecture de l'article qui suit mais également les progrès dans l'utilisation du semis direct (dont la fabrication de semoirs) ou la culture de la betterave à sucre et du colza nous incitent à être un ardent défendeur d'un rapprochement entre l'agriculture algérienne et marocaine. Nous ne manquerons pas de revenir sur ce sujet et d'alimenter cette rubrique.
Sommaire:
I- DE AGUELMOUS A BISKRA ET RETOUR: L’EXPERIENCE D’UN JEUNE MARAICHER
II-ALGERIE :
LES LECONS DE L’AGRICULTURE MAROCAINE.
Alternatives
Rurales Hors Série Jeunes Ruraux
www.alternatives-rurales.org
DE
AGUELMOUS A BISKRA ET RETOUR: L’EXPERIENCE D’UN JEUNE MARAICHER
Abderahim
El Abdellaoui Entretien réalisé en janvier 2015 par Zhour Bouzidi
Pouvez
–vous nous parler de votre parcours personnel et de comment vous
avez eu l’idée de partir en Algérie ?
Je
suis issu de Aguelmous, un village dans la région du Khénifra au
Moyen Atlas. Je n’ai pas fait d’études. Depuis mon enfance
j’aidais mon père qui était plus éleveur qu’agriculteur. Il
pratiquait l’élevage sur un petit lopin de terre en zone
montagneuse. Nous étions 3 frères et 5 sœurs et nous vivions
tous avec le revenu faible de mon père. En 1993, je suis parti dans
la région du Souss, à Khmiss Ait Amira, à la recherche d’un
travail dans les cultures maraichères. La plupart des jeunes
de mon village partaient travailler dans le Souss car notre
région est très pauvre et les jeunes étaient obligés
d’aller travailler là -bas. C’était un jeune technicien du
bled, installé à Khmiss Ait Amira, qui amenait les jeunes et
formaient certains au montage des serres canariennes. Les jeunes
qu’il a formés ont pu soit monter leur propre projet ici au
Maroc, soit sont partis ailleurs pour travailler en agriculture.
Certains sont partis en Italie, d’autres au Canada, et deux
sont en Tunisie. Ils ont tous continué à travailler
dans l’agriculture. C’était cette personne qui nous a formés à
la pratique de l’agriculture moderne. Pour ma part, j’étais
toujours à ses côtés pendant les opérations culturales. Entre
1993 et 2001, j’ai travaillé chez plusieurs agriculteurs de la
région du Souss. En 2001, j’ai tenté une expérience
d’émigration en Espagne avec un groupe de jeunes mais nous
avons été refoulés par la police aux frontières. Je suis
retourné à Agadir et j’ai intégré la COPAG en 2003, pour
travailler dans les fermes gérées par cette coopérative.
J’étais
un assistant du technicien responsable des cultures. J’ai suivi les
premières expériences d’introduction de la culture de
tomate chez la COPAG. J’assurais plusieurs tâches à la fois :
le transport des ouvriers, l’irrigation,
la
fertigation, le montage des serres etc. Je faisais pratiquement tout
: le travail de six ouvriers à la fois. En plus de la tomate, nous
avons introduit aussi d’autres cultures sous serres, telles que le
melon, l’aubergine, le poivron et le haricot.
Un
jour, un investisseur algérien installé à Agadir m’a suggéré
de partir travailler en Algérie, à Biskra. Il avait croisé,
dans un hôtel en France, un agriculteur algérien, D., qui
voulait développer sa société agricole à Biskra mais qui avait
besoin d’une main d’œuvre expérimentée. En effet, en
Algérie, il y a un manque fort de main d’œuvre qualifiée en
agriculture et la formation professionnelle agricole est peu
développée, notamment dans le sud Algérien. De plus, quand
cette formation existe, elle est généralement très théorique
et manque de pratique. La pratique est une condition essentielle
pour réussir tout projet agricole. Pour ma part, comme pour
d’autres ouvriers au Maroc, même si nous n’avons pas suivi de
formation professionnelle, nous avons appris par l’expérience
dans tous les domaines : les pépinières, l’installation des
cultures, le tracteur, l’atomiseur... Tout devait être calculé et
nous payions la moindre erreur, mais c’est comme ça que nous avons
appris. J’éprouvais beaucoup de respect pour cet investisseur
algérien, c’est pourquoi j’ai répondu favorablement à sa
demande et, j’ai entamé cette aventure sans être sûr de ce que
je pouvais en tirer. Sans trop y réfléchir, j’ai pris l’avion
en juillet 2009 directement Casa-Alger-Biskra sans même faire un
passage par mon village. Au départ, c’était dur de m’adapter
aux nouvelles conditions et à la forte température (55 °C à
l’approche du Ramadan). Juste après mon arrivée, j’ai demandé
à l’agriculteur D de repartir directement au Maroc. Mais D. m’a
demandé de patienter au moins pendant deux mois le temps de
rentabiliser le billet d’avion qu’il m’avait payé et de leur
enseigner la technique d’installation des serres canariennes et des
cultures maraichères. Et j’étais encore à Biskra en 2015 !
Parlez-nous
de votre expérience de travail en agriculture à Biskra
A
mon arrivée, il y avait seulement les serres-tunnels, il n’y
avait pas de serres canariennes. J’ai commencé à
convaincre les agriculteurs d’installer des serres canariennes
chez eux dans la zone de Mzirâa à Biskra. J’étais le premier
ouvrier agricole marocain à Mzirâa. Au départ il y avait beaucoup
de réticences. Mais on a commencé par deux serres dans la société
de D. J’ai fixé avec D le programme d’installation et je suis
reparti au Maroc pour faire venir 4 ouvriers d’Agadir
spécialistes dans le montage des serres canariennes pour
installer les 2 premières serres. Je suis ensuite reparti au
Maroc pour ramener les ouvriers pour travailler dans les
cultures maraichères, ces ouvriers sont venus d’Agadir mais aussi
de mon village. Dans les deux premières serres, on a cultivé la
tomate et on a battu le record national algérien en quantité et en
qualité dans cette production avec 230 T/ha. On a même eu un prix
et une visite du ministre de l’agriculture algérien en 2009/2010.
Il y a eu beaucoup d’articles dans les journaux algériens qui
ont parlé de ce succès. Un des titres nous qualifiait de «
les djnouns [diables] de la tomate à Biskra».
Le
ministre a montré une grande satisfaction à l’égard de cette
expérience qu’il a qualifiée de réussie. Il a lancé ensuite un
programme de subvention pour 400 ha destinés au montage de
serres canariennes. Cependant, ces incitations étaient
contrariées par le manque de main d’œuvre locale disposant d’un
savoir-faire dans le montage des serres. De plus, faire venir des
ouvriers du Maroc coûte cher aux agriculteurs car il faut
en plus du paiement du travail, payer des billets d’avions chers
tous les trois mois en absence de permis de travail.
Pouvez–vous
nous expliquer un peu plus cette histoire de permis de travail?
C’est
le plus gros problème ! En absence de permis, nous sommes obligés
de rentrer au Maroc tous les trois mois et les billets allers/retours
Biskra-Alger-Casa coûtent très cher. Mais le
paiement des billets par le propriétaire n’est pas
systématique car tout dépend de l’arrangement conclu avec les
ouvriers. En général, le logement est assuré par le
propriétaire et les ouvriers sont payés à 500 euros/mois
(5500dh/mois). C’est un prix qui reste relativement bas et les
ouvriers préfèrent, de plus en plus travailler au Maroc à
3000dh/ mois près de leur famille que d’aller en Algérie. Ceux
qui partent refusent de retourner en Algérie après quelques
mois de travail. En effet, notre idée de départ était de
montrer un exemple pour que les agriculteurs développent des
serres canariennes et passent un contrat avec nous: nous
aurions touché un pourcentage pour les installer et continuer
à travailler avec eux. Mais en absence de permis de travail, les
ouvriers marocains se retrouvent dans une relation de
pouvoir dissymétrique avec les agriculteurs algériens qui,
de ce fait, arrivent à imposer une faible rémunération aux
Marocains. De plus, il est difficile pour les ouvriers de
transférer ou de ramener l’argent au Maroc pour aider leurs
familles. Ces conditions finissent par décourager la plupart des
ouvriers. De plus, c’est un travail incertain, on peut par exemple
travailler avec un agriculteur et dès que les gendarmes
arrivent, il peut nier nous connaitre par crainte de recevoir
une amende. Lorsque cela arrive, l’ouvrier est présenté au
tribunal, il doit s’acquitter d’une amende avant d’être
renvoyé ensuite au Maroc. Cela est arrivé à un groupe de mes amis
après un mois et demi de travail.
Après
sa visite à Biskra, le ministre de l’agriculture algérien s’est
rendu au salon de l’agriculture au Maroc accompagné d’une
délégation de 15 agriculteurs. Il a invité à l’occasion le
ministre d’agriculture marocain qui s’est par la suite rendu
à Biskra pour voir l’expérience des serres canariennes. A
l’issu de ces échanges, une convention a été signée pour donner
aux ouvriers marocains des permis de travail valables durant une
année. Cette initiative m’a encouragé à amener 50 ouvriers du
Maroc pour travailler dans une société agricole. Dès que les
ouvriers sont arrivés en Algérie, les demandes de permis de
travail ont été refusées. Les gendarmes ont commencé à me
mettre la pression car j’étais considéré comme l’intermédiaire
entre ces ouvriers et la société de D. J’ai passé des nuits
entières d’interrogatoires à la gendarmerie pour justifier que
ces jeunes sont là seulement pour travailler en agriculture.
J’ai depuis commencé à réduire l’effectif des ouvriers et
cette année, j’ai décidé de préparer mon retour au Maroc.
Actuellement
il y a entre 60 et 70 ouvriers marocains à Biskra alors que ce
chiffre dépassait 100 les années précédentes. Je pense que d’ici
la fin de la campagne agricole, l’effectif de ceux qui vont rester
ne dépassera pas 20 ouvriers car aujourd’hui c’est rare que
des ouvriers reviennent en Algérie après avoir vécu cette
expérience. De plus, il y a un manque de reconnaissance
de la part des agriculteurs qui ne récompensent pas l’effort
des ouvriers, même quand la compagne est très rentable. De plus,
ces agriculteurs ne dédommagent pas les ouvriers en cas
d’accident de travail. Une fois, l’œil d’un ouvrier marocain a
été blessé gravement pendant l’installation d’une serre, mais
le propriétaire a refusé de prendre en charge les frais médicaux.
Pour honorer mon engagement moral vis-à-vis de cet ouvrier, car
c’est moi qui l’avais incité de venir, j’ai pris en charge le
coût de deux opérations chirurgicales au Maroc dont
chacune m’a coûté 40 000 dh.
Par
ailleurs, en plus de la main d’œuvre, il fallait aussi faire face
au manque de matériel agricole nécessaire pour l’installation des
serres sur le marché algérien. Nous faisions parfois venir
des semences et du matériel léger depuis le Maroc (par
exemple des lances de pulvérisation, etc.) mais ce n’est pas
évident de les faire passer. Enfin, la convention d’attribution de
permis de travail d’un an aux ouvriers marocains n’a jamais vu le
jour, ce qui nous expose toujours à de grands risques.
Malgré
ces difficultés , je continue à travailler avec l’agriculteur D
mais aussi dans toute la région chez d’autres agriculteurs qui
veulent installer les serres. J’ai aussi formé un groupe
d’ouvriers algériens qui travaille avec moi depuis 4 ans. En
fonction des projets, je fais souvent des allers-retours Algérie
-Maroc pour amener des ouvriers. J’effectue pratiquement le suivi
de l’installation et de la main d’œuvre chez la plupart
des agriculteurs de la zone, soit environ 100 ha occupés
par des serres canariennes et appartenant à une trentaine
d’agriculteurs. En effet, dès que nous avons réussi
l’expérience des serres canariennes chez l’agriculteur D,
les autres ont vu le résultat et nous ont sollicités pour
reproduire cela chez eux.
Aujourd’hui,
il y a plus de 150 ha dans toute la zone de Biskra couverts de serres
canariennes, dont 30 appartient à D. Cette année, j’ai
expérimenté la tomate cerise, le piment en plus de la tomate, de
l’aubergine, et du melon. Nous nous attendons à un rendement
record cette année aussi.
Quels
sont vos projets futurs ?
J’ai
commencé à préparer mon retour définitif au Maroc. J’ai
constitué une association avec un ami qui possède de la
terre pour installer des serres canariennes sur 2ha dans mon
village à Aguelmous
,
comme nous l’avons fait à Biskra. Nous sommes les premiers à
introduire les serres dans cette région. Nous allons
cultiver la tomate et le melon à partir de mars 2015. Nous
allons commencer avec 2 ha car nous n’avons pas beaucoup de
moyens mais dès que nous les aurons, nous allons agrandir ce
projet. Nous avons déjà installé le forage, préparé le terrain,
construit le bassin et la station de pompage et de
fertigation est en cours d’installation. Nous avons installé
aussi une serre d’aviculture sur un terrain accidenté
inapproprié pour l’agriculture et qui appartient à mon père.
Pourquoi
voulez-vous travailler à Aguelmous et non pas à Agadir ou dans
d’autres régions agricoles au Maroc ?
C’est
parce que je veux travailler dans mon bled qui est une zone très
pauvre. Mon souhait est de développer l’agriculture au
bled, pourquoi pas, tout est possible avec le travail. Nous
avons monté un dossier pour demander les subventions pour le
bassin et l’installation des serres. Marégion était au départ
une zone d’élevage extensif mais plus récemment, il y a eu un
développement de l’élevage avicole, bovin et ovin notamment grâce
aux envois d’argent des émigrés en France. Notre
souk hebdomadaire de bétail est devenu aujourd’hui parmi les
plus grands au Maroc. Nous pouvons donc développer l’agriculture
de la même manière que l’élevage s’est développé, grâce au
travail et à la bonne volonté. Dès que le projet se met en
marche, je rentre au Maroc et si je reviens en Algérie, ce
sera seulement pour rendre à visite à mes amis là-bas.
Quel
bilan tirez-vous de votre expérience de travail à Biskra ?
De
mon expérience en Algérie, j’ai beaucoup appris en termes de
gestion de problèmes difficiles, j’ai surtout appris la patience
et la persévérance. Aujourd’hui, quels que soient les obstacles
que je croise ici, ils sont moins durs que ce que j’avais à gérer.
On a aussi fait la connaissance de beaucoup d’Algériens mais
aussi de Français, d’Espagnols, et d’Allemands qui nous ont
rendu visite pour voir les serres à Biskra.
Si
le gouvernement algérien vous avait accordé les permis de travail,
quels auraient été vos projets ?
J’aurais
installé mon projet à Biskra car en Algérie il y a
beaucoup d’avantages. Le coût des intrants agricoles est
très bas (pétrole, électricité) les sols sont de bonne
qualité et les prix de vente des légumes sont très
intéressants. Au Maroc, l’agriculture est plus difficile car les
coûts de production sont plus élevés, le marché est très
incertain et il y a de plus en plus de risques climatiques. Au Maroc
il faut miser sur le tonnage pour faire face à tout cela.
Existe-t-il
une main d’œuvre qualifié dans votre village avec une expérience
dans le montage des serres et les cultures maraichères pour mener
votre projet ?
Oui,
la plupart des jeunes de mon village sont des ouvriers à Agadir.
Deux autocars font des allers retours quotidiens à Agadir pour
chercher la main d’œuvre chez nous à Aguelmous. Ils ont une bonne
expérience dans la plasticulture.
ALGERIE :
LES LECONS DE L’AGRICULTURE MAROCAINE.
Djamel
BELAID 02.03.2014
Relatant la rencontre à Paris entre les ministres
Français et Algériens de l’Agriculture, dans le cadre du Salon
International de l’Agriculture, Sophia Aït Kaci note dans El
Watan de ce jour que Mr A. NOURI a été interpelé par le délégué
général d’IPEMED, Jean-Louis Guigou sur le manque de coopération
entre les pays du Maghreb, rappelant que le coût du « non-Maghreb »
est estimé entre 3 et 9 milliards de dollars par an par la Banque
mondiale. Il est vrai que nous avons tout à gagner sur le plan
alimentaire d’une intégration agricole maghrébine. En matière
agricole, nous avons à apprendre du Maroc.
SUCRE, 50% DES BESOINS ASSURES PAR LA BETTERAVE ET LA
CANNE A SUCRE
Aussi
étonnant que cela puisse paraître, comme à Cuba, la canne à sucre
est cultivée au Maroc. Cette culture est ancienne puisque les
archéologues ont retrouvé des traces d’anciens bassins à sucre
datant du 16ème siècle. La betterave à sucre est
également cultivée sur de larges périmètres irrigués. Ces deux
cultures assurent, bon an mal an, 50 % de la demande intérieure en
sucre. La compagnie Cosumar assure un suivi agronomique des
agriculteurs. L’apparition des semences mono-germes, d’herbicides
sélectifs et de machine de récolte permet une mécanisation de plus
en plus poussée. Les bonnes années, les rendements n’ont rien à
envier à ceux des planteurs européens. En Algérie, il faut
rappeler que la culture de la betterave a été abandonnée dans les
années 70. De ce fait, mis à part le sucre de dattes, nous sommes
dépendants à 100% de l’étranger.
Vidéo :
récolte mécanisée de betteraves http://youtu.be/cH52HwrP36w
FILIERE OLEAGINEUX, DEJA LES PREMIERES VARIETES DE COLZA
En
matière de production d’huile, le Maroc se distingue par une
production locale en provenance du colza et du tournesol. Cultures à
peine testées en Algérie puis passées par la trappe. D’où une
dépendance actuelle de 95% vis-à-vis de l’étranger.
Certes
la production marocaine d’oléagineux connait des hauts et des bas
en fonctions du soutien accordé par les pouvoirs publics aux
producteurs. L’existence d’une production locale de colza a
permis à l’INRA de Meknès de créer les premières variétés
marocaines. La presse marocaine signale que « Le ministère de
l'Agriculture et la Fédération interprofessionnelle des oléagineux
ont signé un programme de développement de la filière locale qui
prévoit de porter les surfaces de tournesol et de colza au Maroc de
44 000 à 127 000 hectares d’ici à 2020 ».
Lien :
Développement des premières variétés de colza Maroc
webagris.inra.org.ma/doc/awamia/125-12601.pdf
CEREALES, CAP SUR LE SEMIS DIRECT
En
matière de conduite des céréales, le Maroc est un des pionniers du
non labour avec semis direct. Le centre d’arido-culture de Settat a
acquis des références qui prouvent que cette technique permet non
seulement de stabiliser à la hausse les rendements mais également
de préserver la fertilité des sols. Mieux, aidés par des experts
en machinisme une entreprise marocaine (ATMAR) a entrepris la
production locale de semoirs pour semis direct 3 fois moins chers que
ceux importés d’Europe.
Vidéo :
http://youtu.be/FqqJVdVL5Xw
IRRIGATION, LES PROGRES DU GOUTTE A GOUTTE
Mais
c’est en matière d’irrigation et de gestion de l’eau que les
progrès sont les plus grands. Lorsqu’il est question de canne à
sucre, betterave ou maïs, il n’est pas rare de voir des parcelles
irriguées au goutte à goutte. Dans les grands vergers d’agrumes
et les serres, à l’eau d’irrigation sont ajoutés des engrais
faisant des agriculteurs marocains des experts en matière de
fertigation. C’est également le cas dans les oliveraies modernes.
Au lieu de planter les arbres aux densités habituelles, les arbres
sont rapprochés les uns des autres. L’apport d’eau et d’engrais
à même la plante permet un développement adéquat des plants. La
taille est mécanique et permet de garder un petit gabarit aux
oliviers. La récolte peut être assurée mécaniquement et dans la
trémie de la machine ce sont des milliers d’olives qui sont
engrangées et ramenées à l’huilerie.
Video :
parcelle de betterave irriguée par goutte à goutte
http://youtu.be/6988P-dSVdk
UNE VULGARISATION DYNAMIQUE
Avec
l’irrigation la vulgarisation est l’un des points forts de
l’agriculture marocaine. Alors que sur le Net on ne trouve que peu
de références agronomiques algériennes concernant les cultures en
milieu sec ; il suffit de rajouter « Maroc » au
moteur de recherche pour voir défiler plusieurs publications de très
bonne facture. Chose extraordinaire, ces références agronomiques
parfois de très grandes valeurs sont en libre accès. C’est par
exemple le cas de la valorisation de l’orge en aviculture afin de
remplacer le maïs importé. Or, le plus souvent sur les sites
agronomiques algériens l’information est délivrée au compte
goutte laissant agriculteurs et étudiants dans l’ignorance et
obligeant à refaire ce qui a été déjà trouvé par des
chercheurs.
Il
n’est pas rare de voir des agriculteurs algériens prendre
l’habitude de consulter directement des sites marocains. Tel cet
agriculteur se lançant dans la culture des lentilles et affirmant
s’appuyer sur des préconisations trouvées sur un site marocain.
Lien :
Cours en ligne sur la reproduction ovine.
www.ma.auf.org/ovirep/cours3/mort.htm
MAROC, PLUS D'AUTO-SUFFISANCE ALIMENTAIRE
Tout
n’est pas rose en matière de développement agricole au Maroc. En
témoigne la production de cannabis pas les petits paysans pauvres
des zones de montagnes. Le développement de grosses exploitations au
standard européen essentiellement tournées vers l’exploitation
n’est pas une réponse aux besoins du développement local. Le
chômage reste en effet élevé au Maroc. Il reste cependant que dans
plusieurs domaines l’agriculture marocaine est plus avancée.
L’expérience acquise par les agronomes, techniciens et
agriculteurs marocains pourraient contribuer à gagner plusieurs
années dans la course vers plus d’auto-suffisance alimentaire. En
effet, leur expérience provient de conditions climatiques identiques
au nôtres. Du côté tunisien nous aurions également des choses à
prendre comme cette variété de sulla (fourrage) sélectionnée par
les agronomes locaux ou l’expérience des groupes de développement
agricole (GDA). En définitive, le développement agricole semble
dépasser les frontières.